Mesdames et Messieurs les dirigeants des Associations, chargées de défendre la mémoire des Résistants et des Déportés.
Au moment où l’ensemble de nos médias, sous les directives de l’Union Européenne, à longueur d’ondes ou de colonnes, banalisent quotidiennement le nazisme et le fascisme, criminalisant sans cesse le communisme, il est indispensable que sur ce sujet, nos écrits soient d’une clarté absolue, reflétant avec rigueur la vérité historique sans aucune concession ni complaisance.
Pas d’oublis volontaires, pas de phrases sibyllines, qui contribuent à permettre aux falsificateurs patentés de l’histoire contemporaine, leur campagne de dénigrements et de criminalisation envers l’Union Soviétique et les communistes et en conclusion envers toute la Résistance et plus particulièrement contre le programme du Conseil National de la Résistance, que nos gouvernants s’attachent avec virulence à faire totalement disparaître..
J’ai l’honneur, sinon l’avantage, de faire partie de la génération de Résistants qui se sont engagés très jeunes dans le combat antifasciste et patriotique et qui arrivent aujourd’hui au terme d’une longue existence, longue mais toujours militante.
Pour la bonne compréhension des choses, il m’est utile dès à présent de vous indiquer que je résidais à Saint-Raphaël dans le Var et que pendant la guerre, la zone « dite libre » dans laquelle je vivais avec ma famille, n’a été occupée qu’à partir du 11 novembre 1942.
La Côte d’Azur faisait partie de la zone qui fut à ce moment-là occupée par l’armée italienne. Ce qui signifie que jusqu’au 11 novembre 1942 il n’y a pas pu y avoir d’attaque directe contre l’occupant, car il n’occupait pas encore notre région.
Cela n’a pas empêché mon frère Roger, mon aîné de 12 ans, (dont une rue de Saint-Raphaël porte le nom) de faire, dès décembre 1940, dérailler 8 wagons de marchandises dans la gare de triage de Fréjus-Plage, où se trouvaient des wagons en partance pour l’Allemagne, créant dans la dite gare un bel embarras pendant plusieurs jours.
En ce qui me concerne, j’ai, le 12 septembre 1942, à l’âge de 16 ans et demi, participé au déraillement d’un train de marchandises allemand entre Cannes et Saint-Raphaël et cela je le répète, alors que la Côte d’Azur n’avait pas encore été occupée. Ce déraillement fut probablement un des tout premiers qui eut lieu entre Marseille et Vintimille.
Dès le 11 novembre 1942, c’est-à-dire dès l’occupation de la zone « dite libre », les FTP-MOI raphaëlois ont tout de suite attaqué directement les troupes d’occupation italiennes.
D’abord en sectionnant les lignes téléphoniques que les soldats italiens installaient pour pouvoir communiquer entre eux. À ce moment-là les Italiens annoncèrent que s’ils surprenaient quelqu’un en train de couper les fils du téléphone, il serait abattu sur le champ. Ces menacent ne ralentirent en rien nos actions qui au contraire s’amplifièrent.
Ensuite, nous les avons attaqués en déposant des bombes dans les locaux où se trouvaient des soldats italiens, en blessant gravement plusieurs d’entre eux.
À cette époque-là je participais activement aux actions des FTP-MOI.
C’est à Saint-Raphaël qu’explosèrent, entre Marseille et Vintimille, les premières bombes déposées contre les troupes d’occupation.
À la suite de ces diverses attaques, l’OVRA, (police politique italienne) après une courte enquête, a commencé les arrestations. Début mars 1943 ils ont arrêté deux de nos camarades FTP-MOI de Saint-Raphaël. Le même jour ils sont venus chez moi, mais n’étant pas à la maison j’ai pu ainsi échapper à l’arrestation.
Fin mars 1943, étant donné mon jeune âge, je n’avais pas encore 17 ans, les camarades de la direction régionale des FTP-MOI, me firent muter en Creuse, où je rejoignis un maquis FTPF commandé par Jean Baptiste Virvialle.
Peu de temps après mon arrivé en Creuse, mon père et mon frère, qui étaient restés à Saint-Raphaël, ont été arrêtés par les carabiniers italiens et effroyablement torturés.
Par la suite ils furent déportés en Allemagne, mais au cours de leur transport, grâce à l’aide de cheminots résistants, ils purent s’évader et réussirent à me rejoindre en Creuse.
Mon frère fut présenté au commandement régional des FTPF du Limousin par Jean Baptiste Virvialle.
Il lui fut alors demandé s’il acceptait de partir à Lyon pour participer au commandement d’une unité de FTP-MOI composée de tout jeunes combattants.
Il accepta et quelques temps plus tard je partis le rejoindre.
À Lyon je fus intégré au bataillon Carmagnole.
Ce que je dis, je le dis haut et fort, car je m’adresse à vous au nom de 52 de mes camarades qui sont morts sous les tortures de Klaus Barbie et cela sans lâcher un seul nom à leurs tortionnaires
Après la Libération j’ai reçu plusieurs distinctions honorifiques.
La lecture de mes états de service permirent au Ministère de la Défense, de me nommer Officier de la Légion d’Honneur. Mes états de service mentionnaient entre autres :
A participé à une quarantaine de déraillements et sabotages de dépôts de locomotives.
Dans les diverses attaques auxquelles il a participé, il y fut abattu une quarantaine d’ennemis.
Se distingua particulièrement, pour avoir le 13 juin 1944, avec trois de ses camarades, attaqué à la grenade, en plein jour et en plein centre de Lyon, un convoi de parachutistes allemands, faisant, uniquement ce jour-là, une trentaine de morts ou de blessés graves.
A participé à l’attaque de divers garages où étaient parqués des véhicules allemands, sabotant les moteurs de plus de 300 voitures et camions.
A participé à l’attaque de plusieurs usines travaillant exclusivement pour l’armée allemande.
Sachez que je ne rappelle pas tout cela pour me faire valoir, car je n’ai jamais eu d’autre juge que ma propre conscience.
Ce que je dis, je le dis haut et fort, car je m’adresse à vous au nom de 52 de mes camarades qui sont morts sous les tortures de Klaus Barbie et cela sans lâcher un seul nom à leurs tortionnaires. Pour certains nous n’avons jamais connu leur nom ni même retrouvé leurs corps après la Libération.
S’ils ont pu supporter l’insupportable et s’ils ont pu se couvrir de gloire à leur insu, c’est parce qu’ils avaient la conviction de lutter pour une France libre, forte, indépendante, démocratique et souveraine, en un mot ils se battaient pour un monde meilleur, de justice et de paix.
Aujourd’hui, malgré mon âge (94 ans) ma colère monte, lorsque je vois la manière dont le sens de notre combat est déformé, voire nié, insulté et traîné dans la boue et m’inquiète fort.
Aujourd’hui, malgré mon âge (94 ans) ma colère monte, lorsque je vois la manière dont le sens de notre combat est déformé, voire nié, insulté et traîné dans la boue et m’inquiète fort en pensant que lorsque les derniers résistants communistes auront quitté ce monde, les calomnies déjà énormes contre la Résistance, et surtout, contre la Résistance communiste, ne connaitrons probablement plus de limites et que cette inversion de la réalité historique ne soit en fait, qu’une aide puissante à la fascisation de notre pays.
Avec à la clé, de nouvelles persécutions contre mes camarades communistes, progressistes et syndicalistes qui subissent d’ores et déjà une grave répression.
Un jeune professeur d’histoire de mes amis, ne m’a-t -il pas rapporté récemment que l’un de ses bons élèves, formaté par ce qu’on lui avait alors « appris » en classe à propos de l’Union soviétique, s’était montré tout surpris d’apprendre par son nouveau professeur, que les communistes français avaient massivement résisté à l’occupant et à ses collaborateurs, car jusqu’alors il lui avait été enseigné que les communistes, c’est-à-dire ceux qui fournirent les gros bataillons des Fusillés de Châteaubriant, du Mont-Valérien, de la Citadelle d’Arras, etc., étaient les « alliés » de Hitler.
Je me rends compte avec hargne que la calomnie anticommuniste et antisoviétique est multiforme et acharnée.
En France, voilà que maintenant on s’attaque sur les « excès de l’épuration », alors que mon amie Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déportée juif et professeur d’histoire émérite de l’Université Paris-Diderot, vient de publier un livre significativement intitulé « La NON-épuration en France », où elle montre avec une foule de références archivistiques qu’au contraire de la doxa actuelle, la France n’a pas été épurée de la vermine nazie, et l’Allemagne fédérale encore moins.
Des nazis et des collabos qui monopolisaient les postes de pouvoir, à l’instar du sanglant Maurice Papon, sont passés sans débotter de la déportation des juifs à la répression des communistes et autres manifestants pour l’indépendance algérienne.
Même et y compris le répugnant Bousquet, responsable en France de la mort et de la déportation de dizaines de milliers de juifs. Après la Libération il fut invité à l’Élysée à la table de Mitterrand.
Aujourd’hui, c’est tout juste, s’il ne faut pas glorifier Louis Renault, qui fut condamné à l’indignité nationale pour sa collaboration économique juteuse avec les Allemands, et traiter comme des usurpateurs, voire des bandits, les communistes français qui furent le fer de lance de la Résistance armée, que ce soit au sein la guérilla urbaine (parmi lesquels, se distinguèrent les FTP-MOI du groupe Manouchian « dit de L’Affiche rouge », ou encore La 35ième Brigade Marcel Langer de Toulouse.
Marcel Langer fut condamné à mort par les tribunaux des « Sections Spéciales ».
Le 23 juillet 1943, au moment où ses gardiens « français » l’emmenaient vers la guillotine il s’écria : Vive la France ! À bas les boches ! Vive le Parti Communiste !
Et bien tout comme Marcel Langer, mon ami, mon camarade, mon frère de combat, Simon Frid, âgé de 21 ans, fut condamné à être guillotiné, toujours par le tribunal des « Sections Spéciales » mis en place par Pétain et ses séides.
Le 4 décembre 1943, dans la cour de la prison Saint-Paul à Lyon, au moment où les gardiens emmenaient Simon vers la guillotine, il se débattit et déclara à ses gardiens lâchez-moi et je vais vous faire voir comme sait mourir un jeune communiste, et il alla tout seul se placer sous la machine à couper les têtes.
Au moment précis où le couperet tomba, tous les prisonniers de la prison Saint-Paul, afin de lui rendre hommage, se mirent à chanter la Marseillaise et l’Internationale (Une rue de Lyon porte désormais son nom).
Par ailleurs, les résistants communistes se distinguèrent aussi bien dans les maquis de Corrèze, du Vercors, de St-Antonin, de l’Ariane, etc.......
Et tout particulièrement, lors de l’insurrection libératrice de Paris, l’insurrection était commandée par le communiste Rol-Tanguy.
Tout comme, la grande grève patriotique des mines, de mai-juin 1941 dirigée par le PCF et la CGT clandestins, ou 100 000 mineurs cessèrent le travail et cela au prix de centaines de martyrs fusillés par les nazis à la Citadelle d’Arras.
Aujourd’hui des politiciens véreux, aidés dans leur tâche par de faux historiens, calomnient la Résistance Communiste en prétendant que nous n’avons résisté qu’après l’invasion hitlérienne de l’URSS.
Les communistes sont les premiers à avoir résisté, dès 1940.
Pour démontrer ces falsifications, je souhaite rappeler, avec des arguments irréfutables, que les communistes se sont engagés les premiers et sans avoir attendu juin 1941.
Comme preuve voici d’abord quelques phrases prélevées sur une lettre adressée au Général de Gaulle, par le poète Jean Brüller (dit Vercors) qui n’était pas communiste.
« Pourquoi a-t-il fallu que je retrouve sous votre plume les calomnies ordinaires que l’on porte contre les communistes .... Car mon Général, je mentirais par omission en ne témoignant pas pour eux.
La première lettre que j’ai reçue, en août 1940, qui m’appelait à la Résistance était signée du communiste Jean-Richard Bloch.
La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940, chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Joliot-Curie, du communiste Wallon, du communiste Maublanc, du communiste Francis Jourdain.
La première revue clandestine fondée en décembre 1940 La Pensée Libre – était une revue communiste.
Le premier organe clandestin des intellectuels résistants fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Decour (fusillé en 1942).
L’un des tout premiers résistants que j’ai « pratiqué » fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg » ..... Je ne parlais que du court passage (quelques lignes) où vous reprenez contre les communistes français l’accusation courante de s’être abstenus de la Résistance jusqu’à l’entrée en guerre de l’URSS (....).
Cependant quel autre « Parti » a édité clandestinement une revue résistante dès 1940 ? Les radicaux, les socialistes, les modérés ? Quel « réseau » issu d’un « Parti » a fonctionné avant les réseaux communistes ?
Mais si cette démonstration ne suffisait pas à vous convaincre, je pourrais également citer des écrits d’un livre d’Henri Noguères, ancien Président de la Ligue des Droits de l’Homme, ancien Résistant et historien, qui lui non plus n’était pas communiste.
Il écrit :
« Je pense que c’est faire un injuste procès à un grand nombre de Résistants et de faire insulte à de nombreux morts communistes que de propager cette idée reçue selon laquelle la résistance n’aurait commencé pour le Parti Communiste qu’au lendemain de l’agression contre l’URSS.
Tillon à Bordeaux, Marcel Paul en Bretagne, Romagon en Champagne, Ouzoulias à Paris, Lecœur dans le nord (et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres) ont regroupé dès 1940 tant de militants communistes dans la Résistance active. Notamment en créant l’Organisation Spéciale (O.S) qu’il n’est pas convenable ni même simplement décent de prétendre, comme l’ont fait tant de mémorialistes à mémoire courte et sélective et tant d’historiens à vue basse plus soucieux d’atteindre leur objectif que de faire preuve d’objectivité, que seuls des communistes agissant à titre individuel ont participé aux combats de la Résistance pendant toute la première année ».
Et il ajoute : « il est toutefois une supériorité que nul ne peut contester aux communistes : c’est la part déterminante, prise par la résistance communiste dans le domaine de l’action directe .... Ils ont été pendant très longtemps pratiquement les seuls à frapper l’occupant en multipliant les attentats individuels, les embuscades, les sabotages ferroviaires, les attaques de locaux.
L’ensemble de la Résistance, en reconnaissant par la suite la nécessité de donner priorité à l’action immédiate, rendra hommage à la tactique de guérilla à outrance préconisée par les FTP. »
Puis, il y a également l’appel lancé à Bordeaux le 17 juin 1940 par Charles Tillon dirigeant national du Parti Communiste Français, qui est, si nécessaire, une preuve supplémentaire.
Cet appel à la Résistance, distribué à plusieurs milliers d’exemplaires par les militants communistes dans les rues de cette ville, est à ma connaissance le seul véritable grand appel à la résistance, qui en juin 1940 a été distribué en si grand nombre. (Mais cela n’est pratiquement jamais rappelé).
Charles Tillon avait été envoyé à Bordeaux par la direction nationale de son Parti, pour prendre contact avec les communistes recherchés par la police.
Dans cette région du Sud-Ouest, il représentait le PCF et toutes les initiatives qu’il prenait étaient prises au nom de son Parti.
Cela n’a pas empêché le Musée de la Résistance nationale de Champigny, en évoquant cet appel dans un bulletin pédagogique destiné au concours de la Résistance dans les collèges et lycées, d’écrire : « En juin 1940 Charles Tillon est dans la région de Bordeaux. Député communiste entré dans la clandestinité depuis les mesures contre le Parti Communiste .... De sa propre initiative il rédige un tract condamnant la guerre impérialiste et le fascisme hitlérien et appelant à la lutte pour l’indépendance nationale ......
Pourquoi de sa propre initiative ? N’était-il pas le porte-parole et le représentant du PCF dans cette région ?
Jamais personne n’a osé poser la question de savoir si le discours, que le Général de Gaulle a prononcé le 18 juin 1940 à Londres, était ou n’était pas réalisé de sa propre initiative ?
Arrivé à ce point, il me semble nécessaire de démontrer que l’engagement des communistes dans la lutte contre le fascisme et le nazisme a, et de loin, précédé tous les autres.
Pour cela il me faut vous rappeler que dès 1936, lors de la guerre d’Espagne, les communistes créèrent les Brigades Internationales pour voler au secours de la République espagnole agressée.
Environ 3500 Brigadistes payèrent de leur vie cet engagement contre le fascisme et le nazisme.
Ce n’est que quelques années tard, que notre pays reconnaissant leur mérite, décida d’honorer ces hommes et ces femmes, qui furent les premiers à défendre la liberté de la France, en s’opposant les armes à la main au fascisme et au nazisme.
Leur engagement et leur sacrifice furent reconnus et honorés par le gouvernement français, qui leur fit attribuer « la carte d’Ancien Combattant ».
À présent je veux revenir au tout début de la création des premières organisations de résistance en France.
Tous les mouvements de résistance ne sont pas nés au même moment.
À l’exception du Parti Communiste qui ne faisait que continuer sa lutte contre le fascisme et le nazisme entamé depuis des années.
D’autres organisations sont nées plus tard, certaines à partir d’un journal. C’est le cas de « Libération » de « Combat » et de Franc-Tireur ».
Je crois utile d’attirer votre attention sur le fait que le premier numéro de Libération est daté de juillet 1941, celui de Combat et celui de Franc-tireur sont datés de décembre 1941. (Avaient-ils tous attendu l’attaque contre l’Union Soviétique pour s’engager ?)
Heureusement que les communistes ont montré l’exemple, sinon les autres auraient longtemps attendus le jour J
Il est vrai que pour certains, la Résistance n’a commencé que par des mots et cela a même parfois duré longtemps, puisqu’on les appelait les « attentistes ».
Ce qui me faisait dire à l’époque, « heureusement que les communistes montrent l’exemple, sinon les autres auraient longtemps attendus le jour J.
Pourtant même avec le recul du temps, je persiste à penser que cette appréciation demeure valable et que sans l’engagement des communistes entraînant dans leur sillage les patriotes désireux de chasser l’ennemi, la Résistance armée française n’aurait pas été en mesure de jouer le rôle qu’elle a joué, tout particulièrement dans les derniers mois précédant la Libération.
Un peuple qui ne se bat pas pour sa liberté est un peuple indigne de la liberté
De leur côté, des « attentistes » n’ont eu de cesse de nous reprocher que par nos actions militaires nous étions responsables de la mort d’otages innocents. (Et cela a continué à m’être reproché même y compris après la libération).
Là, une question se pose : nos actions sont-elles vraiment responsables de l’exécution d’otages ?
La première réponse qui s’impose, est un principe : « Un peuple qui ne se bat pas pour sa liberté est un peuple indigne de la liberté »
Pour éviter les sanctions de l’occupant, avions-nous le droit de rester passifs et d’attendre que d’autres se fassent tuer à notre place afin de nous rendre notre liberté ?
La deuxième réponse est que les nazis n’avaient nullement besoin de prétexte pour tuer et massacrer des innocents. Auschwitz, Treblinka et plus près de nous Oradour, et Maillet en sont la preuve.
En région lyonnaise, entre le 14 juillet 1944 et le 20 août 1944, sans aucune raison et sans justification, 450 détenus ont été massacrés par les nazis.
Dans la seule journée du 20 août 1944, 120 personnes extraites du Fort-Montluc (où j’étais moi-même interné) ont été massacrées (et le mot est faible) à Saint-Genis-Laval (banlieue lyonnaise). Trois de mes compagnons de cellule ont été emmenés et abattus ce jour-là.
Au moment où les SS les embarquaient, Alfred Vial, un de mes codétenus me serra contre lui en me disant :
« si tu t’en sors et qu’un jour tu rencontres un de mes parents tu lui diras qu’au moment d’être fusillé je crierai vive le Parti Communiste. »
Quant aux otages, il est bon de rappeler que le plus grand nombre d’entre eux étaient des « nôtres », c’est-à-dire des résistants et le plus souvent des communistes.
En ce qui me concerne, bien qu’ayant participé à un certain nombre d’opérations militaires, je n’ai jamais eu connaissance que des otages ont été abattus après une action aussi importante soit-elle, réalisée par mon unité.
Et dernier point sur ce sujet. Depuis plus d’un demi-siècle, que je feuillette des lettres de fusillés, je n’ai jamais trouvé une seule ligne condamnant les actions de Résistance, ou demandant d’arrêter les combats.
Dans la dernière lettre que mon ami Simon Frid a adressée à sa sœur avant d’être guillotiné, il a écrit à la fin de sa lettre et après sa signature « Vengez-moi ! » en aucun cas il ne demandait de cesser les combats.
Comment cacher l’interdiction du Parti Communiste Français et la répression dès 1939
Toutefois pour la bonne compréhension de tous ces évènements, il m’apparait nécessaire de faire un retour en arrière.
Le 26 septembre 1939, le Conseil des ministres décide la dissolution du Parti Communiste Français.
Quiconque contrevient à ce décret encours une peine pouvant aller de un à cinq ans de prison. Ce Parti n’a donc plus d’existence légale. Contrairement à certaines légendes, le Parti n’a pas d’appareil clandestin.
Après cette dissolution, toutes les liaisons sont interrompues, des communistes ont été amenés à prendre seuls ou à quelques-uns des initiatives afin de démontrer au peuple français que la bataille pour la liberté et pour un monde meilleur ne faisaient que commencer.
Des erreurs ont pu être commises, mais on m’a toujours dit que pour ne pas se tromper il n’y avait qu’à ne rien faire.
Toutefois, il est vrai que certains de nos camarades avaient été troublés par la campagne d’intoxication médiatique menée à l’époque contre le pacte de non-agression germano-soviétique, en laissant croire, (comme cela se fait de plus en plus, encore de nos jours) qu’il s’agissait d’un pacte d’alliance.
Les menaces de prison, les arrestations de dirigeants et d’élus communistes avaient rendu timorés certains de nos compagnons.
Les raisons d’avoir peur n’étaient pas vaines, car dès le mois de janvier 1940, un député socialiste, François Chasseigne propose de « mettre les chefs communistes hors d’état de nuire en prenant la mesure qui s’impose à savoir un coup de pistolet derrière la nuque ».
Le 20 février 1940, c’est au tour d’un autre député socialiste Georges Barthélemy d’éructer en séance que « que les dirigeants communistes devraient être traduits immédiatement devant des tribunaux militaires pour ensuite, non pas subir le feu du peloton d’exécution, ce serait trop d’honneur, mais être poussés sous le couperet ».
C’est leur « sympathique » confrère Albert Sérol (encore un socialiste), qui finalisera ces belles déclarations par le décret du 12 avril 1940, qui porte son nom, prévoyant la peine de mort pour « tout français qui aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale »
Des mesures contre les communistes furent immédiatement prises.
À la mi-octobre 1940, 317 municipalités communistes avaient été dissoutes. 2500 conseillers généraux déchus de leurs mandats, des milliers de militants emprisonnés, 39 députés communistes écroués à la Santé.
Pour s’engager dans la Résistance dans ces conditions il fallait « en avoir » comme disent les jeunes d’aujourd’hui.
Dès juin 1940, les communistes commencent la résistance armée.
ourtant, malgré des conditions extrêmement difficiles et dangereuses, dès juin et juillet 1940 et bien que désorganisés, les communistes conscients que les combats ne s’arrêteraient pas avec la capitulation de Pétain et l’occupation de la France, commencèrent à ramasser les armes abandonnées par l’armée française en déroute. Dès l’occupation, des attaques directes, aussi bien contre l’outil industriel que contre l’armée occupante eurent lieu.
Cependant, les actions de ces pionniers de « l’action immédiate » demeuraient largement incomprises par le peuple de notre pays, pourtant elles démontraient par l’exemple et par de nombreux sacrifices, que la violence devenait la plus grande école du patriotisme résistant.
Non ! Les communistes n’ont pas attendu l’invasion de l’Union Soviétique, ni le coup de feu de Fabien pour porter des coups à l’occupant et à ses valets de Vichy.
Et je vais le rappeler ci-dessous.
Toutefois, malgré des conditions extrêmement difficiles et dangereuses, nous les Résistants communistes, même lorsque l’armée allemande ne fêtait que des victoires, nous nous battions toujours avec la conviction que l’armée Rouge réagirait le moment venue.
Ce ne fut que le Jour où nous apprîmes, que l’armée nazie venait d’être archi- battue à Stalingrad, que l’État-major allemand fut fait prisonnier avec 300 000 de ces soldats, que nous avons laissé éclater notre joie.
Nous nous embrassions comme des enfants. Désormais les choses allaient changer, nous ne nous battions plus avec la conviction de vaincre, mais désormais, grâce à Stalingrad c’était avec la certitude que la Victoire était toute proche.
Et nous ne fûmes pas les seuls à avoir compris que les choses allaient changer. Des collaborateurs convaincus et zélés comprirent que le vent ne soufflait plus en leur faveur et ils cherchèrent des solutions pour échapper à la punition qu’ils avaient 100 fois méritée.
Certains se débrouillèrent pour prendre l’avion pour se rendre à Londres et en revinrent chargé de gloire, d’autres adhérèrent à des réseaux de soi-disant résistants qui attendaient toujours le jour J et même et y compris jusqu’après la Libération. Quand ils n’en trouvèrent pas, ils les créèrent.
Après la Libération nous avons retrouvé des juges qui pendant la guerre avaient lourdement condamné des Résistants et qui après la Libération continuaient leur fonction de juge, condamnant encore des anciens Résistants pour des actions que ces Anciens Résistants avaient effectuées pendant la guerre contre des collaborateurs. À ma connaissance, plus d’un millier de Résistants furent condamnés.
Mon camarade et ami, Jean-François Rossi qui en 1942 avait réussi à s’enfuir de Paris pour échapper à une condamnation à mort prononcée par les nazis, il arriva à rejoindre la Côte-d’Azur et vint se cacher chez la famille Landini.
Toutefois, s’il avait pu échapper aux boches pendant la guerre, après la Libération il n’échappa pas à la justice toujours « dite française ». Arrêté il fut maintenu 48 jours au secret, parce que son unité avait pendant la guerre exécuté un notaire qui avait à plusieurs reprises dénoncé et fait arrêter des résistants. Après 48 jours de prison il fut mis en liberté provisoire. Ce sont les véhémentes protestations de ses camarades résistants qui finirent par lui obtenir cette libération. 40 ans, plus tard, lorsqu’il décéda il était toujours en liberté provisoire.
Cela étant, je tiens à rappeler que l’O.S. l’Organisation Spéciale du Parti Communiste a été, après la Libération, reconnue et officiellement homologuée par le Ministère des Armées comme Unité Combattante à partir du 30 octobre 1940.
Les Francs-Tireurs et Partisans Français, (FTPF) ainsi que les Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI) furent eux aussi officiellement reconnus et homologués comme Unité Combattante à partir du 1er mai 1941.
Tout cela bien entendu bien avant l’attaque contre l’Union Soviétique
Voici d’ailleurs quelques-unes des actions ou opérations militaires, accomplies et répertoriées par les communistes dès 1940.
Le 6 juin 1940, le Parti Communiste Français charge le philosophe Georges Politzer (qui sera fusillé par les nazis) de remettre au ministre Anatole de Monzie un texte en cinq points rédigé par Benoît Frachon. Le dernier point est ainsi libellé : « Il faut armer le peuple et faire de Paris une citadelle inexpugnable ».
Le 16 juin 1940, les communistes brestois constituent leur premier dépôt d’armes au Bouguen, provenant d’armes abandonnées par l’armée anglaise.
Le 17 juin 1940, Charles Tillon appelle à la Résistance.
En Juillet 1940, à Nantes, une famille d’instituteurs communistes nommée Leroy, a saboté une centrale électrique et participé à une distribution de tracts appelant à la résistance.
Le 10 juillet 1940, l’appel de Maurice Thorez et de Jacques Duclos qui déclare : « Un peuple comme le nôtre ne sera jamais un peuple d’esclaves.
En août 1940 , dans le Nord, les communistes, Eusebio Ferrarri, les frères Martel, les frères Camphin, Debarge et quelques autres incendient plusieurs véhicules de l’armée d’occupation et font sauter un train allemand.
Le 29 septembre 1940, le Commissaire central du département, adresse un rapport au Préfet de l’Aube :
« Activité du Parti Communiste. J’ai l’honneur de vous signaler que le Parti communiste aurait organisé le ramassage sur tout le territoire des armes abandonnées par l’armée française pour en constituer des dépôts clandestins.
Le 5 octobre 1940, un rapport de Vichy fait état : « Que le communisme est devenu le symbole de l’indépendance nationale par contraste à la résignation générale ».
Octobre 1940 :, le S.S. Sturmbahfuhrer Karl Bomelburg, chef de la Gestapo de Paris, signale à ses supérieurs le danger important auquel l’occupant est confronté : « quoiqu’interdit le Parti Communiste est le seul des anciens Partis qui déploie encore une forte activité ».
Le 30 octobre 1940, l’O.S. (l’Organisation Spéciale du Parti Communiste) qui combattait déjà depuis quelques temps contre les occupants. Parmi les premiers animateurs de l’OS se distingueront des hommes qui paieront de leur vie la gloire des premières opérations militaires contre l’occupant.
La liste des survivants artisans de l’OS est moins longue que celle des morts. Tous fusillés en 1941 et 1942.
Novembre 1940, Julien Hapiot, dirigeant communiste dans le Nord et Georges Capel incendient un parc automobile Allemand.
Le 4 décembre 1940, Roger Landini (déjà mentionné).
Le même mois, Eusébio Ferrarri et Félicien Joly font sauter un train allemand et dynamitent la génératrice et la station de Bénory-Cumichy.
Le 11 décembre 1940,au sud-Est de Dijon, les groupes de l’OS dirigés par Jean Mahon, Chalon et Grillot, font dérailler un train de marchandises partant pour l’Allemagne.
Le 10 mars 1941, un groupe de l’OS abat trois soldats allemands au port de commerce de Brest.
Le 30 avril 1941, un sous-officier allemand est abattu à Lambersart dans le Nord par le groupe de l’OS d’Eusebio Ferrari.
Début mai 1941, le groupe d’Eusebio Ferrari abat à nouveau des soldats hitlériens à Lambersart.
Il y a encore de très nombreuses attaques enregistrées et menées contre les troupes d’occupation à travers la France, mais je présume que ces quelques exemples suffisent amplement pour confirmer les écrits de Vercors et de Noguères.
Cela étant, aujourd’hui, l’ensemble des médias mettent scandaleusement en cause l’URSS, sans tenir aucun compte de la déclaration écrite par le Général de Gaulle en 1944, lors de la signature du Traité d’assistance mutuelle franco-soviétique, signé à Moscou. Dans cette déclaration on y retrouve la phrase suivante : « la Russie soviétique a joué le rôle principal dans notre libération ».
Par ailleurs, une ignominieuse campagne a toujours été et continue d’être menée contre l’URSS l’accusant d’être responsable de la guerre car elle avait signé un pacte de non- agression avec l’Allemagne.
Pour démontrer que des preuves existent, prouvant que l’Union Soviétique n’avait pas d’autres solutions que de signer un pacte de non-agression avec l’Allemagne.
Je vais une fois encore, pour étayer mes dires, utiliser des déclarations d’une personnalité que l’on ne peut pas dire qu’il était proche de l’URSS ou des Communistes. En l’occurrence il s’agit de Winston Churchill, il écrit :
« L’offre des soviétiques fut ignorée dans les faits. Ils ne furent pas consultés face à la menace hitlérienne et traités avec une indifférence, pour ne pas dire dédain, qui marqua l’esprit de Staline. Les évènements se déroulèrent comme si la Russie soviétique n’existait pas. Nous avons après-coup terriblement payé pour cela ».
Et ailleurs, il ajoute en citant le pacte germano-soviétique :
« Le fait que semblable accord ait pu être conclu marque le point culminant de la faillite de la politique étrangère suivie depuis plusieurs années par l’Angleterre et la France. »
Pourtant, c’est au prix d’énormes sacrifices, de millions et de millions de morts, tombés devant Stalingrad, Leningrad, Koursk et Berlin, démontrant combien les Soviétiques, payaient cher, leur, et notre Libération.
En ce moment plus que jamais, on présente toujours le traité germano-soviétique de 1940 comme s’il s’agissait d’une alliance agressive alors qu’il s’agissait d’un pacte de non-agression résultant de la fin de non-recevoir répétée et opposée à Moscou par les autorités franco-anglaises qui ont constamment éludé ou saboté la proposition de triple alliance anglo-franco-soviétique qui eût fortement, pour le moins, donné à réfléchir aux agresseurs allemands. Comme l’a d’ailleurs écrit Churchill.
Souvenons-nous qu’au contraire, les autorités françaises et anglaises de l’époque, tétanisées par leur anticommunisme et cédant à ceux qui disaient « plutôt Hitler que le Front populaire », ont d’abord abandonné l’Espagne républicaine à Franco, Hitler et Mussolini, laissé Hitler réarmer et occuper la Rhénanie.
Permis à ce dernier d’annexer l’Autriche, à nos gouvernants de signer le scandaleux pacte de Munich dépeçant notre alliée la Tchécoslovaquie, poussé la Pologne des colonels à refuser la main tendue antihitlérienne avancée par Staline. Puis organisé cette « drôle de guerre » au cours de laquelle pas un coup de fusil n’était tiré contre la Wehrmacht à l’Ouest, tandis que deux corps expéditionnaires français attaquaient en Finlande et en Syrie pour signifier à Moscou qui était leur véritable ennemi.
Par ailleurs, l’URSS avait tout à craindre du Japon impérial et militariste qui s’apprêtait à l’attaquer à l’Est, quelle autre solution avait-elle, pour ne pas lutter seule contre le monde capitaliste tout entier, que de signer un pacte provisoire de non-agression qui lui permettait de gagner du temps, de produire massivement des munitions, de briser l’alliance scellée entre Hitler, Mussolini et l’Empereur nippon ? La réalité, c’est que ce pacte, si douloureux soit-il, était un mal nécessaire dans des conditions données, et qu’il a permis provisoirement de scinder le front fasciste mondial, tout en préparant, l’armée Soviétique à faire front et à vaincre la plus puissante armée de monde.
Quand l’Union soviétique eut contenu, puis, par ses propres moyens, écrasé « L’invincible » Wehrmacht à Stalingrad, devant Moscou et devant Leningrad.
La mise en place de la Coalition antihitlérienne mondiale doublée, tout en soutenant dans chaque pays la mise en place de puissants Front patriotiques antifascistes dont le PCF fut l’initiateur en France (sous la forme du Front national pour l’indépendance de la France) avant que ne pût prendre forme le Conseil national de la Résistance qui unifiait la France libre sise à Londres et Alger, et les formations de FTPF (dirigées par le Front national) et de FTP-MOI (dirigés par le PCF clandestin).
Prétendre donc, comme le fait actuellement le Parlement européen, que le pacte germano-soviétique fut le déclencheur de la Seconde Guerre mondiale est un mensonge qui dédouane Hitler et ses complices fascistes, qui multipliaient les agressions depuis 1933 et dont il n’eût tenu qu’aux dirigeants bourgeois et anticommunistes occidentaux de se prémunir en acceptant la main tendue de l’URSS.
C’est en réalité le pacte profasciste implicite des « démocraties » occidentales de plus en plus autoritaires et fascisantes, qui espéraient tourner Hitler contre l’URSS, et ont liquidé chez eux le mouvement ouvrier de classe, qui a permis la seconde guerre mondiale.
Et c’est au contraire, dans une très large mesure, la résistance communiste porteuse d’union patriotique et antifasciste à l’échelle nationale et mondiale, qui a brisé l’hitlérisme, préparé la libération et, s’agissant de la France, permis les magnifiques avancées sociales et démocratiques mises en place à 90% entre 1945 et 1947, quand Thorez, Croizat, Marcel Paul, Billoux, Charles Tillon, Casanova, qui tous étaient ministres communistes du gouvernement d’union patriotique.
Mais ce n’est pas tout. Tout récemment, sans que la presse s’en fasse l’écho et sans que les grands défenseurs patentés des droits de l’homme n’aient protesté, le parlement européen, de Johann Bardella (RN) aux « Verts » en passant par les « socialistes », les macronistes et les « républicains », a voté une résolution scélérate qui place sur le même plan le Troisième Reich exterminateur et l’URSS en amalgamant odieusement comme « totalitarismes » les tortionnaires racistes et antisémites qu’étaient les nazis, aux militants communistes, leurs pires ennemis, partisans de principe d’une humanité débarrassée de l’oppression de classe, de genre ou de nation !
Cette fausse fenêtre entre nazis et communistes vise en réalité, en mettant un signe d’égalité entre l’État génocidaire de Hitler et le premier pays socialiste de l’histoire, entre Klaus Barbie et Jacques Duclos et Benoît Frachon, (qui dirigeait le PCF clandestin durant toute l’Occupation et présidait l’Assemblée nationale de 1945 à 1947) à banaliser les premiers et à criminaliser les seconds, cette motion liberticide et proprement fascisante signée par Jadot, Glucksmann, Bardella, Loiseau, Bellamy, tout en criminalisant les communistes, dont les auteurs de ce texte fascisant appellent ouvertement à interdire les symboles (à demi-mots, cela vise la faucille et le marteau et jusqu’aux T-shirts Che Guevara). Honte à ces tristes individus, dont certains osent se dire antifascistes et « de gauche », et cela, dans une Union européenne dont les hautes autorités ne voient aucun problème à coopérer avec de francs nostalgiques de Hitler (Pays baltes, Autriche, Ukraine), de Mussolini (Salvini), du régent fasciste Orban (Hongrie), tout en appelant à s’armer toujours plus pour prendre une sorte de revanche contre le peuple russe dans le cadre de l’OTAN.
C’est pourquoi je vous adjure d’être fidèles à la mémoire des héros et des martyrs de la Résistance et de la déportation qui étaient clairement antifascistes sans être bien au contraire anticommunistes – car nous étions tous conscients que le sort du monde se jouait à l’Est, où étaient concentrées les 2/3 des armées nazies, et que le Débarquement de Normandie, dont De Gaulle n’était même pas averti, est arrivé bien tardivement dans l’histoire de la seconde guerre mondiale. Clairement, sans la moindre concession à l’air du temps actuel, qui est contre-révolutionnaire, antisoviétique et anticommuniste, je vous adjure de ne pas céder au « politiquement correct », de ne pas céder à l’euro-latrie ambiante, de regarder en face la nature violemment réactionnaire de la « construction » actuelle, et de refuser catégoriquement l’amalgame entre communistes et fascistes. Car à l’arrivée, tout cela ne fait que conforter la fascisation des États européens, dont le nôtre qui est de plus en plus violemment policier, liberticide et anti-syndicaliste et au final, que menacer les libertés de tous.
Qu’on se souvienne du mot du pasteur allemand Niemöller, pourtant violemment anticommuniste et pangermaniste initialement qui mettait en garde les amis des libertés en leur disant « quand on a enfermé les communistes... ». Souvenons-nous aussi du mot de l’écrivain antifasciste Bertolt Brecht qui disait « il est encore fécond le ventre dont a surgi la Bête immonde ». La Bête immonde, c’est la fascisation galopante, qui a repris dans notre pays et sur notre continent ; le « ventre fécond », c’est l’anticommunisme et l’antisoviétisme à retardement, expressions concentrées de la haine de classe à l’encontre de tous ceux qui combattent l’exploitation capitaliste et les guerres impérialistes.
Engagé de plus en plus fort car sous l’emprise de l’anticommunisme et d’une nouvelle chasse aux sorcières continentale, notre pays n’est plus en démocratie
Au soir de mon existence, je vous remercie de vous engager de plus en plus fort car sous l’emprise de l’anticommunisme et d’une nouvelle chasse aux sorcières continentale, notre pays n’est plus en démocratie. Il est vrai qu’il n’est plus en démocratie depuis le référendum de 29 mai 2005, où notre peuple refusant majoritairement par référendum d’être enchainé à une Union Européenne et que Sarkozy et ses acolytes, réunis au château de Versailles, trahissant la volonté du peuple français nous aliénèrent à l’Union Européenne.
Quant à cette Europe atlantique, anticommuniste, russophobe, antisociale, non seulement elle n’est pas une protection contre la guerre et le fascisme, mais, dominée par les grands intérêts financiers et largement pilotée depuis Berlin, elle n’est plus qu’une prison des peuples dangereuse pour le monde du travail, les libertés démocratiques et la paix.
Avant de conclure je souhaiterai en quelques mots, évoquer la libération du camp d’Auschwitz. Événement qui depuis quelques jours occupe une grande partie des émissions télévisées. 44 chefs d’États étaient présents à ces cérémonies.
Pourtant je regarde assez souvent la télé, peut-être l’ai-je raté, mais à aucun moment un hommage amplement mérité n’a été rendu à l’Armée Rouge qui a laissé beaucoup de ses soldats en route afin de venir libérer Auschwitz.
Voici comment, par de soi-disant oublis on ne dit pas toute la vérité et l’on cache aux téléspectateurs, ce que les internés survivants d’Auschwitz, doivent à l’Armée Rouge, car à quelques jours près les nazis auraient eu le temps de tout faire disparaître, n’avaient-ils déjà pas fait sauter une partie des fours crématoires ?
Rappeler l’holocauste subi par les juifs, j’y suis particulièrement sensible car beaucoup de mes frères de combats étaient d’origine juive.
Mais je ne suis pas capable de laisser dire sans m’insurger violemment, que les juifs se sont laissés sans réagir, déporter comme des moutons et cela me révolte.
Les FTP-MOI étaient composés majoritairement de camarades juifs. Et depuis de très longues années, je suis souvent le seul à mettre en évidence la part primordiale prise par mes compagnons dans la Libération de notre pays.
Divers historiens ont reconnu et écrit que les FTP-MOI ont été le fer de lance de la Résistance Armée dans notre pays.
Alors pourquoi cela n’est-il pratiquement jamais rappelé par certaines organisations juives ? Serait-ce parce-que les FTP-MOI étaient une organisation, créée par le Parti Communiste ? Je ne vois aucune autre raison qui permettrait d’effacer les combats, le courage et l’héroïsme manifestés par des hommes et des femmes pendant les sombres années, où la mort les attendait à chaque pas.
Hommage et respect à ces héros que certains voudraient oublier.