A l’attention de Monsieur Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa,president de la république française
Monsieur,
en d’autres lieux et d’autres temps, un homme a fui son pays et ce qu’il pensait être une dictature. Le pays, dont vous étés aujourd’hui le président, lui a accordé l’asile et une de nos compatriotes, votre mère, lui a donné trois enfants.
Tachez donc de vous en souvenir à chaque fois que votre ministre de l’immigration signe un arrêté d’expulsion vers un pays où la guerre est du à la volonté de vos alliés. De même quand un des êtres humains qui, ayant tout perdu chez lui à cause de l’agressivité économique libérale dont vous êtes l’un des tenants, trouve refuge dans les frontières de cet état qui se targue d’être la terre de la liberté de l’égalité et de la fraternité, n’oubliez pas que la France vous a ouvert les bras et plus encore.
Ce pays qui est le mien, non par choix mais par naissance, devrait ouvrir, avec joie, son sein à des femmes et des hommes que le seul fait d’avoir souffert, pendant de longs et pénibles voyages d’où la mort n’est jamais absente, rend digne d’être mes concitoyens. Je suis né ici mais eux ont choisi d’y venir et bien peu d’entre eux se montrent indigne de la confiance qui leur est faite.
L’adage dit" qui veut tuer son chien l’accuse de la rage". Nous, fils des lieux de ban,savons où est la rage : elle est dans la répression et l’amalgame. Alors que tremble sur ses bases la société inégalitaire que vous défendez, il serait d’un grand courage de ne pas rejeter ceux qui ont besoin de notre France comme elle a eu besoin d’eux pour mourir près de nos pères et grands pères pendant que vos amis, banquiers, industriels, et pontifes trouvaient refuge de l’autre coté de l’océan.
Monsieur, vous, fils d’immigré, n’êtes pas plus à l’abri qu’un de ceux là de vous retrouver un jour dans la situation qui est la leurs, tout pouvoir que fut le votre aujourd’hui. Aussi, Monsieur, vous qui, souvent, en appelez à la dignité ayez donc celle d’être humain
Eric Faget