Seule petite miette concédée à l’opposition syndicale lors du passage de la LRU, l’introduction de comités techniques paritaires dans les universités. Bizarrement, ces comités (créés après la Deuxième Guerre mondiale) existaient partout dans la fonction publique, mais pas dans l’enseignement supérieur.
Il s’agit d’instances représentatives, consultatives, de dialogue, chargées de donner un avis sur les questions collectives. Leur importance est réelle, mais leur pouvoir est nul.
Les syndicats qui y sont représentés ne devraient normalement pas à avoir à choisir leur camp. Ils sont du côté des personnels, ils sont les personnels. Pourtant, dans un établissement qui ne m’est pas inconnu, les délégués SGEN-CFDT siègent avec l’administration (majoritairement SGEN-CFDT).
Ce fait microscopique est à mettre en relation avec un fait macroscopique relaté dans un film récent consacré à l’existence des Premiers ministres à Matignon. Juppé, Raffarin y expliquaient qu’avant de prendre une décision importante ils demandaient conseil aux chefs de la CFDT. Aucun démenti n’ayant suivi la diffusion de ce film, j’imagine que les propos de ces excellences étaient véridiques…
Par ailleurs, un collègue de l’IUT de Nancy écrit ceci :
"A Nancy 2, on a un accord de partenariat avec le Medef local qui doit
être examiné prochainement en Conseil des études et de la vie universitaire, puis en Conseil d’administration. Il s’agit, pour le dire rapidement, d’un accord dans lequel le Medef local s’engage à nous aider dans la recherche de stage pour les étudiants, à la fois en L et en M. Il s’agit aussi, de soumettre nos maquettes de diplômes, notamment les licences professionnelles, au medef local qui pourra donner un avis (on n’ose dire un "label") avant de les faire remonter au ministère.
Je me suis entendu dire par un collègue que ce n’était pas grave puisque le medef donne déjà son avis sur les licences pros. Sauf qu’il s’agit là de le faire avant l’envoi même du dossier, le cachet du medef faisant foi...
Y a-t-il des collègues qui ont vu passer ce genre de conventions avec les Medef locaux ? Il me semble que c’est là un pas supplémentaire vers des formations dictées par les intérêts patronaux et vers des universités transformées en centres de formation."