Le mensuel a la gueule de bois grecque : « l’espérance est en train de tourner cauchemar pour la gauche radicale européenne. Giscard avait raison : « cette Union européenne est bien conçue pour rendre toute transformation de la société juridiquement impossible. »
Les Zindigné(e)s inaugure la rentrée avec Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil autour du livre Prédation. Nature, le nouvel eldorado de la finance. Quelques pistes de réflexion pour nourrir les mobilisations et pour faire entendre la voix des sans-voix. Cette enquête raconte l’histoire de la mainmise économique et bancaire sur les ressources vivantes à l’échelle planétaire, une véritable entreprise de prédation. Elle révèle que des banques et des fonds d’investissement achètent aujourd’hui d’immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales en danger, partout dans le monde, pour les échanger sur des marchés. Elle dévoile également le rôle crucial des lobbies, qui s’activent auprès des institutions européennes et internationales pour favoriser le développement de cette branche financière du green business.
Dans “ Droites ultras et régionalisme ”, Jacques Leclercq s’efforce d’être « clair sur les connexions entre régionalisme et extrême droite. »
Pour Gino Hoel, Marion Maréchal Le Pen est un arbre qui cache la forêt : « Il y a de l’ambiance dans le Var ! Après avoir fait sonner les cloches de la moitié de la France et de quelques diocèses européens le 15 août dernier, Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, était tout heureux de « convier » ses diocésains « à la 5e édition des Universités de la Sainte- Baume, du 26 au 29 août, organisées par l’Observatoire sociopolitique [OSP, NDLR] et les dominicains de la Sainte-Baume, sur le thème : " Médias et vérité ? La vérité vous rendra libres" (Jn 8, 32), en partenariat avec " Famille Chrétienne " et " Liberté Politique " [deux revues très à droite, NDLR] ». Avec des intervenants de choix, si l’on peut dire, ce qui confirme la vivacité des forces les plus obscures du conservatisme et de la réaction toujours à l’œuvre dans l’Eglise en France. »
Jean-Claude Paye s’interroge sur notre « société de surveillance » : « Le 9 juin dernier, le Sénat français a adopté la loi sur le renseignement. L’urgence ne peut justifier l’adoption de la procédure accélérée, car la loi ne fait qu’inscrire dans le droit des pratiques existantes, mais illégales et qui ont montré leur totale inefficacité dans les dernières affaires terroristes. Les services de renseignement pourront installer chez les fournisseurs d’accès Internet une « boîte noire » surveillant le trafic. Seront captées les métadonnées : origine ou destinataire du message, adresse IP d’un site visité, durée de la conversation ou de la connexion. La possibilité de lever l’anonymat des données montre que celles-ci sont bien identifiantes. »
Pour Eva Lacoste, le Pérou et la Bolivie sont « à l’épreuve d’un accord européen » : « En septembre 2007, les gouvernements de la Colombie, de l’Equateur, du Pérou, de la Bolivie et l’Union européenne entamaient des négociations pour trouver un « accord d’association » portant sur la coopération et le commerce. La Bolivie et l’Equateur, membres de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, quittaient rapidement les négociations, estimant que cet accord serait de la même eau que celui de l’Alena, l’Accord de libre échange nord-américain qui a permis aux Etats-Unis et au Canada de piller le Mexique. Un véritable forcing et un déni de démocratie de la part de l’Union européenne, puisque l’accord avec le Pérou est entré « provisoirement » en vigueur le 1er mars 2013 et le 1er août suivant avec la Colombie... avant même qu’il ne soit ratifié par les Parlements nationaux. »
Thierry Brugvin estime que la guerre au Moyen Orient « mène vers une Troisième Guerre mondiale » : « En France et dans le monde, on assiste actuellement à une montée du religieux et surtout à une nouvelle guerre de religion entre au moins une partie des Chrétiens, des musulmans et des juifs. Cette guerre de religion cache une guerre entre capitalistes pour les ressources du Moyen Orient notamment. »
Pour Jean-Marc Serékian, « Big Oil is Back ! » Les EU sont redevenus le premier producteur de pétrole en 2014 et le restent en 2015. La Californie est en feu mais elle transpire le pétrole par tous ses pores.
Bure sera-t-elle un nouveau Notre-Dame-des-Landes, demande Eva Lacoste ? C’est là que l’industrie nucléaire veut stockers ses déchets les plus dangereux. Face à des tentatives d’ignorer à la fois le débat parlementaire et citoyen, les luttes se fédèrent contre un projet générateur de risques qui comporte de nombreuses failles techniques. »
Simon Lecomte s’entretient avec Paul Ariès sur « les milieux populaires au secours de la planète » :
« Paul Ariès, vous venez de publier aux éditions Utopia un livre iconoclaste. Son sous-titre « Les modes de vie populaires au secours de la planète » est plus précis que le titre « Ecologie et milieux populaires »
Paul Ariès - Ce livre est déjà un coup de gueule contre l’idée qu’il n’y aurait rien de bon à attendre des milieux populaires au regard de la situation écologique. C’est à qui dénoncera en effet le plus vertement leur rêve de grand écran de télévision, leurs vieilles voitures polluantes, leurs logements mal isolés, leurs achats dans les hypermarchés, leur goût pour la viande rouge et les boissons sucrées, leurs rêves de zones pavillonnaires et de vacances bon marché, etc. Les élites auraient donc raison : « salauds de pauvres qui consommez si mal ! ». Le pire c’est que ce discours d’enrichis finit par contaminer ceux qui à gauche se disent le plus conscients des enjeux planétaires et sociaux. Au moins, les riches achèteraient des produits bio, auraient des voitures électriques, des maisons bien isolées et lorsqu’ils prennent l’avion pour leurs vacances, ils achèteraient des compensations carbone auprès d’organismes certifiés, etc. Je démontre donc, chiffres officiels à l’appui, que tous les indicateurs prouvent que les milieux populaires ont un bien meilleur « budget carbone », une bien meilleure « empreinte écologique », un bien plus faible écart par rapport à la « bio-capacité disponible », un bien meilleur indice « planète vivante » (concernant l’impact des activités sur la biodiversité), un « jour de dépassement de la capacité régénératrice de la planète » plus tardif, une moindre emprise sur la « déplation des stocks non renouvelables » en raison d’une moindre utilisation de la voiture/avion mais aussi parce qu’ils font durer plus longtemps leurs biens d’équipements. Bref, par rapport à l’objectif d’émettre quatre fois moins de GES (Gaz à effet de serre) par rapport à 1990, si les riches ont « tout faux », les milieux populaires font déjà bien mieux. »
Mauvaise nouvelle en provenance du Larzac selon Yann Fiévet : Au fil de ses multiples renoncements à tenter d’infléchir le cours économique néolibéral de la société française, et tout au long des trahisons des idéaux de son camp supposé, François Hollande se paie les pires audaces. Nous y sommes désormais habitués et pourtant il parvient encore à nous surprendre après trois longues années d’un règne si soucieux de se couler paresseusement dans l’ère du temps. Le dernier avatar – mais probablement pas l’ultime – de cette mente dramatique décrépitude est intervenu au cœur du présent été, au moment où les feux de l’actualité se font moins crépitants, où le citoyen digne de ce nom se repose un peu de son habituelle vigilance. La décision fut prise lors du Conseil des ministres du 31 juillet : les militaires vont reprendre le Larzac.