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Les dividendes de la lutte anti-OGM.





RFI, 29 novembre 2006.


La lutte anti-OGM incarnée en France par José Bové et ses fauchages illégaux vient de trouver un allié inattendu dans le monde de la finance. Le gérant de fonds Diapason spécialisé dans les matières premières lance un nouvel indice basé sur les cultures non-OGM. Parce que la réalité du marché mondial est transgénique (la surface plantée en OGM augmente de 10% par an sur la planète et près des deux tiers du soja ainsi que le quart du coton commercialisés sont déjà issus de ces variétés controversées), ces gérants atypiques parient sur la prime à la rareté que les cultures conventionnelles pourraient dégager dans les années qui viennent. Une hypothèse qui repose sur une lecture très fine de l’actualité internationale des OGM.


Moratoire suisse

En Suisse, où Diapason est domicilié, un moratoire a été officiellement imposé il y a un an sur les aliments contenants des OGM . En Inde, une agence gouvernementale a récemment résilié un contrat de licence pour une semence de maïs Bt jugé peu efficace. Aux Etats-Unis, les cours du riz long ont plongé cet été après l’embargo sur les importations décidé par l’Union européenne et le Japon suite à la découverte de lot contaminé.

Des anecdotes de ce genre, le directeur des ventes Frédéric Hervouet en a des dizaines à raconter. S’il est discret sur ses convictions intimes, il est intarissable sur les ratés des OGM et leur impact positif sur les cours des cultures dites traditionnelles. Un discours bien rodé pour attirer des investisseurs. Le potentiel de hausse de l’agriculture a été identifié depuis plusieurs années par ce fonds, il peaufine aujourd’hui ses véhicules de placement en proposant des produits spécifiques comme cet indice, en comptant sur l’hostilité au transgénique des consommateurs et parfois des gouvernements pour le rendre attractif.


Débouché espagnol

Les réactions recueillies sur le marché physique des céréales corroborent l’analyse de Diapason : sans le débouché espagnol, il n’y aurait guère d’offre pour les 50 000 tonnes de maïs OGM récoltés cette année en France fait remarquer un courtier, car la filière animale bardée de ses labels rejette les graines OGM qui effraient le consommateur. Le Japon et l’Union européenne, les deux bastions anti-OGM du monde occidental sont les pays cibles du fonds suisse. Les produits retenus sont d’ailleurs cotés dans ces deux zones : l’indice est composé à 42% avec du soja coté à la bourse des céréales de Tokyo, puis avec du blé, du colza et du maïs coté sur Euronext. A Paris l’information a fait mouche : si Diapason réussit à drainer suffisamment d’argent, l’indice pourrait donner plus de liquidités au marché à terme.

Dominique Baillard


 Source : RFI www.rfi.fr



Contre-information importante sur OGM médicamenteux après le reportage de France 2 mettant en scène un enfant atteint de mucoviscidose face aux faucheurs.


Inde : Suicides dans les champs de coton, par Marie Perruchet.

L’USAID : comment faire pour que le monde ait faim de cultures génétiquement modifiées.




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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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