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Auteur : Jean-Pierre PETIT-GRAS

EZLN, Chiapas : Vous entendez ? C’est votre monde qui s’écroule...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Seules quelques paroles ("Vous entendez ? C'est votre monde qui s'écroule..."), prononcées par le Sous-commandant insurgé Marcos, ont accompagné vendredi 21 décembre l'impressionnante manifestation silencieuse de dizaines de milliers de bases d'appui de l'EZLN, qui ont envahi pendant plusieurs heures le centre des principales villes indigènes du Chiapas. A leur façon, les mayas et zoques de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale ont rappelé deux vérités aux "puissants" de ce monde, et à leurs médias qui depuis des jours pataugent entre frivolités et obscénités à propos d'une culture qu'ils ignorent grossièrement. La première, c'est que c'est bien le monde capitaliste industriel qui, de catastrophe en catastrophe, s'effondre et menace l'humanité tout entière. La seconde, c'est que pour les zapatistes, qui se définissent eux-mêmes comme "les plus petits" et les gens "couleur de la terre", leur monde (et le nôtre ?) est à reconstruire... Ces photos, et les montages vidéo qui (…) Lire la suite »

Mexique : « Peña Nieto n’est pas notre président ! »

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Le 1er décembre, jour de l'investiture de Enrique Peña Nieto, la ville de Mexico a été le théâtre d'importantes manifestations. L'indignation soulevée par les circonstances plus que douteuses de l'élection du 1er juillet dernier, et par la personnalité du nouveau mandatario, est en effet grande dans un pays qui traverse une grave crise politique et sociale. La répression déployée par les autorités fédérales, mais aussi par la municipalité de la capitale, dirigée par le « socialiste » Marcelo Ebrard (1), a été impitoyable, frappant sans discrimination passants et manifestants. 69 personnes sont toujours emprisonnées. La plupart ont été sauvagement frappées par les policiers. Deux d'entre elles sont dans un état grave, touchées à la tête par des grenades lacrymogènes lancées à tir tendu. Sorti vainqueur de l'élection présidentielle, Enrique Peña Nieto vient donc d'être officiellement intronisé comme le 19ème président (depuis la fin de la Révolution de 1910-1920) constitutionnel (…) Lire la suite »

Mexique : Au Chiapas, la guerre en catimini...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
C'est une question que l'on nous pose souvent... « Que deviennent les zapatistes ? On n'entend plus parler d'eux... » On assiste pourtant ces derniers temps, dans l'Etat du Chiapas, à une forte recrudescence de la guerre sournoise contre le mouvement zapatiste. Celle-ci progresse implacablement, notamment dans les régions et villages où les bases de apoyo, les paysans mayas et zoques adhérents à l'EZLN ne sont pas majoritaires. Les agressions sont perpétrées par des groupes paramilitaires. Rappelons que ces organisations paramilitaires sont constituées à l'instigation des autorités gouvernementales, au niveau de l'Etat du Chiapas et de l'Etat fédéral. Il s'agit pour le pouvoir de mettre en oeuvre la fameuse stratégie de « guerre de basse intensité », si bien décrite par Marie-Monique Robin dans « Les Escadrons de la mort », et imaginée par les militaires français après les échecs cuisants subis en Indochine et en Algérie, au cours des guerres coloniales des années 1940, 50 et (…) Lire la suite »

Andalousie : Somonte réoccupée

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Cette nuit, alors que les Gardes Civils ne les attendaient pas, les jornaleros et jornaleras de Somonte ont réoccupé la finca... Ce qui se passe en Andalousie est extrêmement important. Cela montre d'une part que face aux problèmes aigus posés non seulement par le chômage, la misère et la faim, mais aussi par l'aliénation, le renoncement, la soumission devant les bonnes paroles des uns et des autres, devant les stratégies des partis politiques, etc. la seule réponse possible est dans notre désir de vivre et travailler collectivement, dans le refus de la propriété privée sur nos moyens de vie, en premier lieu sur la terre, mais aussi sur tout le reste : logement, éducation, santé, énergie, plaisir d'être ensemble, que nous devons arracher à ceux qui nous les ont confisqués (Etat, experts et spécialistes de tous poils). Celles et ceux de Somonte sont en train d'ouvrir une voie... Nous devons être avec eux, et surtout faire comme eux ! (…) Lire la suite »

Somonte, Andalousie : les jornaleros expulsés par la force

Jean-Pierre PETIT-GRAS

Ce matin de bonne heure, les antiterroristes et la Garde Civile ont brutalement expulsé les jornaleros, femmes et hommes qui occupaient la Finca Somonte depuis 50 jours.

A 84 %, les militants régionaux d'Izquierda Unida viennent d'approuver la participation de leur organisation au gouvernement andalou, la Junta de Andalucà­a, sous la présidence du dirigeant du PSOE José Griñán. Cette participation démarre sur les chapeaux de roues, par l'expulsion de travailleurs agricoles qui occupaient depuis le 4 mars dernier la Finca Somonte, à Palma del Rà­o, province de Cordoue. Expropriée (après indemnisation) en 1983 par la Junta de Andalucà­a, cette terre de 400 hectares allait de nouveau être privatisée. La vente aux enchères devait se faire le 5 mars. Alors que plus d'un million d'Andalous sont au chômage, cette action était une réponse superbe de la part des jornaleros, qui démontraient ainsi qu'ils ne voulaient pas vivre d'aumône, mais de leur travail collectif sur une terre qu'ils connaissent et aiment avec passion. Sous le communiqué, vous trouverez une proposition de courrier à envoyer au nouveau gouvernement et aux partis qui le composent. (…) Lire la suite »

Finca Somonte, Andalousie : la terre à ceux qui la travaillent

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Vers l'Ouest et le Nord, l'horizon est barré par les lignes sombres de Sierra Morena (1), derrière lesquelles le soleil, après cette chaude journée d'avril, s'est enfin décidé à se glisser. Avant l'assemblée des occupants, où seront prises les décisions concernant les prochains jours, la responsable de la cuisine, Marà­a, nous livre quelques bribes de sa vie. Elle évoque les siens. Son grand-père paternel, que les falangistes sont venus chercher un soir à la maison familiale... On n'a jamais retrouvé son corps. Son père, à qui les contremaitres des señoritos (2) ne donnaient pratiquement pas de travail, à cause de sa tendance à réclamer son dû, arrêté un jour qu'il venait de voler un sac de pommes de terre. Il fallait bien donner aux gosses quelque chose à manger. Les gardes civils l'ont tabassé, et lui ont brisé le bras à coups de crosses de fusil. Il est resté définitivement manchot. Sa mère est morte, faute de médicaments, alors qu'elle était encore toute petite. Pourtant, (…) Lire la suite »

Amérique Latine : L’Eldorado plus l’Enfer

Jean-Pierre PETIT-GRAS
« Les campagnes alarmistes déclenchées au sujet des ressources de la planète et de l'empoisonnement de la nature par l'industrie n'annoncent certainement pas un projet des milieux capitalistes d'arrêter la croissance. C'est le contraire qui est vrai. Le capitalisme s'engage maintenant dans une phase où il va se trouver contraint de mettre au point tout un ensemble de techniques nouvelles de la production de l'énergie, de l'extraction des minerais, du recyclage des déchets, etc.,, et de transformer en marchandises une partie des éléments naturels nécessaires à la vie. Tout cela annonce une période d'intensification des recherches et de bouleversements technologiques qui exigeront des investissements gigantesques. Les données scientifiques et la prise de conscience écologique sont utilisées et manipulées pour construire des mythes terroristes qui ont pour fonction de faire accepter comme des impératifs absolus les efforts et les sacrifices qui seront indispensables pour que (…) Lire la suite »

Mexique : qui a tué don Trino ?

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Mardi 6 décembre, une délégation de 18 représentants du mouvement mexicain pour la paix dans la justice et la dignité, fondé par le poète Javier Sicilia, se rendait à Santa Marà­a Ostula, sur la côte pacifique du pays, lorsque leur véhicule a été intercepté par des paramilitaires armés de fusils nord-américains R-15. Ceux-ci ont relâché peu après les membres du mouvement pour la paix, mais ont retenu leur accompagnateur, J. Trinidad de la Cruz Crisoforo. Plus connu comme don Trino, ou « el Trompas », Trinidad de la Cruz, 73 ans, était l'une des autorités traditionnelles de la communauté indigène nahua d'Ostula. Il avait été particulièrement actif lors de la récupération par les habitants du village d'un millier d'hectares de terres communales, qui leur avait été volées au milieu des années 1960 par un groupe de propriétaires et de trafiquants locaux. Cette récupération avait eu lieu suite à des décennies de tentatives infructueuses par la voie légale. C'est que pour l'Etat, si (…) Lire la suite »

Mexique : on a tué Natanael, enfant maya du Chiapas

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Ses parents, Alfredo López Jiménez et Rosa López Dà­az, indigènes tsotsils membres de l'Autre Campagne et sympathisants du mouvement zapatiste, sont arrêtés en 2007, puis enfermés dans les prisons du gouverneur « socialiste » de l'Etat, Juan Sabines Guerrero. Enceinte de 4 mois, la mère est torturée. L'enfant naîtra, mais avec de graves problèmes de santé, une paralysie cérébrale. Depuis 36 jours, Alfredo et Rosa sont en grève de la faim, avec les autres prisonniers politiques indigènes, membres du collectif de la Voz del Amate. Le principal porte-parole de ce groupe, Alberto Patishtán Gómez, qui lui aussi refuse de s'alimenter, a été transféré dans une prison du Sinaloa, dans le nord du pays. L'enfant est mort, parce que ses grands-parents n'ont pas réussi à le faire soigner en urgence à l'hôpital de Teopisca (1). Le gouverneur Sabines s'est contenté, jusqu'à présent, d'envoyer sa police réprimer les sympathisants des détenus politiques, qui campent devant la cathédrale de (…) Lire la suite »

Mexique : Cherán, autodéfense indigène

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Depuis Uruapan, la route de Zamora traverse les vastes étendues verdoyantes (le maïs est déjà haut) du plateau p'urépecha, d'où émergent de nombreux volcans assoupis, couverts de forêts touffues. Après une quarantaine de kilomètres, on passe Paracho, renommée pour ses guitares (les p'urépecha travaillent le bois et sont d'excellents musiciens). Une quinzaine de kilomètres encore, et l'on arrive à Cherán. Pour entrer dans la communauté (un gros bourg de 20 000 habitants, aux rues naguère pavées, et où la modernisation a laissé tomber la plupart des superbes trojes, ces robustes maisons de pin, aux toits de tejamanil (1)), il faut montrer patte blanche. Dire qui l'on est, et ce que l'on vient faire à Cheran. Tous les accès sont barrés par d'énormes pierres, des troncs d'arbres, des pneumatiques et des barrières levantes, et gardés jour et nuit par des hommes et des femmes masqués de passe-montagne ou de paliacates. Sur une centaine de mètres, on doit rouler au pas, et franchir (…) Lire la suite »