Publié 2008 février J économie
La plupart des pays de la planète augmentent à vue d’oeil leurs dépenses militaires. Tous, sauf les pays de l’Union Européenne (UE), dont la France. En 2006, elles se sont élevées à 1.204 milliards de dollars, selon le SPIRI (Stockholm International Peace Research Institute), qui fait référence en la matière. Soit 2,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Ce montant n’avait pas été atteint depuis 1988, époque de la fin de la guerre froide. Cela représente une hausse des dépenses de 3,5% par rapport à 2005, et de 37% entre 1997 et 2006.
Dans la région Asie-pacifique, l’Inde, la Chine le Japon, l’Australie rivalisent dans leurs dépenses militaires. Au Moyen-Orient, tous les pays à l’exception du Qatar, profitent de la manne pétrolière et gazière pour renforcer leurs forces armées. C’est aussi le cas au Maghreb, où l’Algérie, la Libye et le Maroc sont les principaux artisans de l’envolée des dépenses dans la région. Les pays d’Amérique du Sud augmentent également leurs dépenses militaires, même si cela est de façon plus modeste.
Dans ce contexte d’escalade, les ventes d’arme se sont envolées. Entre 1996 et 2005, les livraisons mondiales d’arme s’étaient stabilisées autour de 55 milliards d’euros. En 2006, le volume des livraisons a grimpé à 67 milliards. Soit un bond de 21,8%" "cette prograssion correspond à des acquisitions d’armements de nouvelles générations qui sont des matériels plus sophistiqués et donc plus chers qu’auparavent" , expliquet-on à Paris (1). En 2006, le marché s’est essoufflé alors qu’il a été soutenu pendant la période 1996-2005"³. Pour 2007, la tendance reste toujours à la hausse. Thales confirme le grand retour de l’exportation dans le domaine de la défense "2007 a été une bonne année, a affirmé en janvier Denis ranque son PDG. Toutes les régions du monde accroissent leur effort, à l’exception de l’Europe.
Hautes technologies
Seul un petit cercle de pays se partagent aujourd’hui encore le marché de l’armement à l’exportation. Entre 1996 et 2006, cinq grands pays exportateurs réalisaient 90% des ventes mondiales : Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, france et israël. En 2006, ils ont accaparé 88% des exportations mondiales. Les etats-Unis se sont taillés la parti du lion avec 55% des exportations mondiales, suivis de leur fidèles allié le Royaume Uni (14%) et de la Russie (9,6% et 8% sur la période 1995-2006), dont les ventes d’armes progressent régulièrement depuis 2000. Au quatrième rang la france (5,9%), est talonnée par israël (5,3%). très présente dans le domaine de l’électronique, des drones et des missiles tactiques, l’industrie israêlienne est un concurrent actif, en particulier en asie, notamment à Singapour et en Inde, où il est le deuxième fournisseur des forces armées, et en Europe de l’Est. mais des nouveaux venus comme l’Afrique du Sud, le brésil, la Chine, la Corée du Sud, le pakistan et l’inde commencent à marcher sur leur plate-bandes et à grignoter leur part de marché. Parallèlement, cinq pays ont acheté un tiers des armes exportés (Ararbie saoudite, Emirats arabes unis, inde, grèce et turquie).
Tous les observateur prédisent que le marché de l’armement va rester sur une pente ascendante. Notamment avec le renouvellemnt de certains grands équipements, dont les flottes d’avions de combat. mais aussi en raison de nouvelles stratégies. les etats-majors ont repensé leurs équipements à la suite des conflits au kosovo, en Afghanistan et en irak. A la place des chars, des helicoptères d’attaques, les stratèges privilègient aujourd’hui "des matériels beaucoup plus mobiles et aérotransportables" .
Michel cabrol
pour la tribune mardi 19 février
(1) Cet article qui est dans la page business et stratégie et qui n’est pas ouverte au lecteur de l’édition digitale mais aux seuls abonnés semble avoir été produit en réponse à un livre blanc sur la défense à paraître en france. Ce livre blanc refète la nouvelle position du président et qui était à l’origine de son conflit avec Chirac. Sarkozy exige depuis son passage à bercy des économies budgétaires sur la défense. L’article de la tribune est destiné à faire comprendre que nous sommes dans un monde dangerux où des conflits à haute intensité peuvent intervenir. Ensuite qu’avec la rigueur budgétaire prévue lors de la prochaine loi de programmation nous risquons de perdre définitivement par rapport au Royaume-Uni et de surcroît il risque d’y avoir tout un nouveau matériel performant que nous ne pourrions atteindre. Donc cet article insiste sur certains aspects dangereux de la rigueur budgétaire pour l’industrie de l’armement, il n’en demeure pas moins intéressant. (Note de Danielle Bleitrach)