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Les Zindigné(e)s ! (n° 32)

Dans ce numéro de février 2016, Paul Ariès nous parle de « la guerre des mots selon George Lakoff » : gagner la bataille des idées suppose de gagner la bataille des mots. En outre, « la gauche doit toujours être du côté de l’empathie contre la pitié qui induit toujours une mise à distance. »

Yann Fiévet se demande si au pays de Mickey Donald sera le roi : « L’homme (propriétaire du concours Miss Univers) est dangereux car il croit en ses chances. Et il n’est pas le seul ! Dresser son portrait s’impose, histoire de faire croître notre incompréhension. Donald John Trump est d’abord pétri de suffisance : le 16 juin dernier le milliardaire aux cheveux jaunes, qui a bâti sa fortune dans l’immobilier, a annoncé sa candidature depuis la Trump Tower de New York, l’un des gratte-ciel les plus élevés de la ville, remarquablement situé sur la Cinquième avenue à Manhattan, annonce faite devant un public de comédiens rémunérés. Son ego est bel et bien surdimensionné : « Je suis très riche » ; « Je suis fier de ma fortune. J’ai fait un boulot incroyable » ; « Je suis très fier de ma réussite. Je le suis vraiment. » Le Washington Post a pris la peine de relever toutes les citations d’autosatisfaction de son discours de candidature et a ainsi titré « le festival du narcissisme ». Donald Trump se voit comme un businessman magnifique, une fortune indestructible... selon Forbes, lors de son discours de candidature il s’est en fait déclaré bien plus riche qu’il ne l’est. Ce narcissisme forcené explique aussi la manière avec laquelle il accueille la critique. Il harcèle et insulte copieusement ceux qui se risquent à dire du mal de lui, particulièrement quand il s’agit de femmes. En effet, Donald Trump souffre également de misogynie. Comme il utilise abondamment Twitter, de façon impulsive très souvent, Il commet des ratés significatifs. Ainsi de ce tweet sur Hillary Clinton, d’une rare élégance, très vite escamoté : « Comment peut-elle satisfaire son pays si elle ne satisfait pas son mari ? » En août 2012, il avait fait le même genre de commentaire à propos d’Arianna Huffington, la fondatrice du Huffington Post. »

Geneviève Azam (et al.) se demande si les primaires citoyennes consistent à élire un sauveur ou à refonder la politique : « L’appel « Pour une primaire des gauches et des écologistes » (Libération du 11 janvier) est une bonne nouvelle pour beaucoup d’électeurs de gauche. Il tire un bilan sans aucune complaisance de l’échec de l’actuelle équipe gouvernementale. Il crée l’espoir d’avoir, peut-être, en 2017 un bulletin de vote à glisser dans l’urne sans réticences ni regrets. Pourtant, la tâche est titanesque. La gauche est en miettes. Elle n’a pris la mesure ni des défis posés par la mondialisation financière et la crise écologique ni par le discrédit du régime représentatif. »

Assiste-t-on en Espagne au début de la fin du bipartisme (Jérôme Duval) ? « Malgré le score du PP (Parti Populaire) qui a récolté le plus de bulletins, les élections de ce 20 décembre 2015 en Espagne dessinent un désir de changement, peut-être de rupture avec le régime de 1978 (transition post-franquiste) ou tout du moins de dépassement de l’alternance libérale du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) au PP et vice-versa... »

Thomas Andrieu (et al.) pose une grave question : pourquoi les classes populaires votent de moins en moins ? « Si les Français, particulièrement les classes populaires et les jeunes, se détournent des urnes, la faute en incombe à la classe politique, dont la composition sociologique est de plus en plus élitiste, y compris à gauche. »

Selon Laurent Paillard, Valls voudrait remplacer la lutte des classes par la luttes des races : « Il aura suffi d’une nuit pour que la gauche, jusqu’alors comparée à l’extrême droite, soit accusée de complicité avec les terroristes et d’islamo-gauchisme. Toutes les insultes et les simplifications y passent lorsqu’il s’agit de qualifier ceux qui s’interrogent sur les causes sociales et géopolitiques de la violence. Cela relèverait de la “ culture de l’excuse ” ».

Bernard Duterme demande quel sera le prix du doublement du canal de Panama : « Centenaire, le canal interocéanique de Panama élargit ses écluses. Des travaux colossaux pour hausser le trafic et avaler de plus gros porte-conteneurs, les « post-panamax ». Un peu au Nord, le Nicaragua lance le creusement d’un autre canal, pharaonique, concurrent du premier, plus large et plus profond, pour navires « post-post-panamax ». A qui profite le bras de fer : au développement de l’Amérique centrale ou aux intérêts sino-états-uniens ? Enjeux géopolitiques, commerciaux et écologiques d’une gageure transcontinentale. »

Où sont les limites de la gouvernance libérale par les labels environnementaux (Thierry Brugvin) ? « Les labels forestiers ont été mis en œuvre par les entreprises transnationale et la grande distribution avant les labels sociaux et les labels équitables. Il est fort instructif d’en observer les résultats en matière de protection de la forêt. Ils nous permettent d’observer les limites de la régulation privée des normes sociales et environnementales. »

Dette de la Grèce : vers un retour aux négociations (Moïsis Litsis) ? Les Nations Unies ont « recommandé que les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique grecque – une commission instituée par l’ancienne présidente du Parlement hellénique, Zoe Konstantopoulou – soient poursuivis. »

A Gardanne, les boues rouges sont toujours toxique (Eva Lacoste) : « L’héritage de l’usine Péchiney et de ses successeurs risque de présenter des séquelles irrémédiables à long terme pour la Méditerranée. L’industriel vient d’obtenir une dérogation pour les effluents liquides chargés de métaux lourds. Avec le soutien de l’Etat et l’absence de prise en compte d’un problème de santé publique. »

Pour Vinciane Despret, la théorie du deuil affaiblit nos puissances de métamorphose. Rares sont les articles qui expliquent que « la conception dominante, la conception “ désenchantée ” de la mort, joue le rôle du gardien de l’ordre des psychés et des affects. » Au nom de quoi « l’endeuillé devrait-il accepter que le mort n’existe plus d’aucune manière ? »

Ivan Segré demande ce qu’est « la réaction philosémite » : « La “ réaction philosémite ” en France, c’est le nom que j’ai donné à une opération particulière, et hautement stratégique, consistant à promouvoir un mot d’ordre xénophobe au nom de la lutte contre un “ nouvel antisémitisme ”. L’étranger faisant les frais de l’opération. »

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« Avant, il y avait la tomate. Puis, ils ont fabriqué la tomate de merde. Et au lieu d’appeler la tomate de merde “tomate de merde”, ils l’ont appelée “tomate”, tandis que la tomate, celle qui avait un goût de tomate et qui était cultivée en tant que telle, est devenue “tomate bio”. À partir de là, c’était foutu. »

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