L’article de Libération est bisounours et objectivement pro FN. La première phrase en est : « (les militants) vénèrent le patriarche FN ». Le degré zéro de la politique et de l’analyse politique. Un ouvrier est « fasciné par le personnage de Jean-Marie Le Pen, et sa façon de parler de la France ». Ah bon ? Et il en parle comment Le Pen de la France ? Quant à Marine c’est son « bagout » qui « plait ». La com’, la surface des choses.
Quelles sont les priorités des militants, des électeurs lepénistes ? « Le braquage d’un bureau de tabac ? Un projet controversé de tramway ? La menace de fermeture d’une entreprise de 136 salariés ? » Il va de soi que des dizaines d’employés au chômage, c’est moins important que le braquage d’un bureau de tabac.
Selon la journaliste, nous serions à Hénin-Beaumont « en terre ouvrière ». A ceci près que les mines de charbon ont fermé il y a cinquante ans. Je me demande comment le FN aurait fait face à cette désindustrialisation fulgurante.
Pour analyser cette mutation, il y a Roland, le « taulier » du FN. Il offre « du café, des bières, des bretzels ». Il célèbre le « Beaujolais nouveau ». Dans la permanence, des petites filles ont décoré un sapin. Vite, que je prenne ma carte !
« On est des bons vivants », dit un militant. Évidemment pas comme les jeunes qui se droguent devant le lycée Pasteur. Où, incidemment, natif d’Hénin, j’ai fait une partie de mes études. A propos de drogue chez les ados, il y a vingt-cinq ans de cela, dans les toilettes d’un lycée bourgeois de Poitiers, des jeunes achetaient et consommaient de l’herbe. Comme partout ailleurs en France.
Au fait, que dit Le Pen quand il parle de la France ? Qu’il faut « aider les étrangers chez eux » parce que la préférence nationale est une « évidence ». Dans une ville où un habitant sur trois s’appelle Skasslagueulenski, ce « bon sens » est tristement ironique. Tout comme, évidemment, l’attaque contre les Roms.
La municipalité organise une réunion de quartier. Qui pour représenter le FN ? Maryse, une « grande femme chaleureuse ». La trombine patibulaire des autres citoyens, je ne vous dis pas. Et les mamies que « Steeve Briois fait valser » sur « les ruines du communisme ». Et non, justement : à Hénin, à l’exception des deux années d’après guerre, le communisme n’a toujours été qu’une force d’appoint. Historiquement, Hénin est un fief démo-chrétien et socialiste.
Contrairement à ce que dit Rosa, Théophraste ne qualifie pas les militants frontistes de « vulgaires, moches ou odieux ».
La gestion socialiste de la ville n’a pas toujours été honteuse. Elle l’est devenue. La gestion lepéniste l’a toujours été : http://www.legrandsoir.info/ces-villes-gerees-par-l-extreme-droite.html