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Les vautours sont lâchés sur l’Amérique latine

Le maintien renouvelé à la tête de leurs pays des gouvernements progressistes latino américains et le développement des structures d’intégration économique et politique dans la région suscitent la haine dans les sphères de pouvoirs étatsuniens. Tandis qu’à la Maison Blanche la tonalité est hypocritement au discours doucereux, au département d’Etat, à la CIA et dans les différents services spéciaux yankees, une feuille de route adaptée et dotée d’énormes moyens financiers vient d’être réactivée avec pour objectif d’aider les « oppositions dans les pays non amis » et, si possible, de renverser les gouvernements issus du suffrage universel. Plusieurs hypothèses de « travail » ont été mises au point. Elles vont depuis l’aide matérielle à la subversion jusqu’à l’étranglement économique, ou encore depuis les actes de terrorisme jusqu’aux campagnes de propagande largement relayées en Europe. Il ne faut pas se tromper : l’heure est à l’affrontement de classes aigu en Amérique latine.

Il y a eu les coups d’Etat « institutionnels » au Paraguay et au Honduras. Il y a désormais des opérations ciblées visant le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur, le Salvador, le Nicaragua et Cuba. L’Argentine et le Brésil sont aussi dans le collimateur.

Au cours des dernières années, ces pays ont enregistré des avancées sociales importantes et construit des politiques indépendantes et souveraines débarrassées de la main mise des multinationales. Ils ont travaillé à renforcer l’intégration régionale avec notamment la Communauté des Etats latinos américains actuellement présidée par le Costa Rica. Un nouveau paysage politique s’est installé dans ce continent qui était autrefois le « pré carré » des Etats-Unis. Pour l’impérialisme nord-américain, ses banques, ses multinationales et ses intégristes terroristes protégés au plus haut niveau de l’Etat US, un coup d’arrêt s’impose. Il faut donc s’attendre à des événements graves dans cette région du monde.

Déjà au Venezuela, les milieux oligarchiques ont déclenché une guerre de rue contre le gouvernement du président Maduro élu légalement et dont la formation politique, le PSUV, remporte actuellement dans le silence des médias internationaux la plupart des scrutins locaux. A Caracas, les manifestants souvent armés, la plupart enfants de la bourgeoisie, sont caillassés dès qu’ils quittent le périmètre du centre des affaires pour les quartiers populaires.

En Bolivie et en Equateur, des contrats ont été placés sur la tête des présidents Evo Morales et Rafael Correa. Au Salvador et au Nicaragua, les droites les plus extrêmes tentent avec la complicité US de déstabiliser les gouvernements en place. Quant aux Cubains, ils doivent encore et encore affronter menaces et chantages, calomnies et mensonges.

A la Havane, cela fait plus d’un demi siècle que cela dure. Cette fois, alors que Barack Obama avait laissé entendre qu’il était temps de « réviser » la politique nord-américaine à l’égard de Cuba, dans le même mouvement une opération à plusieurs tiroirs a été déclenchée contre la Grande Ile.

Première cible, l’économie avec le maintien du blocus accompagné d’une avalanche d’amendes visant les sociétés et les banques ayant des relations commerciales avec Cuba : BNP-Parisbas est directement menacé d’avoir à payer 8 milliards de dollars au fisc nord-américain pour avoir effectué des opérations commerciales avec La Havane ; second objectif, tenter de créer l’insécurité et la peur en provoquant des actes criminels avec, pour dernier exemple, l’arrestation de quatre terroristes venus de Miami ; troisième axe, la propagande avec notamment une radio émettant depuis la France grâce à TDF, une « blogueuse » formatée par la CIA disposant de comptes en banque bien fournis dans plusieurs capitales avec toujours en réserve un « témoin » prêt à faire des « révélations » à la carte.

Contre Cuba et l’Amérique latine, l’impérialisme US et ses relais européens montrent les dents. Que les peuples latinos sachent qu’ils disposent aussi en France et en Europe d’amis véritables et solidaires.

José Fort.

 http://josefort.over-blog.com/2014/05/les-vautours-sont-laches-sur-l-amerique-latine.html
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COMMENTAIRES  

02/06/2014 09:48 par Scalpel

Et nous, nous peuple français, qu’attendons-nous pour se réapproprier notre destinée nationale ?
Pour donner un signe à toutes ces nations sud-américaines que leur combat est AUSSI le nôtre, et le nôtre le leur ?
Pour clamer que le droit à l’autodétermination est un droit universel ?
Que celui-ci est sous la menace directe du seul véritable État terroriste planétaire (et de ses 2 satellites M.O.) ?
Ce n’est pas parce le concept de nation est souillé par les déjections du Fhaine qu’il faut le jeter aux égouts des eaux écarlato-brunâtres du nationalisme.
Le seul cadre possible de l’émancipation populaire demeure le cadre national. C’est inouï d’avoir à le rappeler.
Jetons aux orties la propagande orwélienne qui infuse nos esprits depuis des décennies d’une logorrhée pseudo droit de l’hommiste ayant pur but de nous faire prendre leur mensonge pour la vérité.
Instruisons-nous des leçons que l’histoire tient à notre disposition.
Réarmons les esprits, brisons nos chaînes de télévision.
Pas un seul média de masse n’est digne de foi.
Pendant que la résistance au totalitarisme anglo-saxon peut encore se faire au grand jour, usons des libertés qui nous restent pour ne pas les perdre à jamais.
L’UE est à notre continent ce que les guerres larvées de toutes natures sont à l’Amérique du Sud.
Ici pas de coup d’État, non, une "union" privant méthodiquement et graduellement de toutes prérogatives notre droit à disposer de nous-même.
Le 29/05/ 2005 rappelle à ceux qui, même ici, finiraient par intégrer ce projet comme étant "progrès", "avancée inéluctable", "œuvre de paix", "contrepoids aux EU" ce dont elle n’est que l’abjecte négation, l’ignoble contrefaçon.

Le "dernier Mitterrand" de Georges Marc Bénamou , livre une déclaration testamentaire résumant parfaitement la nature profonde du projet atlantiste de dictature mondiale, déclaration d’une solennelle gravité faisant écho à la mise en garde d’Einsenhower prononcée en 1961 :
"Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l’acquisition d’une influence illégitime, qu’elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d’un développement désastreux d’un pouvoir usurpé existe et persistera."
Le(s) 11/9 (1973 et 2001) est/sont survenus depuis avec leurs incalculables conséquences.

02/06/2014 10:22 par Scalpel

"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique,
Oui, une guerre permanente
Une guerre vitale
Une guerre économique
Une guerre...sans mort apparemment
Oui, il sont très durs les américains,
ils sont voraces,
Ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde
C’est une guerre inconnue
Une guerre permanente
Une guerre sans mort apparemment
Et pourtant une guerre à mort..."

Citation de FM extraite du livre de Georges-Marc Bénanou "Le dernier Mitterrand" paru chez Plon le 17 janvier 1997.

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