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Les Resquilleurs de la Charte des valeurs Québécoises !

La classe ouvrière doit impérativement préserver son unité de classe insécable. Les contradictions que la mystique religieuse engendre au sein de notre classe, entre athées et tenants embrigadés des religiosités, ne doivent surtout pas dégénérer en relations antagonistes dans nos rangs soudés.

La « Charte des valeurs communes à tous les québécois » !?...

Les différentes idéologies religieuses propagées parmi la classe ouvrière et le peuple par les marguilliers de l’éternité et les thuriféraires de Lucifer provoquent des contradictions dans les rangs des travailleurs soumis qu’ils sont à l’idéologie des riches. Malgré cette influence de la religion sur le front idéologique, les prolétaires ne doivent pas se laisser dévoyer ou diviser par les idées nationalistes-chauvines, xénophobes et racistes émanant de la bourgeoise et de ses affidés.

La classe ouvrière doit impérativement préserver son unité de classe insécable. Les contradictions que la mystique religieuse engendre au sein de notre classe, entre athées et tenants embrigadés des religiosités, ne doivent surtout pas dégénérer en relations antagonistes dans nos rangs soudés. Ces contradictions doivent être impérativement réglées sur une base non-antagoniste, grâce au temps, à la persuasion, à la démonstration, à la patience et la pertinence de l’argumentation. Il faudra des décennies d’efforts et le changement radical du système social pour effacer des millénaires de prosélytisme religieux. Aucune loi ne peut transformer le cerveau d’un ouvrier ou d’une employée salariée.

Peu importe les stratagèmes imaginés par notre ennemi de classe, et essaimés par les bobos-petits-bourgeois, courroies de transmission des médias, notre classe doit non seulement demeurer unie mais elle doit défendre farouchement chacun de ses segments que la bourgeoisie tente d’isoler afin d’en faire un bouc émissaire et la victime de ses émissaires xénophobes et chauvins.

Prenons l’exemple de la « Charte des valeurs communales québécoises ». Les oligarques du Parti québécois admettent que ce projet de charte constitue une attaque contre les travailleuses musulmanes et contre les travailleurs de certaines communautés religieuses (sikhs et juifs) employés dans la fonction publique.

Bien malin qui parviendra à trouver ces valeurs communes à tous les québécois, c’est-à-dire communes à toutes les classes sociales – travailleurs – grands capitalistes – petits-bourgeois – vivant dans la Province de Québec de façon permanente, et que l’État pourrait consigner dans sa Charte des valeurs québécoises « communautaires ». De fait c’est impossible car ces classes sociales n’ont pas du tout les mêmes valeurs.

Démonstration = aucune valeur commune

La formulation des valeurs morales diffère d’une religion à une autre ; d’une tendance religieuse à une autre au sein d’une même religion ; d’une secte à une autre. La laïcité peut être un objectif de l’État en tant qu’institution mais le gouvernement ne peut l’imposer à tous ses commettants qui pour la majorité sont toujours croyants. Les valeurs morales sont des valeurs personnelles sur lesquelles l’État bourgeois n’a pas à légiférer. Il faut empêcher l’État de se mettre le nez dans nos foyers, sous les vêtements des engagés et dans nos chambres à coucher.

L’égalité homme-femme dont les ténors du Parti québécois font les gorges chaudes n’est qu’un vœu pieu que la pratique en société dément chaque journée. Les femmes sont encore largement sous-représentées au gouvernement, au parlement et dans l’administration publique, dans les conseils d’administration et dans une majorité de métiers. La femme enceinte perd souvent son emploi à son retour au travail même si l’employeur le dément. Les salaires dans le secteur manufacturier et dans le commerce sont différenciés selon la citoyenneté et le sexe du journalier.

Les valeurs de tolérance et d’ouverture aux communautés culturelles sont brocardées justement par ce projet de « Charte » d’exclusion qui constitue la contrefaçon parfaite de ce qu’il prétend défendre. Trois québécois sur quatre croient fortement à la valeur fondamentale du « droit au travail » que le gouvernement bafoue et s’apprête à répudier en congédiant des milliers de travailleuses et de travailleurs pour motif religieux.

Les valeurs d’éthique et de transparence, prétendument chères au PQ, sont trainées dans la boue par les élus fédéraux, provinciaux et municipaux, par les hauts fonctionnaires et par les bureaucrates syndicaux comme le démontre la Commission Charbonneau et comme l’a démontré le scandale des commandites et comme le démontre le scandale des sénateurs à Ottawa.

La bourgeoisie prêche l’honnêteté et l’équité et s’empresse de transférer ses profits dans les paradis fiscaux pour ne pas payer d’impôt avec la complicité obséquieuse des gouvernements qui tolèrent ces échappatoires frauduleuses.

Les valeurs de fraternité et de solidarité sont outragées par le gouvernement qui coupe dans l’aide sociale destinée aux déshérités. Même chose pour le soutien aux logements sociaux dont les budgets vont à vau-l’eau. L’assurance chômage n’est assurée qu’à 40% des chômeurs. Où sont fraternité et solidarité pour les 60% de sans emploi sans prestation ? Pas étonnant que le nombre de sans-abris (SDF) augmente chaque décennie. Sans-abris que la police met à l’amende pour vagabondage faute de monnaie dans leur besace.

La valeur de liberté est ridiculisée par les élus municipaux entravant le droit de manifester, d’afficher et de protester. Cette valeur est biaisée par les lois gouvernementales spéciales brisant les grèves légales et par les décrets imposant les règlements des conventions collectives. Et que dire de la liberté de culte que le gouvernement transgresse par sa proposition de législation « chartiste » !

L’appétit de justice est le plus bafoué de tous par les juges des richards qui attribuent les sentences en fonction du patrimoine et du statut social des prévenus. Les juges des patrons rendent injonction par-dessus injonction contre les grévistes pour casser leur lutte et permettre aux patrons de continuer la production. Des spéculateurs boursiers, financiers et immobiliers cartonnent quelques mois ou quelques années pour avoir dépouillé de leur rente des milliers de petits retraités, des sentences moins lourdes que celles assénées aux voleurs à la tire. Un médecin spécialiste peut tuer ses enfants et s’en tirer allègrement. Un pédophile connu est libéré, il récidive et il tue. Que fait donc la justice ? Les usines, les minières, les pétrolières, les compagnies de chemin de fer polluent et tuent. L’État assume, décontamine et refile la facture aux contribuables qu’il harcèle ensuite de ses règlements tatillons sur le pollueur-payeur.

La paix est une valeur largement partagée par les ouvriers et les travailleuses de toute origine. Si cette valeur était importante pour la bourgeoisie québécoise, celle-ci mènerait campagne pour sortir la province et le Canada de l’OTAN et du NORAD et de toute autre alliance guerrière. De plus, la bourgeoisie interdirait à une entreprise de produire des mines anti personnel. La valeur de paix ne semble pas partagée par ces surfaits.

Où est l’équité pour améliorer les services hospitaliers et cesser de subventionner des compagnies privées qui font des profits exorbitants. La grande majorité des québécois s’oppose à ces cadeaux de roi offerts à ces compagnies milliardaires. De quelles valeurs québécoises parle-t-on ici ?

Les travailleuses immigrées sont visées pour être isolées

Face à la crise économique qui s’approfondit, il est requis pour l’État policier d’intervenir de façon musclée afin d’écraser toute volonté de résister à l’autorité. Si l’État policier ne parvient pas à isoler des sections de salariés et à briser le front uni des ouvriers il ne pourra imposer les mesures d’austérité qu’il s’apprête à promulguer.

Nous l’avions observé l’an dernier. En repoussant le gouvernement, le mouvement étudiant a constitué l’avant-garde des luttes populaires contre l’État d’austérité qu’il a fait reculer. La tactique était la même : n’attaquer que les étudiants et les diviser en différents segments : militants (CLASSÉ) - non militants - petits collabos et jaunes « scabs ». Cette stratégie a échoué. Cette année, voilà un nouveau gouvernement promouvant la même tactique machiavélique. Isoler quelques groupes d’immigrés – les séparer des autres travailleurs-travailleuses sous prétexte de valeurs opposées : les « de souche » d’un côté et les étrangers « drôlement accoutrés » de l’autre.

Ceux qui ont des valeurs communes ce sont tous les ouvriers et les salariés. Peu importe leur origine ethnique ou leur religion, ils ont tous des valeurs de labeur, de paix, de solidarité, et d’honnêteté propres aux travailleurs. Ceux qui ont des valeurs opposées ce sont les milliardaires, les patrons d’usines, les capitalistes, la bourgeoisie péquiste et leurs affidés, les bobos-petits-bourgeois resquilleurs. Aucune valeur commune dans cette Cour aux miracles chauvine.

Allez – grands et petits-bourgeois – retournez dans votre Assemblé nationale « crucifiée » et laissez nos camarades travailleuses et travailleurs de la fonction publique œuvrer à réparer les misères que vous nous infligez.

Robert Bibeau

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« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

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