RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Mali : les échecs d’Ibrahim Boubacar Keïta

Après des semaines de tergiversations, le gouvernement malien s’est résolu à fixer les dates de la présidentielle, dont le premier tour se tiendra le 29 juillet prochain. Un scrutin à hauts risques pour le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), lesté par un premier mandat décevant. Pour de nombreux Maliens, IBK n’a pas été à la hauteur des promesses faites lors de son élection en 2013, notamment en matière économique et sécuritaire.

Les observateurs doutaient de la réelle volonté du président malien d’organiser les élections présidentielles cette année, comme la Constitution du pays le prévoit. S’il a lancé quelques ballons d’essais pour tenter de repousser le scrutin, le chef d’état a finalement été contraint, par l’opposition et la société civile, de respecter le calendrier institutionnel.

Comment IBK, triomphalement élu en 2013 avec 77 ,61% des scrutins au second tour, a-t-il fait le vide autour de lui au point que l’on pronostique aujourd’hui sa défaite ? Trois facteurs principaux expliquent l’impopularité du président malien : les affaires de corruption qui polluent son image, son incapacité à relancer l’économie malienne, et sa passivité dans le dossier sécuritaire qui se traduit par un retour en force des islamistes.

Eclaboussé, quelques semaines après son accession au pouvoir par l’affaire Tomi, du nom de cet homme d’affaires corse qualifié par le journal Le Monde de « parrain des parrains » et aujourd’hui mis en examen par la justice française pour des faits de corruption où apparait le nom d’IBK, le mandat du chef d’état malien est émaillé d’accusations de corruption et de népotisme, impliquant notamment son fils, Karim Keita.

Ses soupçons récurrents de malversation ne sont toutefois pas au cœur de l’échec du mandat d’IBK. Les Maliens reprochent avant tout à leur président de n’avoir jamais démontré la capacité, ni même l’envie, d’unifier un pays rongé par le cancer du terrorisme islamiste, et de protéger des populations abandonnées par le pouvoir central de Bamako. C’est ce manque de poigne que les électeurs risquent de faire payer à IBK en juillet prochain.

Le Mali est un grand pays. Par sa superficie d’abord, mais aussi et surtout par son histoire. Le peuple malien est fier, digne. L’affront que représente l’occupation de fait de la majorité du territoire par des groupes armés affiliés à Al Qaïda est une injure qui passe d’autant moins auprès des Maliens qu’IBK semble se reposer exclusivement sur les forces françaises pour protéger ce qu’il reste d’intégrité nationale.

Le bilan d’IBK à la tête de l’état malien ne peut pas se faire sans garder en mémoire la promesse qu’il avait faite lors de son élection : « Un Mali uni ! ». Cinq ans plus tard, le pays est plus fragmenté et divisé que jamais. Le gouvernement a totalement perdu la main. Le drapeau malien ne flotte plus dans la majorité du territoire national. Dans le centre, zone officiellement sous contrôle gouvernemental, des groupuscules armés font la loi.

A cette gangrène terroriste, il faut ajouter le désarroi d’une large frange de la jeunesse malienne, à laquelle le gouvernement n’offre ni perspectives, ni espoirs. La situation économique du Mali stagne depuis 2013. IBK en porte largement la responsabilité, il devra en répondre devant les électeurs.

Comme le disait le Général De Gaulle au sujet du président Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. ». Une remarque acerbe qui s’applique hélas au Mali d’IBK. La dissolution de l’état malien est bien la plus inquiétante conséquence de la gouvernance fébrile d’IBK. Un état dont la faiblesse explique les principaux maux du Mali d’aujourd’hui.

URL de cet article 32962
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

La liberté contre le destin, discours de Thomas Sankara
Thomas Sankara reste une figure révolutionnaire de premier plan pour la jeunesse africaine en lutte. Durant son passage bref mais fulgurant à la tête du Burkina Faso, interrompu par son assassinat en 1987, le jeune officier a marqué l’histoire de son pays et de l’Afrique, ainsi que la mémoire des luttes anti-impérialistes. On trouvera dans ce recueil, outre les principaux discours de Thomas Sankara, des discours inédits. En plus de faire des bilans réguliers de la révolution, il aborde les thèmes (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« LIBERTE. »

George W. Bush - Janvier 2005
mot prononcé 40 fois lors de son discours d’investiture qui a duré 20 minutes,
soit une moyenne d’une fois toutes les 30 secondes...

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.