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Les Zindigné(e)s, décembre 2015

Paul Ariès se lance à juste titre dans un éloge de l’athéisme « face au terrorisme et à la destruction de la planète » : Notre résistance au terrorisme et à la barbarie doit nous porter toujours plus du côté du vivant, de tout ce qui permet de fonder une société ouverte, libre, égalitaire et fraternelle, ce qui suppose de défendre la laïcité et l’athéisme. »

Philippe Godard se demande si le numérique sert à la lutte contre les terroristes ou contre les populations, avec le constat que la surveillance informatique n’a strictement pas empêché les massacres que nous avons connus depuis 2001. L’antiterrorisme, avance-t-il, est « avant tout un modèle de profilage des populations. »

Dans “ Culture de masse et narcissismes numériques ”, le même Philippe Godard propose l’analyse suivante : « Dans un monde global comme le nôtre, ce que l’on appelle la “ culture numérique ” jour un rôle crucial. Elle doit, comme toute culture dans toute société, donner des cadres intellectuels au monde, esquisser des ouvertures éthiques, politiques ou esthétiques, penser les événements, être le ciment de la collectivité. »

Godard poursuit avec “ La mégamachine à l’âge digital » : « Le modèle que Lewis Mumford a proposé de notre système économique et social en tant que Mégamachine fonctionne à l’évidence dns le monde numérique qui se met en place sous nos yeux. »

Pour Thierry Brugvin, “ Les élites n’ont pas besoin de réguler le climat ” : « les élites ne trouvent pas véritablement d’intérêt à la régulation des émissions de CO2. […] Les plus riches estiment que le réchauffement climatique ne les empêchera pas de vivre. »

Jean-Marc Sérékian pousse un cri : « Paix au charbon ! Face à la supercherie de la COP 21, il faut briser le faux consensus » et admettre qu’il y a pire que le charbon dans les « entreprises climaticides : les gaz de schistes, les TIC et la voiture électrique. »

Pour Moins, journal roman d’écologie politique, le parlement suisse et l’écologie dans le pays, se sont droitisés. La droite dure et populiste représente 30% de l’électorat. Les verts ont perdu 10 sièges. La Suisse est à l’image de l’Europe.

Marion Baralles s’entretient avec Taslima Nasreen, écrivaine et féministe bengalaise, à l’occasion de sa traduction de French Lover, dernier roman de l’autrice publié aux éditions Utopia. Où l’on découvre, par exemple que les Indiens ne veulent pas se marier avec des femmes à la peau foncée. Ou alors contre une dot considérable. Mais, comme d’habitude, dans Les Zindigné(e)s, ce genre de petite horreur qui fait diantrement avancer la cause des femmes : « tou-tes les lecteurs/trices, même les moins instruit-es. »

Jacques Leclercq auteur de De la droite décomplexée à la droite subversive. Dictionnaire 2010-2012 et Néo-nazis et ultra-droite, « décrypte » (comme on dit maintenant) le phénomène des Rouges-Bruns. Ce courant est né dans l’Allemagne des années trente, avec des scissions de “ gauche ” au sein du parti nazi. Certains dissidents rejoindront le parti communiste. Des flux inverses se produiront. Lors des élections législatives de 1932, Walter Ulbricht se vantera d’avoir constitué « un front unique de classe avec les prolétaires nazis ».

Jean-Claude Olivier (membre de la Confédération paysanne) explique pourquoi « il faut préférer le veau et le bœuf au porc et à la volaille » : « Les ruminants, grâce à leur système de digestion, transforment les aliments grossiers à base d’herbe en protéines intéressantes pour les humains, sur des surfaces où il n’est pas possible de réaliser du maraîchage ou des cultures de céréales destinées à l’alimentation humaine. […] Les ruminants sont des alliés des couches populaires. »

Le même Jean-Claude Olivier explique dans un autre article que « la graine est un enjeu de domination mondiale de l’humanité. » Les paysans ont interdiction de semer ce qu’ils veulent, en particulier les semences de ferme ou des variétés non inscrites au catalogue. Six sociétés multinationales se partagent le marché mondial. Lorsque les semences étaient simplement prélevées sur la récolte précédente, il n’existait pas de marché. Ça n’allait pas…

Dans “ De la différence à l’indifférence, vices et vertus du libéralisme ”, Florent Bussy expose que « Le libéralisme est au cœur de notre temps. Il étend son ombre (ou sa lumière) sur l’ensemble des activités humaines. Il fait de la liberté un principe indiscutable. Mais il la réduit à la propriété d’un individu autonome, ne devant rien à personne. De force progressiste qui secoue le joug de tous les conservatismes sclérosants, il s’est mué en une nouvelle puissance inégalitaire sans complexe. Doit-on choisir entre liberté et égalité et le libéralisme constitue-t-il aujourd’hui l’ennemi de tout combat pour l’égalité ? »

Laurent Paillard l’affirme en se moquant : « L’Europe et l’écologie ne sont ni de gauche ni de droite ! ». La question européenne « serait un combat entre de gentils progressistes et de méchants réactionnaires – comme l’a rappelé Daniel Cohn-Bendit le 5 novembre sur Francfe Inter ».

Arnaud Parienty (auteur de School Business. Comment l’argent dynamite le système éducation. Éditions La Découverte) nous met en garde contre le “ School business : l’éducation face au danger de l’argent roi ” : « La formation des élites coûtent cher. Un sociologue a calculé que la formation d’un brillant diplômé comme Laurent Wauquiez avait coûté autour de 300 000 euros à la collectivité. […] Les étudiants des grandes écoles qui ne respectent pas l’obligation de servir l’Etat pendant dix ans ne sont plus tenus de rembourser ce qu’ils ont touché (cas de l’école Polytechnique).

Yann Fiévet dénonce la nouvelle lubie des projets pharaoniques : « Face à l’emballement climatique sur lequel « la communauté internationale » n’aura probablement pas la volonté de peser vraiment comme la preuve en sera bientôt dramatiquement administrée à Paris/Le Bourget, un autre emballement – largement responsable du premier – déroule ses effets désastreux : la frénétique mise en chantier de projets pharaoniques d’aménagement. Ces chantiers sont impulsés par des élus nationaux et/ou locaux incapables d’imaginer les moyens de contenir les effets dévastateurs du « modèle » productiviste de la croissance sans fin. Leur réalisation est souvent confiée aux mastodontes du BTP. Ainsi, à la Réunion, deux firmes de « taille mondiale » sont unies pour la réalisation de la Nouvelle Route du Littoral […]. Là comme ailleurs en métropole, le dossier est entaché d’irrégularités administratives et juridiques. »

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Publié sur le site de Heritage Foundation,
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