Certains vont dire que je dérape encore dans ma groupinetterie maladive. Mais non. « Trésor de la Nation » est l’expression qu’a employée Carole Bouquet en répondant, hier, à Laurent Ruquier qui lui demandait ce qu’elle pensait de Mélenchon. Elle a même ajouté cette phrase très belle, venue d’une si belle femme : « Je préfère mon pays avec lui que sans lui. »
Il faut dire que Mélenchon venait de faire une intervention de plus d’une heure, absolument remarquable.
Je voudrais la comparer à sa participation à « Des paroles et des actes » de février dernier où , parlant à 21 heures sur une chaîne publique, il avait fait son nom, pour le grand public, plus sûrement qu’en six mois de campagne.
Mais, comme il aime à le répéter, citant Trotski, « Histoire que tu es lente et cruelle », étaient venu le temps de la défaite et des questionnements entre alliés.
Ce qui c’est passé, hier soir, sur le plateau de Ruquier est que, pour la première fois, dans une émission populaire très suivie (qui vaut ce qu’elle vaut et qui dépend, évidement, de la qualité des intervenants), on l’a découvert non pas dans le rôle d’un trublion talentueux, certes, mais tout de même un peu inquiétant, les spectateurs le regardant les yeux ronds mais malgré tout toujours ancrés dans leur conviction , mais sur un plateau conquis.
Un journaliste dont le nom m’échappe, a tenté à la fin une pique rappelant ses démêlés avec la presse mais c’était tellement du réchauffé, il semblait s’être tellement creusé la tête pour trouver quelque chose à dire, que cela ressemblait à un suicide sans espoir.
Le public était sous le charme. Mais je dis une banalité. Ruquier que l’on avait vu bien plus offensif, participait au sourire général. Tous les invités ont eu, à la fin de l’interview un mot pour traduire leur accord. J’ai beaucoup apprécié celui de qui a dit : « Vous êtes le seul à parler d’amour. C’est rare en politique. »
D’où vient cette impression étrange de moment dans l’oeil du cyclone ?
On dirait que les paroles de Mélenchon, qu’il martèle incessamment dans les meetings et sur les chaînes, sont comme des graines qui, jetées aux vents contraires, ont fini par devenir familières et ne s’écoutent plus avec étonnement mais avec espoir.
Le temps n’est plus évidemment où ces paroles s’entendaient mais ne parvenaient pas à effacer le désir d’un vote raisonnable. Le fameux vote utile. Voter Hollande était moins risqué de voter Mélenchon. (Putain !!!! Que de temps perdu !!!)
Mais à présent Hollande est au pouvoir depuis plus de six mois et on voit où il mène la France. La parole de Mélenchon, toujours la même, est la seule à être une parole positive, entraînante. Cette crise, pour lui, est évidemment fausse, inventée de toutes pièces par la finance. Ces propos qui autrefois paraissaient complotistes sont, à présent, la seule représentation, juste, de ce qui nous arrive. Et à cela il a des solutions. Sa volonté d’un nouvel éco- socialisme qui serait une richesse pour notre pays et un exemple pour toutes les nations est évidemment un projet exaltant face à tous ceux qui n’ont comme projet que « rembourser ses dettes ».
Je crois qu’on fait insulte en disant sans cesse à Mélenchon qu’il est un orateur hors pair. Ce sont ses qualités humaines qui nous touchent. Cette tendresse sans cesse sous-jacente, cette angoisse à l’idée de ne rien faire quand il y aurait tant de choses à faire. Cet « humain d’abord » dont il est le porte-parole privilégié parce qu’il en est habité depuis toujours.
Mélenchon, porte-parole du Front de gauche, ce grand espoir de la vraie gauche française (et non de de l’extrême-gauche comme l’a dit Ruquier en début d’émission ) est entré hier dans une nouvelle phase de ce combat qu’il mène avec une énergie incroyable. Oui, sa parole, qui n’évoque que les réalités que nous pouvons constater, est d’autant plus crédible pour le suivre sur le chemin d’un nouvel avenir. Il n’est plus un OVNI ni un NOVI mais une alternative pour un mieux gouverner.
Et ce projet n’est pas un projet de gauche, de droite ou du centre mais un projet pour la France, l’Europe et la planète entière. Tous les hommes y ont intérêt. Notre planète est trop petite pour être divisée en partis.
Merci, M. Mélenchon de nous donner de l’ambition, de l’espoir, du courage. (Pardon, « camarade » Mélenchon !! Mais hier, vous aviez un gilet… (pare-balle ?) Inutile ce soir-là …)
Ariane Walter
L’émission : http://www.pluzz.fr/on-n-est-pas-couche-2012-11-24-23h00.html