Décembre 2002, le MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CGC décident de réduire
la durée d’indemnisation pour 856.700 chômeurs qui ont cotisé pour
ouvrir des droits. L’UNEDIC revoit cette durée à la baisse et fait
perdre de 1 à 14 mois pour les chômeurs qui devaient être indemnisés. Le
statut des intermittents est remis en cause.
Mais cela ne suffit pas ! Le gouvernement modifie les conditions d’accès
et la durée de l’Allocation Spécifique de Solidarité (ASS) et fait ainsi
basculer près de 150.000 chômeurs au RMI, ou à l’absence de tout revenu,
et même si les montants des revenus sont a peu près identiques, ce n’est
pas la même chose que d’être chômeur ou bien parqué dans un minima
social où on nous rabâche que nous devons notre survie à la solidarité
nationale.
La majoration de 40 % de l’ASS pour les plus de 55 ans qui, chacun le
sait, ont peu de chance de retrouver un emploi, est supprimée, ce qui ne
fait que rajouter de l’exclusion aux difficultés.
Et pour boucler la boucle et encore faire baisser le coût du travail et
transformer le monde du travail en salariés précaires, le gouvernement
fait passer le RMA, forme libérale du travail obligatoire, pour fournir
au patronat de la main d’oeuvre quasi gratuite, puisque le RMI sera
reversé aux patrons qui se paieront un salarié à moins de 4 euros de
l’heure ce qui fait exploser le SMIC et le code du travail.
.. CONTRE LES LICENCIEMENTS ET LA PRECARITE DE L’EMPLOI !
Plus de 20.000 femmes et hommes ont été licenciés dans les derniers mois,
par des plans dits " sociaux " prévus par dizaines qui vont jeter des
milliers de salariés dans l’angoisse du chômage. Les choix des patrons
et des actionnaires qui délocalisent, fusionnent et restructurent pour
toujours faire plus de bénéfices, doivent être combattus.
De la même façon, les emplois jeunes, qui ont fait la preuve de leur
utilité sociale, ne doivent pas voir leur contrat stoppé, mais au
contraire être titularisés, les salariés en CDD doivent voire leurs
contrats de travail transformés en CDI ; la société a besoin de
véritables emplois, justement rémunérés et rien ne peut justifier le
chômage.
.. POUR LA JUSTICE SOCIALE !
Nous savons dans notre chair, dans nos parcours du combattant quotidien
ce qu’est le chômage, mais nous connaissons également le rôle du chômage
comme moyen de pression sur les salaires et les conditions de travail,
nous avons toutes et tous les mêmes intérêts parce que la logique de
rouleau compresseur du capitalisme est cohérente.
Nous devons tout faire pour éviter la catégorisation dont ils profitent
pour émietter le monde du travail, pour parfois nous opposer, pour nous
diviser en s’appuyant sur la souffrance, que nous soyons avec ou sans
emploi, pour nous rendre faibles et sur la défensive.
Il n’est pas supportable que le chômage conduise à la pauvreté, voire à
la misère, que près de 500.000 personnes -dont 80.000 enfants- soient
sans domicile fixe, que 3,4 millions de salariés touchent moins que le
SMIC..
.. TOUS ENSEMBLE !
Le MEDEF et le gouvernement s’attaquent aux plus fragiles, donc aux plus
pauvres et aux plus précaires et les plus touchés sont les femmes, les
plus de 50 et les jeunes, principalement quand ils sont issus de
l’immigration.
Les laisser faire, c’est permettre toutes les attaques contre les
retraites, la sécurité sociale, les salaires, les conditions de travail
et pourquoi pas demain le retour du travail des enfants sous nos
latitudes.
Les laisser faire, c’est se condamner soi-même ! Personne, plus personne
n’est durablement protégé et à l’abri, sauf ceux qui profitent
scandaleusement de cette politique de casse et de profits.
Toutes et tous, chômeurs, précaires, intérimaires, temps partiel
contraint, intermittents, salariés, étudiants, citoyens, ont intérêt à
se battre ensemble afin de ne pas laisser les chômeurs être culpabilisés
en plus d’être victimes des choix des patrons, ce qui retombera sur
l’ensemble des salariés.
.. MOBILISONS-NOUS !
Pour lutter ensemble contre la baisse généralisée du coût du travail et
donc des salaires, contre la casse du SMIC,la remise en cause des 35H,
pour une vraie redistribution des richesses, contre la précarité qui
tend à devenir la règle en matière d’emploi, nous revendiquons :
l’indemnisation décente de toutes les formes de chômage avec le SMIC
comme référence, permettant le libre choix de son emploi ou de sa
formation. C’est l’intérêt de tous, chômeurs, salariés et autres
travailleurs.
Pour l’annulation du protocole de décembre 2002 et contre la casse du
régime des intermittents
Pour la conquête de nouveaux droits !
Pour la justice sociale !
Contre le chômage et la précarité !
Contre les licenciements !
Samedi 06 décembre 2003 à 14 H
Manifestons de Denfert Rochereau à Matignon