Des ex-membres des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC - paramilitaires) ont affirmé à travers une lettre dirigée à tous les colombiens engagés dans la paix, que l’origine de ce groupe paramilitaire est liée à l’Etat.
« Notre nature est liée à l’Etat, nous sommes nés de ses entrailles, nous avons été formés par des agents et des structures étatiques » ont souligné les signataires de la missive, incarcérés dans le Centre de Détention Fédérale de la ville de Miami, Etat nord-américain de Floride.
La lettre - expliquent-ils - a été rédigée suite aux déclarations « tendancieuses et perverses » de Luis Carlos Restrepo, ex-mandaté pour la Paix durant le gouvernement du président à lvaro Uribe (2002-2010) qui, selon les ex-paramilitaires ont manqué à la vérité.
Ils ont ajouté que depuis le gouvernement, « des secteurs militaires, patronaux, policiers, politiques ont ordonné des opérations ; ils nous ont appris à définir beaucoup de citoyens colombiens comme des ennemis internes, pas seulement ceux qui s’étaient soulevés en armes ».
Pour parvenir à un succès dans « tout dialogue qui prétende obtenir la réconciliation et la paix », il est urgent de reconnaître cette origine, ont-ils averti.
« La nature du conflit armé doit être établie pour que les choses puissent être résolues à la racine. Et aucune des tricheries et trahisons des responsables d’avoir mené le pays à la guerre ne peuvent se répéter à nouveau », ont-ils averti dans leur lettre publiée par la revue Semana.
Lors de la première réunion de Restrepo avec le commandement des Autodéfenses, il a insisté sur le fait que s’il était politique d’attaquer l’Etat, il était « politique de vouloir s’y substituer », ont-ils rappelé.
Carlos Mario Jiménez, alias Macaco ; Javier Zuluaga Lindo, alias Gordo Lindo ; et Diego Fernando Murillo, plus connu sous le nom de « Don Berna », trois des plus importants ex-chefs paramilitaires, considèrent qu’avec ces mots « il leur a fait une reconnaissance politique tacite ».
Cependant, il veut nous montrer « à l’opinion publique, comme un ramassis de bandits sans idéaux et sans objectifs politiques ».
Les signataires ont détaillé dans le texte des faits commis par l’organisation paramilitaire qui ont été indiqués par l’ex-fonctionnaire.
Ils se réfèrent, entre autres, au fait que l’ex-mandaté de Paix les a informés que la continuité et le respect des accords de paix avec les Autodéfenses dépendaient de la réélection du président Uribe (2006).
En ce sens, il « nous a invité à l’aider dans ce but avec tous les moyens possibles, comme cela s’est fait lors de la première élection », ont-ils révélé.
Ils ont détaillé que des membres de cette organisation ont effectué des voyages à l’étranger pour chercher un soutien international au processus de paix et qui ont été avalisés en pleine connaissance de cause par Restrepo.
Selon les ex-paramilitaires, la Colombie a perdu une opportunité historique d’avancer vers la réconciliation nationale après 2003, car Restrepo n’a pas permis que de larges secteurs de la société nationale et internationale accompagnent ce processus.
Le 15 juin de cette année-là , l’Accord de Santa Fe de Ralito entre le gouvernement national et les Autodéfenses Unies de Colombie a été signé. Avec celui-ci, débutera une « nouvelle étape de négociation » pour « l’obtention de la paix nationale, à travers le renforcement de la gouvernabilité démocratique et le rétablissement du monopole de la force dans les mains de l’Etat »
Source : prensa-latina.cu
Traduction : Association EntreTodos-France
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