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Mexique : un pacte national pour la paix

Dimanche dernier, les participants à la Caravane pour la Paix avec Justice et Dignité ont atteint le terme de leur périple mexicain. Tout au long des 6000 kilomètres qui les ont menés de Cuernavaca, au centre du pays, à Ciudad Juárez, ville frontière du nord, haut lieu du capitalisme dérégulé et championne toutes catégories des meurtres de femmes, ils ont pu entendre de multiples témoignages de sympathie, et la litanie des dénonciations contre les crimes et exactions perpétrés aussi bien par les cartels du narco-trafic que par les forces de la police ou de l’armée ...

Javier Sicilia, poète dont le fils a récemment été assassiné, en compagnie de 6 de ses amis, et l’évêque Raúl Vera, éloigné du Chiapas par un pape peu intéressé par la résistance des communautés indigènes zapatistes, ont participé à la rédaction et à la signature d’un Pacte National pour la Paix. Ils ont reçu l’appui de nombreuses associations, de familles de victimes de la violence qui a fait plus de 40 000 morts au cours de ces dernières années, de communautés indigènes et paysannes menacées d’expulsion violente par les promoteurs de politiques économiques impitoyables (celles de l’agro-industrie, de l’énergie, des mines et du tourisme...). Une politique presque toujours engagée ou soutenue, dans le cadre d’une alliance «  naturelle », par les capos du trafic de drogue, les fabricants et marchands d’armes nord-américains, la plupart des dirigeants de partis politiques (de la droite à la «  gauche »), et de hauts fonctionnaires des Etats-Unis et du Mexique.

Le Pacte National pour la Paix fait suite à l’organisation de tables de débats, autour de neuf exigences principales :

1/ Vérité et Justice pour chacune des victimes de la violence.

2/ Abandon de la stratégie de guerre (démilitarisation du pays), promotion de la sécurité et des droits humains.

3/ Lutte frontale contre la corruption et l’impunité à tous les niveaux, en premier lieu au sommet de l’appareil d’Etat.

4/ Lutte contre les racines et ramifications économiques du crime organisé (blanchiment d’argent, responsabilité des banques et autres entreprises...)

5/ Mise en place de politiques économiques permettant des conditions de travail et de revenus dignes pour la jeunesse, et favorisant la reconstruction du tissu social.

6/ Mise en place d’une véritable démocratie participative, appuyée par l’organisation de la résistance et la désobéissance civile, ainsi que d’une consultation nationale dès cet automne.

7/ Reconstruction par en bas du mouvement populaire, fin du monopole des médias, organisation d’une prochaine caravane vers le sud du pays.

8/ Importante réforme du monde du travail. Recherche d’alternatives économiques à la politique néfaste et destructrice du néo-libéralisme capitaliste.

9/ Reconnaissance de la culture et des droits des populations indigènes, des paysans et des migrants. Laquelle passe, en premier lieu, par l’application des Accords de San Andrés, signés en février 1996 avec l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale).

On peut trouver un intéressant reportage audio (en français) sur le déroulement de la Caravane, sur le site internet d’une station de radio toulousaine (radio moun païs) :

http://radioexpressionlatine.com/2011/06/temoignage-sonore-de-la-carav...

Il est également possible de consulter (en espagnol) le site de «  desinformémonos  ».

Jean-Pierre Petit-Gras

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