
Edmond Maire est mort. Ne disons pas de saloperies sur lui, pas parce qu’il faut respecter les morts, mais pour ne pas lui ressembler.
Constatons juste sa victoire. Avec ses méthodes, reprises par ses successeurs, la CFDT est devenue l’un des deux premiers syndicats français, pratiquement à égalité avec la CGT, et même devant dans certains types d’entreprises, et avec de bonnes perspectives de la dépasser définitivement.
Et les résultats sont là.
Grâce à la victoire du réformisme, tant syndical que politique, le salariat français a perdu dans les 15 points de PIB en 35 ans. En 1981, il représentait entre les trois quarts et 80% de la population et ne se partageait que 65% des richesses, ce qui était déjà injuste. De nos jours, il approche 90% mais ne dispose plus que d’environ 50% du gâteau.
Mais une fois de plus, les patrons, les actionnaires et leurs larbins reaganno-mitterrandiens à le mode d’Edmond Maire et successeurs auraient tort de se gêner.
Quand le salariat n’aura plus que 20 à 30% des richesses, il votera massivement pour le clan Le Pen (ou successeurs), quant au PCF, il aura définitivement disparu et la CGT sera groupusculaire.
On peut penser tout le mal qu’on veut de la bourgeoisie, ce n’est quand même pas sa faute si elle est la seule classe sociale à comprendre vraiment le film.