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Mélenchon, le « casse-couille », si fort, si fragile et tellement humain

Introduction : On peut critiquer Mélenchon, on peut ne pas être d’accord avec ses idées, analyses et propositions. Idées, analyses et propositions issues non d’un homme seul, mais celles d’un mouvement de citoyens engagés « insoumis » portant une démarche politique d’émancipation, dont l’origine historique remonte à Spartacus, briseur des chaines de l’esclavage. JLM est un tribun, mais il s’appuie sur les effluves qu’il ressent du peuple lui-même. Personne n’est capable de faire ses interventions de plus de 2 h devant plus de 70.000 personnes, sans avoir une force intérieure, qui résulte à la fois de sentiments puissants tellement humain et d’un énorme travail en profondeur sur la société dans tous ses domaines Economie, Philosophie, Histoire, Culture, Sciences etc. Mais l’attaque perpétrée contre le mouvement et JLM est de nature et de portée différente. Elle sous-tend d’ailleurs un « coup d’Etat invisible ».

Mélenchon, le « casse-couille » : Casse-couille, je connais c’est ainsi que je suis surnommé par mon propre syndicat CGT, certains disant aussi que je suis à « moitié fou » [1] ce que je revendique aussi. Au fait, qu’est-ce qu’un « casse couille » à « moitié fou » ??? Si ce n’est celui qui dérange, qui va chercher des informations non montrées et qui analyse, décortique, démonte un système comme un mécanicien démonte un moteur… En fait, en politique, un « casse-couille » est un technicien qui démonte un système et qui l’ayant démonté, en voit les contradictions profondes, lui permettant par la suite de construire une stratégie politique pouvant déboucher sur une éruption volcanique (dénommée Révolution en politique).

A force de penser avec ses mains, on se brule au feu de l’Histoire : Il en est ainsi du pragmatique « qui ne croit que ce qu’il voit ».La télévision est pragmatique. Si ça passe à la télé, c’est donc que c’est vrai, car « les images parlent L’image est pourtant immatérielle et personne ne sait comment celles-ci ont été fabriquées. Le mouvement des apparences, qui donne l’impression de la vérité est aveuglant et empêche justement de penser avec la tête. L’image nous évite l’effort de la pensée.

Galilée en chaussant ses lunettes et observant le « mouvement réel » fut traité comme « casse-couille » par l’église, risquant même le bucher, condamnés aux flammes de l’enfer, comme JLM, condamné au « tribunal médiatique ».

Karl MARX a été tellement « casse-couille » qu’il fut pourchassé par toutes les polices d’Europe devenant de fait un « nomade migrant » permanent d’où son introduction fractale : « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne. Quelle est l’opposition qui n’a pas été accusée de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l’opposition qui, à son tour, n’a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l’épithète infamante de communiste ? ».

On ne peut réfléchir politiquement sur les événements actuels, qu’en ayant ce recul historique impossible à avoir en « économie de marché » où tout est ramené à une courbe d’offres et de demandes instantanées fixant un prix réputé d’équilibre. Quand le marché construit le prix, l’Histoire dévoile au contraire la matrice profonde de l’humanité qui pense… avant de marcher. Méfions-nous des apparences, car à force de penser avec ses mains on se brule au feu de l’Histoire.

De la lutte des classes : L’affaire Mélenchon n’est qu’un énième épisode de ce que Marx appelait ’la lutte des classes’ et que les insoumis portent à nouveau. Et là, Karl MARX pourrait, tel un spectre, témoigner et revenant hanter le cerveau des bourgeois et de leurs médias, lui qui fut vilipendé, harcelé pourchassé, et expulsé pour avoir été fou d’oser être insoumis à « l’ordre bourgeois  » du système naturel de la « liberté qui va de soi ». Le « libéralisme philosophique » masquant par un rideau de fumée idéologique le capitalisme réel, concret, celui qui rend les « prolétaires » esclaves du « tout marchandise ». Demandez aux « ubérisés » et aux « déliveros  » de notre temps ce qu’ils ressentent… [2]

Quelle que soit l’humeur et les réactions de Mélenchon, Il n’y a donc aucune modernité dans ce qui se trame au plus haut niveau de l’Etat. De tout temps, les pouvoirs mis en cause ont cherché à détruire leurs opposants, utilisant les forces de « l’Etat impérium » (Justice, police, médias) en vue de conserver le pouvoir. Le Brésil en étant le dernier exemple (condamnant sans preuves Lula, donné pourtant gagnant des élections).

Mélenchon tellement humain : Les médias insistent désormais sur ses réactions passionnelles, celles dont les images tournant en boucle le montrant, vociférant, bélier harangueur, défonceur de portes et de verrous juridiques, policiers et politiques, éructant contre les médias dominants, dont personne ne pose la question de leur possession [3]. Mais comment pourrait-on être surpris ? N’est-il pas selon ses propres termes « insoumis » ? C’est-à-dire « n’acceptant pas l’ordre apparent des choses ». Il réagit comme les syndicalistes d’Air France qui voyant leurs emplois supprimés, déchirent les chemises des dirigeants, ou comme le syndicaliste Xavier Mathieu, qui voyant la trahison de l’Etat, en vient à saccager la préfecture. Il faut être inhumain comme l’est le capitalisme pour ne pas comprendre ses réactions d’humains dévastés par l’opération, car le capitalisme a substitué aux rapports humains, un simple rapport d’argent : « La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d’argent.” [4] A l’aune de cette mesure d’un capitalisme sans sentiments, Mélenchon, par ses réactions, est profondément humain, c’est-à-dire fragile, ce que les médias, première peau du système sait et en profite pour tenter de détruire ce qu’il représente de vertu républicaine.

Tellement fort : Pense-t-on que Mélenchon est faible ? Mais il faut regarder sa stratégie de long terme pour mesurer sa force. Il est resté au Parti Socialiste pendant de longues années, revendiquant, et non masquant son admiration à Mitterrand (quoi qu’on puisse penser). Puis il est parti dans une période où « l’insoumission » n’était pas de mode. Et depuis, il n’a cessé de construire une « insoumission politique » radicale au système capitaliste libéral. D’abord avec le P.C.F (2012), puis voyant les compromissions politiques non remises en cause (Législatives, municipales), il a été jusqu’au bout d’une logique de rupture, d’alternative et d’insoumission, retrouvant ainsi, les fondamentaux de Jaurès. Seul, il a osé se présenter contre Hollande le sournois, Macron le banquier, Le Pen l’idiote utile au système et Fillon le parvenu, contre aussi les dirigeants du P.C.F, qui n’ont pas fait campagne et contre l’extrême gauche dont on connait le rôle ambigu… depuis Lénine (« La maladie infantile du communisme, le gauchisme ») [5].

Aujourd’hui, on n’y reviendra, il représente la plus grande menace pour la reproduction du système.

La violence de MBAPPE et de Mélenchon ? Les footeux dont, parfois, je fais partie, doivent se rappeler qu’en fin de match contre une autre équipe MBAPPE sèchement taclé et ayant peur pour son corps a réagi en bousculant le joueur fautif et fut donc exclu, par « carton rouge ».

Il n’avait fait que réagir à une agression délibérée pouvant mettre en cause l’intégrité de son corps.

Que fait JLM, si n’est que réagir aux attaques mettant en cause l’ensemble de l’œuvre entreprise, pas plus…Mais dans l’Histoire politique, ces violences ne sont pas tombées du ciel, elles sont l’expression de la domination d’un système en perdition, ce qu’analyse Jaurès avec calme :

« La violence, c’est chose grossière, palpable, saisissable chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est noté. Un acte de brutalité, il est vu, il est retenu. (…) Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident. (...) Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité [6].

Mais derrière ce calme conséquence d’une analyse lucide, se cache aussi un sentiment impétueux de vouloir en découdre, d’où son appel à … l’insoumission.

Cherchez les différences entre les incantations historiques de Jaurès et celles de Mélenchon… Où l’on voit que les trames historiques dépassent les vies singulières.

Que celui qui ne voit pas le rapport avec « l’affaire Mélenchon » m’écrive…

La violence contre l’humain : Il s’agit d’une violence de système. Et cette violence de nature et de profondeur politique on la rencontre, désormais tous les jours, avec « les personnes appauvries et jetées à la rue », médiatiquement dénommés mendiants, abandonnés au coin des rues des « tours du business » érigés dans les métropoles mondialisées. Elle est aussi, bien que niée par Jupiter, pratiqué tous les jours à l’Hôpital, pourtant lieu sacré de nos semblables qui souffrent. Au point que l’on apprend ainsi : « Les 120 médecins de l’Hôpital «  Yves-Le Foll » n’assurent plus leurs fonctions administratives depuis vendredi. Ils dénoncent le management de l’hôpital, entré depuis deux ans dans la spirale du déficit  ». L’article poursuit : « Les patients de plus en plus nombreux à attendre sur des brancards leurs hospitalisations, faute de lits disponibles » [7].

Où est la violence là ? Pas dans des propos malvenus et non contrôlés, du fait de la colère, mais tous simplement des décisions de gestion visant la privatisation rampante de la santé, ce que les médecins appellent : « la financiarisation de l’Hôpital  » comme la « métropole est la financiarisation de la ville »

Et quel média a-t-on vu pour dénoncer ces pratiques de gestion d’une violence extrême, transformant le patient en client ? C’est-à-dire en simple marchandise…

La violence du capitalisme comme rapport social : Le système médiatique est ainsi fait que l’on cherche à faire oublier les violences ayant engendrées les réactions de défense. Et en fait la violence vient toujours du Capital, comme rapport social dominant. Rappelons-nous :

  • Les chemises déchirées : Qui se rappelle des chemises déchirées d’Air France, quand les salariés apprenaient un nouveau plan de licenciement : « ’C’est vraiment le monde à l’envers’, s’insurge Julie, agent au sol chez Air France. ’On nous saigne depuis quatre ans, on nous annonce qu’on va nous virer et pourtant, on apparaît comme des gens violents, et la direction passe pour une victime »

Là aussi la police, la justice et les médias sont venues au secours du système [8] : « La violence venait du salariat en colère » et non du Patronat qui, pourtant détruisait emplois, activités, salaires, et familles…

  • Le conflit Continental : Là aussi un conflit social d’importance qui fait surgir un leader Xavier MATHIEU, qui sera présenté comme violent : « David Pujadas : « Bonsoir Xavier Mathieu, vous êtes le délégué CGT de Continental à Clairoix. On comprend bien sûr votre désarroi, mais est-ce que ça ne va pas trop loin ? Est-ce que vous regrettez ces violences ? »

- Xavier Mathieu [délégué syndical CGT : « Vous plaisantez j’espère ? On regrette rien »
- David Pujadas : « Je vous pose la question. »
- Xavier Mathieu : « … Non, non, attendez. Qu’est-ce que vous voulez qu’on regrette ? Quoi ? Quelques carreaux cassés, quelques ordinateurs à côté des milliers de vies brisées ? Ca représente quoi ? Il faut arrêter là, il faut arrêter. »
- David Pujadas : « Pour vous la fin justifie les moyens . »
- Xavier Mathieu : « Attendez, la fin. On est à 28 jours de la fin, monsieur. On est en train de nous expliquer que dans 28 jours [images de saccage reprises en parallèle] le plan social sera bouclé et on va aller à la rue. Oui, oui, je ne regrette rien. Personne ne regrette rien ici parce que vous avez vu, vous avez pas vu des casseurs, vous avez vu des gens en colère, des gens déterminés, des gens qui veulent pas aller se faire démonter, crever. On ne veut pas crever. On ira jusqu’au bout de notre bagarre. On a tenu cinq semaines. Pendant cinq semaines j’ai réussi, on a retenu, on a réussi à retenir les gens. C’est fini, les gens n’en veulent plus. Le gouvernement nous a fait des promesses. Il s’est engagé à réunir une tripartite depuis le début, dans les trois jours. Ca fait une semaine que ça dure. Depuis on se rend compte … »
- David Pujadas : « Xavier Mathieu, on entend votre colère, mais est-ce que vous lancez un appel au calme ce soir ? »
- Xavier Mathieu : « Je lance rien du tout. J’ai pas d’appel au calme à lancer. Les gens sont en colère et la colère il faut qu’elle s’exprime. Il y a un proverbe des dernières manifestations qui dit qui sème la misère récolte la colère. C’est ce qu’ils ont aujourd’hui. Il y a plus de 1 000 familles qui vont être à la rue qui vont crever dans 23 mois avec plus rien, qui vont être obligées de vendre leur baraque. Il faut que tous vous compreniez ça. On ne veut pas crever … »

« En guerre » : Très bon film, avec Vincent Lindon, qui montre les réalités de la violence sociale patronale, qui provoquent les réactions ouvrières qui conduisent, là-aussi, aux colères sociales. Rappelons ici, que le leader syndical, à la fin du conflit, se donne la mort, car il va jusqu’au bout de son combat, permettant ainsi aux ouvriers de gagner la « bataille sociale » (les indemnités). Et le titre « en guerre » est révélateur : oui, il y a une guerre, une « guerre sociale  » menée par le Patronat mondialisé, contre l’ensemble du monde du travail, pour une seule question, celle de la répartition des richesses créées par le salariat et dont le patronat au nom de la compétitivité, concurrence, libre échange s’approprie la majeure part, tout en détruisant la planète humaine. Soulignons que ceci est parfaitement connu et même revendiqué par les capitalistes eux-mêmes : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner. » [9] « L’avenir en commun », programme de la France Insoumise, porté par le candidat JLM était à la fois une dénonciation de ce système mortifère et un projet de rupture, de bifurcation radicale, fondée sur l’harmonie entre l’Homme et la nature. C’est ce qui explique la violence du combat actuel contre JLM, qu’il s’agit d’abattre, car représentant effectivement un autre monde possible, fondé sur une bifurcation.

La dialectique de la lutte des classes : La « lutte des classes » n’est donc pas une incantation, elle est le réel des rapports sociaux sous-jacents au système capitaliste, fondé sur l’exploitation du travail. L’Etat, ses institutions juridiques, policières ne sont que l’expression formalisée des rapports sociaux antagoniques : « Mes recherches aboutirent à ce résultat que les rapports juridiques - ainsi que les formes de l’État - ne peuvent être compris ni par eux-mêmes, ni par la prétendue évolution générale de l’esprit humain, mais qu’ils pren­nent au contraire leurs racines dans les conditions d’existence matérielles »… « Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rap­ports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées » [10].

En fait c’est du fait que la « France Insoumise » représente l’expression de cette compréhension dialectique du rapport entre exploitation du travail à l’entreprise et l’Etat au service de cette exploitation que les forces au pouvoir, font appel aux outils du système (Justice, Police, Médias) pour empêcher la prise de conscience du rapport antagonique. Mélenchon ne prétend pas s’appeler Jupiter, comme un Président y prétend. Mélenchon est juste le « tribun du Peuple », comme l’était Robespierre avec ses envolées révolutionnaires et ses faiblesses humaines. Et il n’y a rien de neuf sous le soleil.

La violence verbale ? On attribue à Mélenchon une violence verbale, qui n’est que le volume de ses passions humaines pour l’Egalité. Parlant fort et agitant les bras, il vitupère contre l’adversaire qui lui se cache dans les méandres du droit. Mais ce qui inquiète le plus la Bourgeoisie, ce n’est pas Mélenchon, c’est « L’avenir en commun », programme de la France Insoumise. Par ailleurs, mesure-t-on la violence des propos de Macron ? Imposé de manière sereine, ce qui les rends encore plus violent, car porteur d’un projet de société fondé sur la violence (« la concurrence de tout le monde contre chacun » [11]) ?

  • « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord »
  • « Travers la rue, tu trouveras un emploi… »
  •  « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas »
  • « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est se plaindre »

Quel journal a relevé et dénoncé la violence sociale sous tendues dans ses SMS Juptitériens ?

S’il y a un violent dans ce Pays, ce n’est donc pas Mélenchon, mais le Président Macron, dont le projet politique, demandé par le Patronat et soutenu par les marchés financiers, est de nature « ANTISOCIAL ».

Le dossier juridique : Pour l’instant il n’existe pas, ce n’est que sur plainte diffamatoire d’une élue du F.N, par ailleurs présenté comme « joke », que le parquet (dépendant du gouvernement) instruit à charge sur les « assistants parlementaires européens » et les « comptes de campagne » dont il y aurait eu surfacturations. Il suffit d’observer les comptes réels pour s’interroger sur la disproportion entre le budget Mélenchon et les autres budgets de campagne, qui eux ne font pas partie de l’enquête alors que les soupçons de fraude existent pour d’autres candidats. D’autre part les éléments de surfacturation médiatiquement dénoncés sont fortement contestés sans que les « médias libres » n’y répondent [12].

L’Etat déguisé en magistrat de la justice : Le procureur ce n’est pas la justice. L’incantation répétée à longueur d’antenne, que Mélenchon aurait fait barrage à la justice est une ineptie dont la profondeur idéologique n’échappe à aucun magistrat un peu libre expliquant que le syndicat de la magistrature demande une réforme de la constitution : « On ne peut pas accepter que la classe politique crie systématiquement au complot politique, au cabinet noir lorsqu’elle est visée par une enquête. Mais il faut aussi répondre au gouvernement qui dit ’indépendance de la justice’ et qui par ailleurs refuse de faire une véritable réforme constitutionnelle, qui permettrait de couper le lien entre le ministère de la Justice et les parquets, en prévoyant des modes de nomination des procureurs qui seraient absolument indépendants par le Conseil supérieur de la magistrature, en mettant fin au mécanisme des remontées d’informations... Et ça, le gouvernement ne le veut pas.

Rappelons qu’en République, la justice est définie comme indépendante vis-à-vis du pouvoir politique, car il s’agit du troisième pouvoir. Or, ici ce n’est pas la justice qui enquête, mais juste, un procureur, dans le cadre d’une enquête préliminaire. Or le procureur est nommé par le Président de la République, et dans ce cadre a une relation de dépendance administrative et politique ce qui explique la gêne des journalistes de LCI lorsqu’une magistrate est questionnées sur la question et elle est coupée, car « allant dans le sens de Mélenchon » pour que surtout la cohérence de son propos ne puisse pas donner le moindre élément de preuve à décharge…

https://www.facebook.com/areski.atsada/videos/909630472580689/UzpfSTE3MzIxODEzMjcxNTA2MToxODYyMDQxODQ3MTY2MDA2/

De fait, face aux perquisitions, ce n’est pas une résistance face à la Justice, mais à l’Etat qui, ici, se déguise avec les attributs de la Justice.

Maintenant que les aspects secondaires de « l’affaire Mélenchon » (sa violence supposée) ont été traités analysons sur le fond la situation politique qui est le seul facteur explicatif réel de la crise actuelle.

L’ICEBERG POLITIQUE : Une fois réglée les détails de « l’affaire » qui renvoient aux affects personnels et de fait non démontrables, et JLM sorti du tableau en tant que personne, il reste la situation politique réelle, celle qui ne peut être discutée tellement elle saute aux yeux, y compris pour le profane incrédule et que l’iceberg représente dans toute sa splendeur…

Le téléspectateur soumis aux images imposées reçoit en boucle les mêmes images et les mêmes messages, des mêmes médias dominants, possédés par 9 Milliardaires, dont l’intérêt primaire, est surtout que le système ne change pas… On focalise sur Mélenchon qui réagit et entretien, de fait et à l’insu de son plein gré, sa condamnation médiatique…ce qui permet d’occulter tout le reste à savoir les dessous de l’Iceberg.

En fait, il se passe aujourd’hui un énième épisode de ce que Marx appelait ’la lutte des classes’. Je ne suis pas sûr, que JLM soit content de la situation, encore que, étant plus proche du chat que de l’Éléphant, on risque, à l’avenir d’être surpris...

Mais la stratégie de la F.I était définie, avec en vue les Européennes et JLM est tout ce que l’on veut, sauf un amateur se laissant aller au grès des circonstances menées par d’autres. On ne peut réfléchir à la situation actuelle sans élargir le regard et ne pas se centrer sur le seul objet montré par les médias. La situation politique était :

  • Crise politique majeur car absence de résultats économiques répondant aux besoins des salariés, des retraités, des jeunes et des habitants,
  • Des sondages en berne et qui se répètent, à l’inverse des cours de bourse…qui eux montent,
  • Violences financières augmentées (I.S.F, CSG, services publics, privatisations etc.)
  • « Démissions départs » en cascade (Hulot, Collomb), des scissions LREM (nouveau groupe),
  • Incapacité à maîtriser le langage de Jupiter (’traverses la rue tu trouves un emploi’) d’une violence sociale insupportable,
  • Un remaniement impossible de « marionnettes de pacotille » débouchant sur une cacophonie de pétaudière, avec en vue, une raclée prévisible aux Elections Européennes,
  • Alors que dans le même temps, la F.I se voit rejoint par des ex P.S et des ex P.C dans le cadre d’un congrès de l’achèvement d’un cycle historique issu de la Révolution de 1917 et du congrès de Tours.

Face à cette situation de dégénérescence du système institutionnel (ce que n’a pas manqué d’analyser avec finesse JLM) [13], le pouvoir, pour se reproduire et perdurer devait prendre des initiatives politiques de nature extrême, d’où l’attaque frontale contre JLM et ceci se passe dans toutes les périodes historiques où la classe dominante se sent en perdition. Voilà la réalité politique qui est le fonds du dossier.

Transparence et authenticité : Mais loin de se passer comme prévu, l’opération ’perquisition’ de policiers armés et « gilets pare-balles » tourne à l’inverse de ce qui était prévu. Au lieu de se cacher, l’animal se rebiffe et filme en direct. Il fait à ce moment-là de ’la transparence’ là où les médias dominants font de la « mise en scène’. La et les colères de JLM sont de l’Humain, quand celui-ci est blessé, meurtri, démontrant de plus pour moi, un caractère VOLONTAIRE, donc de fait capable de s’opposer à la « Merkel company »...ce que sont incapables de faire les Hollande et Macron.

Il fallait provoquer quelque chose pour sauver le soldat Macron et « l’Europe du marché unique », ils l’ont fait avec à leur service comme toujours depuis que le capitalisme existe, la « justice » des apparences (procureur) et la police politique au service du pouvoir. Montesquieu écrivait : ’il n’y a point plus cruelle tyrannie que celle des lois que l’on applique avec les couleurs de la Justice’. Jean-Jacques ROUSSEAU confirmant : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir ». Voilà pourquoi, dans la démocratie des apparences, la justice et le droit existent en vue de justifier le pouvoir en place…. Quel qu’il soit. Nous y sommes... Cela porte le nom de ’lutte des classes’.

Un vrai Dirigeant : En tant que militant communiste et syndical CGT, je n’ai jamais supporté le concept de Dirigeant dans nos organisations. On n’avait déjà assez de dirigeants à subir au travail pour que dans les organisations qui, de plus, revendiquent le renversement du pouvoir, on ait encore affaire à des dirigeants. De plus, à tous les congrès on ne cesse d’invoquer le militant comme seul dirigeant effectif, pour aussitôt, congrès passé, faire l’inverse.

Et puis, observons les dirigeants actuels qui ne cessent de fuir leur responsabilité réelle.

  • Affaire Benalla, le ministre de l’Intérieur, lors des auditions, se défausse de toute responsabilité dans la situation, allant jusqu’à déclarer qu’il ne connaissait pas M. Benalla…
  • Enfin la caricature ci-dessous, dit tout de la Responsabilité assumé de Jupiter-Macron, de fait seul personne politique au-dessus des lois.

Observons alors le comportement de Mélenchon, Esquive-t-il ? Fuit-il ? Délègue-t-il ? Nenni… Il affronte en montant en première ligne comme porte drapeau de la « Révolution citoyenne ».

Mieux, il ne régit pas à sa propre perquisition mais il se met en colère quand il apprend que ses collaborateurs sont mis en cause et pourchassés…et eux-mêmes réagissent… [14]. Nous avons, enfin ici, un vrai dirigeant, qui ne se cache pas mais qui prend les coups ce qui ne signifie pas que l’on se doit de tout accepter, la discussion devant en permanence être au-dessus de tout accord.

Oui, moi qui suis « casse-couille », le seul que je reconnaisse d’avoir l’envergure d’un dirigeant porte le nom de Mélenchon, car c’est le seul qui monte en première ligne et assume les positions politiques, sans se défausser sur autrui. Pense-t-on qu’un journaliste ait pu relever cette qualité ? Nenni il faut sonner L’hallali. Et il revient à la presse « main-stream », qui « chasse en meute », d’achever la battue… commandité par le seigneur du château…

Les médias « main-stream » première peau du système : Contrairement à ce que dit Mélenchon (j’ai donc un point de désaccord), les médias ne sont pas la seconde peau du système, mais la première peau. Le rôle et la fonction de la peau est d’ailleurs de « protéger le corps », et en l’occurrence, ici les médias jouent le rôle de protection du système. Il ne s’agit pas ici d’un discours idéologique visant à répéter ce que dit JLM, car il suffit parfois de lire la presse bourgeoise pour s’en rendre compte. C’est ainsi que le journal Marianne (N° 1127) s’interroge en une :

QUI VEUT METTRE AU PAS LES MEDIAS

  • La Macronie tyrannise et harcèle
  • Les milliardaires rachètent et contrôlent
  • Les Gafa censurent et se gavent

Dans le dossier Natacha POLONY précise : « Vendue aux grands groupes, discréditée par les « fake-news », supplantée par les Gafam, la presse peine aujourd’hui à démontrer sa pertinence. Au-delà des questions économiques et idéologiques, c’est un des piliers de notre démocratie qui est en jeu.  »

On peut aussi s’interroger sur le comportement de journaux censés défendre et porter des alternatives politiques (ex l’humanité) [15] et dont pourtant la ligne rédactionnelle, sur l’affaire Mélenchon, ressemble malheureusement à celle des médias « Main-Stream »… oubliant sa propre histoire faite de censure et de harcèlement policiers et judiciaires [16]. Là encore, rien de très neuf sous le soleil…que des médias aux ordres…

Pire, Médiapart ose sortir des inepties dont l’objet est de frapper en dessous de la ceinture…

Tout ceci révèle bien que l’objectif des perquisitions, n’est pas l’application de la Justice, mais juste une opération politique dont l’objectif réel est la déstabilisation de JLM et par là même, détruire les idées et propositions politiques portées par la France Insoumise et ce, à la veille des Européennes.

Les brulures de l’Histoire : Contrairement au discours sur la « fin de l’Histoire », nous vivons une période particulièrement intense où, derrière les discours sur le « consensus », gestionnaire des marchés, « l’affrontement de classe » est sur le devant de la scène et je renvoie à mon papier écrit sur LGS justement intitulé : « les brulures de l’Histoire ».

L’acharnement médiatique : Qui peut croire, que Franz-olivier GISBERT, ci devant, éditorialiste au Figaro puis au Point, soutienne Mélenchon. Pourtant il dénonce « l’acharnement médiatique ». Méfies-toi Franz, à force de vouloir être honnête comme tant d’autres avant toi, ils vont finir par te virer…

https://www.facebook.com/100021589450249/videos/303167460412900/UzpfSTEwMDAwMTY1NDIwMDk3ODoxOTAxNzg2MTM5ODg2NTA4/

Un coup d’Etat invisible / Ouverture

Oui, l’affaire Mélenchon, est bien un dossier politique visant à gêner le mouvement qui s’oppose le plus et le mieux à Macron obligeant le pouvoir actuel à générer un « coup d’Etat invisible », dont l’objectif est d’empêcher toute remise en cause des politiques suivies et appliquées depuis 30 ans.

En fait, le pouvoir ne veut pas revivre le cauchemar du référendum de 2005 et le NON majoritaire à 55 %, représentant une déculottée pour le pouvoir en place et les marchés comme « donneurs d’ordres  » effectifs. Et dans ce cadre, il s’agit à la fois de détruire la force d’opposition la plus résolue et la plus crédible et continuer à valoriser le F.N, par une opération de « re-dédiabolisation médiatique » visant à tout faire pour qu’à nouveau son candidat soit présent au deuxième tour, des prochaines Présidentielles, empêchant ainsi tout choix de société effectif. Le F.N jouant le rôle de repoussoir facile…

Lors d’un coup d’Etat pacifique (sans intervention militaire voyante), il s’agit de générer des « contre-feux », qui permettent de masquer la prise de pouvoir du marché sur le peuple et ainsi passer de la « démocratie  », pouvoir du peule à la « démocratie de marché », démocratie des apparences, dans laquelle le marché est au-dessus de la démocratie, expliquant le « there is no alternative »…

En fait, JLM gênait de plus en plus le pouvoir en place et la perspective des Européennes pouvant planifier l’échec du Pouvoir, d’autant plus possible, que loin de se replier sur elle la France Insoumise voyait venir vers elle, de nouvelles forces du P.S et du P.C sonnant le glas définitif des vielles forces du passé (P.S et P.C). Ces renforts à 6 mois des élections pouvaient donner le signal d’un espoir raisonnable pour sortir pacifiquement des traités mortifères. Car en définitive le plan B fait peur aux marchés.

Les risques sont apparus trop importants, pour que le « jeu démocratique » puisse se dérouler normalement. Il fallait en usant et en abusant des pouvoirs de justice et de police, empêcher le mouvement de s’accomplir, par un coup d’éclat, mettant en cause aux yeux de toutes et tous, la légitimité républicaine de JLM et de la France Insoumise. Certains, même avant cette affaire, allant jusqu’à comparer JLM et Hitler, sans que là non plus les médias ne s’offusquent de cette violence verbale politique construite sans aucun fondement [17].

Alors sur des prétextes, montés de toute pièce et dont la justice réelle, celle des « juges d’instruction » au bout du compte (dans 3 ans et surtout après les Européennes) fera lumière, le pouvoir envoie des équipes de police et de magistrats dépendants du pouvoir (le procureur est nommé par le Président) et ceux-ci équipés comme pour la capture d’un groupe terroriste, tombe sur les militants partout en France (15 Perquisitions plus de 100 policiers).

Oui cette opération est un « coup d’Etat invisible » au même titre que la fusion « Métropoles-Département » dont je développe la cohérence dans un autre article.

La France n’a jamais connu une histoire linéaire, c’est le Pays ayant connu le plus de Révolutions au monde (1789, 1830, 1848, 1871, 1944) et de mouvements sociaux contestataires (1906-1936-1968, 1995). Le projet politique porté par les insoumis est celui d’une Révolution Citoyenne qui renverse « l’ordre marchand du monde », et c’est ce danger qu’il faut tuer avant qu’il ne prenne force et forme.

C’est à l’aune de cette analyse politique que « l’affaire Mélenchon » à l’image de « l’affaire Pélican » [18] doit être analysée et non à l’aune du regard porté par les médias « main-stream », dont la seule mission est de nous montrer en cycle continus et répétitifs, le sommet de l’Iceberg…et seulement le sommet de l’Iceberg.

Pour Jean-Luc MELENCHON, si fort, si fragile et tellement humain, et pour l’insoumission, qui depuis Spartacus, est la matrice de l’émancipation.

La Couronne, le 22 Octobre 2018,

Fabrice Aubert, communiste insoumis

Jacques Sally, communiste insoumis

[1Certains dirigeants de ceux qui se reproduisent au pouvoir.

[39 milliardaires possèdent 90 % des médias dominants.

[4Karl Marx

[5A l’image du Hezbollaha vis-à-vis de l’O.L.P

[6Jean Jaurès, discours à la Chambre des députés le 19 juin 1906

[7L’Humanité 22 Octobre 2018

[9Warren BUFFET / 2005

[10Karl Marx « Introduction à la critique de l’économie politique »

[11JLM

[13D’où l’appel à la sixième République et la proposition de constituante


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Préface, Dominique Vidal - Texte, Leïla Khaled Rogério Ferrari n’est pas un reporter-photographe. Il ne scrute pas, ne témoigne pas, n’écrit pas d’images. Il s’emploie à rendre au plus grand nombre ce qu’il a reçu en partage : l’humanité tenace de celles et ceux à qui elle est déniée. Existences-Résistances est un alcool fort, dont l’alambic n’a pas de secret ; il lui a suffit de vivre avec celles et ceux qui en composent le bouquet. Au bout de ces images, point d’ivresse. Mais un (…)
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« Nous pouvons faire sauter un navire américain et en rejeter la faute sur les Cubains. La publication des listes des victimes dans les journaux américains accroîtrait encore l’indignation. Nous pouvons aussi détourner des avions. Dans des endroits bien choisis où l’impact serait énorme, nous pourrions poser des charges de plastic. Nous pourrions également repeindre des B26 ou C46 de nos forces aériennes aux couleurs cubaines et nous en servir pour abattre un avion de la République dominicaine. Nous pourrions faire en sorte qu’un prétendu appareil de combat cubain abatte un avion de ligne américain. Les passagers pourraient être un groupe de jeunes étudiants ou de vacanciers. »

Général Lyman LEMNITZER (1899 – 1988)
Chef d’état-major des armées (1960-62) et Supreme Allied Commander de l’Otan (1963-1969)

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