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Les défis pour la gauche dans la zone euro

Article collectif présenté par plus de 70 co-signataires

Ce qui fait l’importance de ce texte, outre son contenu, est qu’il est co-signé par des personnalités et des militants de plus de 15 pays européens, provenant de différents horizons : de Podemos et Izquierda Unida au Bloc de Gauche portugais, du Parti de Gauche au NPA en passant par Ensemble ! en France, de l’Unité populaire à Antarsya en Grèce, de la gauche radicale danoise à celle de Chypre en passant par celle de pays comme la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine ou la Hongrie. Il est signé par des députés européens de différents partis et de différents pays, par le responsable des finances de la Ville de Madrid, par l’ex-présidente du parlement grec, par une série de membres de la commission pour la vérité sur la dette grecque…

Article collectif présenté par plus de 70 co-signataires dont :

Eric Toussaint , Jeanne Chevalier , Costas Lapavitsas , Stathis Kouvelakis , Christine Poupin , Zoe Konstantopoulou , Marina Albiol , Miguel Urbán Crespo , Alexis Cukier

Voici un texte co-signé par plus de 70 personnes actives dans de nombreux pays d’Europe (voir liste complète en bas de l’article). Ce texte collectif établit une analyse claire des rapports de force dans l’Union européenne et avance une série de propositions radicales mais nécessaires, pour quiconque prétend lutter contre l’austérité, en faveur d’une Europe des peuples et pour la transition écologique.

Ce qui fait l’importance de ce texte, outre son contenu, est qu’il est co-signé par des personnalités et des militant-e-s de plus de 15 pays européens, provenant de différents horizons : de Podemos et Izquierda Unida au Bloc de Gauche portugais, du Parti de Gauche au NPA en passant par Ensemble ! en France, de l’Unité populaire à Antarsya en Grèce, de la gauche radicale danoise à celle de Chypre en passant par celle de pays comme la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine ou la Hongrie. Il est signé par des député-e-s européen-ne-s de différents partis et de différents pays, par le responsable des finances de la Ville de Madrid, par l’ex-présidente du parlement grec, par une série de membres de la commission pour la vérité sur la dette grecque...

Les 10 propositions avancées dans ce texte résultent de l’analyse de la situation en Europe depuis 2010, de l’affrontement entre Syriza et la Troïka – car ce fut bien un affrontement – au premier semestre 2015 et de l’application des politiques d’austérité par Syriza depuis lors, mais aussi des expériences espagnoles, irlandaises ou chypriotes. Les événements récents ont clairement démontré la nécessité pour un gouvernement de gauche d’avoir le courage de désobéir aux injonctions des autorités et des traités européens. Cela doit s’accompagner d’une mobilisation populaire encouragée par le gouvernement et d’une série de mesures fortes : organiser un audit de la dette avec participation citoyenne, mettre en place un contrôle des mouvements de capitaux, socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie, réformer radicalement la fiscalité... Et bien sûr, avoir l’inévitable débat sur la zone euro, dont la sortie est une option qui doit être défendue au moins dans certains pays.

L’analyse objective des politiques européennes des dernières années nous amène invariablement à cette conclusion : seules des mesures souveraines et unilatérales fortes d’autodéfense permettront aux autorités nationales et aux peuples qui les ont mandatées pour rompre avec l’austérité de mettre en œuvre cette rupture et de donner une première réponse au problème de la dette illégitime.

À partir de mai 2010, la dette est devenue un thème central en Grèce et dans le reste de la zone euro. Le premier programme de 110 milliards d’euros mis au point par la Troïka, qui s’est constituée pour son élaboration et son exécution, a brutalement provoqué l’augmentation de la dette publique grecque. Le même processus s’est produit en Irlande (2010), au Portugal (2011), à Chypre (2013) et en Espagne sous une forme particulière. Les programmes avaient cinq objectifs fondamentaux :

Permettre aux banques privées |1| de recevoir un soutien public afin de ne pas payer la facture de l’éclatement de la bulle du crédit privé qu’elles avaient créée et éviter une nouvelle crise financière privée internationale de grande ampleur |2|.

Donner aux nouveaux créanciers publics |3| qui se sont substitués aux créanciers privés un pouvoir énorme de coercition sur les gouvernements et les institutions des pays périphériques afin d’imposer une politique faite d’austérité radicale, de dérèglementations (à l’encontre de toute une série de conquêtes sociales), de privatisations et de renforcement des pratiques autoritaires (voir le point 5).

Préserver le périmètre de la zone euro (cela signifie maintenir dans la zone euro la Grèce et les autres pays de la périphérie) qui constitue un outil puissant aux mains des grandes entreprises privées européennes et des économies qui dominent cette zone.
Faire de l’approfondissement des politiques néolibérales en Grèce en particulier, mais aussi dans les autres pays de la Périphérie, un exemple et un moyen de pression sur l’ensemble des populations européennes.
Renforcer à l’échelle européenne (tant sur le plan de l’UE que dans chaque État membre) les formes autoritaires de gouvernement sans recourir directement à de nouvelles expériences de type fasciste, nazi, franquiste, salazariste ou du régime des colonels grecs (1967-1974) |4|.

Il faut tirer des leçons de l’échec de la politique adoptée par le gouvernement d’Alexis Tsipras en 2015 pour rompre avec l’austérité. De même, il faut prendre conscience des limites de l’expérience du gouvernement socialiste minoritaire d’Antonio Costa au Portugal |5|.

Pour une orientation alternative sur l’austérité, la dette, les banques et la zone euro
Une orientation alternative et favorable aux intérêts des peuples doit à la fois porter sur l’austérité, sur la dette publique, sur les banques privées, sur la zone euro, sur l’opposition aux politiques autoritaires. Le bilan de la période 2010-2016 dans la zone euro est clair : il est impossible de sortir de l’austérité sans apporter des réponses au moins à ces 5 problématiques. Bien sûr, il faut ajouter que l’alternative doit aussi aborder d’autres problèmes, parmi lesquels la crise climatique et écologique, la crise humanitaire liée au renforcement de l’Europe forteresse (qui condamne chaque année à une mort certaine dans la Méditerranée ou ailleurs des milliers de candidats à l’immigration ou/et à l’asile), la crise au Proche Orient. Il s’agit également de lutter contre l’extrême-droite et la montée du racisme. Après l’élection de Donald Trump, mais aussi après l’apparition du mouvement radical qui s’est retrouvé dans la campagne de Bernie Sanders et qui est appelé à se battre en toute première ligne contre Trump et ses projets, la gauche radicale, les mouvements syndicaux, sociaux, féministes et écologiques européens doivent jeter des ponts vers les forces qui résistent aux États-Unis.

Une grande partie de la gauche radicale ayant une représentation parlementaire avait et a encore une perception erronée de l’intégration européenne au travers de l’UE et de la zone euro. Pour le dire simplement, elle voyait dans l’UE et la zone euro plus d’avantages que d’inconvénients. Elle considérait que tant l’UE que la zone euro étaient compatibles avec le retour à des politiques sociales-démocrates, avec un peu moins d’injustice, avec un peu de relance keynésienne.

Il est fondamental sur la base de l’expérience de l’année 2015 de renforcer le camp des forces qui n’entretiennent pas d’illusions sur l’UE et la zone euro et qui mettent en avant une authentique perspective écosocialiste de rupture avec l’UE telle qu’elle est constituée. Il faut partir du constat que l’UE et la zone euro ne sont pas réformables.

En 2015, chacun a pu faire le constat qu’il est impossible de convaincre, sur la base de la légitimité qu’offre le suffrage démocratique et par la simple discussion, la Commission européenne, le FMI, la BCE et les gouvernements néolibéraux au pouvoir dans les autres pays européens de prendre des mesures qui respectent les droits des citoyens grecs ainsi que ceux des peuples en général. Le référendum du 5 juillet 2015 qu’ils ont combattu avec le chantage et la coercition (à savoir la fermeture des banques grecques 5 jours avant le référendum) ne les a pas convaincus de la nécessité de faire des concessions. Au contraire, bafouant les droits démocratiques fondamentaux, ils ont radicalisé leurs exigences.

Certes, en principe, toute une série de mesures devraient et pourraient être prises à l’échelle européenne pour relancer l’économie, réduire l’injustice sociale, rendre soutenable le remboursement de la dette et redonner de l’oxygène à la démocratie. Yanis Varoufakis, en tant que ministre grec des finances, a fait en février 2015 des propositions qui allaient dans ce sens. Il s’agissait d’échanger la dette grecque contre deux nouveaux types d’obligations : 1. des obligations indexées sur la croissance ; 2. des obligations dites ‘perpétuelles’, au sens où la Grèce rembourserait uniquement les intérêts mais à perpétuité |6|. Les propositions de Varoufakis, bien que modérées et parfaitement réalisables, n’avaient, en réalité, aucune chance d’être acceptées par les autorités européennes.

La Commission, la BCE, le FESF ne veulent pas entendre les peuples
C’est le cas de toute une série de propositions visant à alléger radicalement le poids de la dette de la Grèce comme celle de nombreux autres pays européens (par la mutualisation des dettes, par l’émission d’eurobonds, etc.). Techniquement, elles pourraient être mises en œuvre mais il faut bien constater que dans le contexte politique et avec les rapports de force qui prévalent dans l’Union européenne, les pays avec un gouvernement progressiste ne peuvent pas espérer être entendus, respectés et encore moins soutenus par la Commission européenne, la BCE, le Mécanisme européen de stabilité. La BCE a les moyens d’asphyxier le système bancaire d’un État membre de la zone euro en coupant l’accès des banques aux liquidités. Comme mentionné, elle en a fait usage en Grèce en 2015. L’Union bancaire et le pouvoir arbitraire de la BCE renforcent les moyens de coercition dont disposent les institutions européennes pour faire échouer une expérience de gauche.

Les traités sont devenus hyper contraignants en matière de dette et de déficit.
Dans l’absolu, les autorités européennes, dont le conseil des ministres, pourraient décider d’y déroger en tenant compte de la situation de crise (ils l’ont déjà fait en faveur de gouvernements qui étaient de leur bord |7|) mais il est clair qu’ils n’en ont nullement l’intention. Au contraire, tant ces institutions que le FMI et les gouvernements néolibéraux en place dans les autres pays ont combattu activement le gouvernement grec alors que celui-ci faisait preuve d’une très grande modération (c’est le moins qu’on puisse dire). La plupart des médias et de nombreux dirigeants politiques européens ont pourtant présenté Alexis Tsipras et Yanis Varoufakis comme des rebelles, voire des radicaux anti-européens. La Troïka a combattu l’expérience en cours en Grèce entre janvier et juillet 2015 afin de démontrer à tous les peuples d’Europe qu’il n’y a pas d’alternatives au modèle capitaliste néolibéral.

La capitulation du gouvernement d’Alexis Tsipras 1 ne leur a pas suffi, les dirigeants européens et le FMI ont exigé et ont obtenu du gouvernement Tsipras II d’approfondir les politiques néolibérales en s’attaquant encore un peu plus au système de sécurité sociale, au système des retraites en particulier, en accélérant les privatisations, en imposant de multiples changements sur le plan juridique et législatif qui constituent des reculs structurels fondamentaux en faveur du grand capital et contre les biens communs |8|. Toutes ces nouvelles mesures et contre-réformes renforcent l’injustice et la précarité. Si les créanciers finissent par accorder un nouveau réaménagement de la dette |9|, ce sera à la condition de poursuivre le même type de politiques. Dans ce cas, une réduction de dette ne constituera en rien une victoire ou même une consolation. Ce sera seulement une mesure visant à garantir la poursuite des remboursements et tenter d’éviter une reprise vigoureuse des luttes sociales.

Une première conclusion s’impose : sans prendre des mesures souveraines et unilatérales fortes d’autodéfense, les autorités nationales et les peuples qui les ont mandatées pour rompre avec l’austérité ne pourront pas mettre fin à la violation des droits humains perpétrée à la demande des créanciers et des grandes entreprises privées.

Certains pourraient rétorquer que si un gouvernement de gauche venait au pouvoir à Madrid, il pourrait utiliser le poids de l’économie espagnole (4e économie de la zone euro à l’aune du PIB) dans la négociation avec les principaux gouvernements de la zone euro et obtenir des concessions que Tsipras ne pouvait pas obtenir. Quelles concessions ? La possibilité de relancer l’économie et l’emploi par des dépenses publiques massives et donc avec un déficit public considérable ? Berlin, la BCE et au moins 5 ou 6 autres capitales de la zone euro s’y opposeront ! La possibilité de prendre des mesures très fortes à l’égard des banques ? La BCE appuyée par la Commission rejettera cette option.

Ce qui est également sûr, c’est que si des forces de gauche radicale accédaient au gouvernement dans des pays comme le Portugal, Chypre, l’Irlande, la Slovénie, les 3 républiques baltes, ils n’auraient pas les moyens de convaincre la commission et la direction de la BCE de les laisser mettre fin à l’austérité, arrêter les privatisations et développer les services publics, réduire radicalement la dette... Ces gouvernements devront résister et prendre des mesures unilatérales pour défendre leur population. Et si plusieurs gouvernements de gauche se mettaient en place simultanément dans plusieurs pays de la zone euro et exigeaient ensemble une renégociation ? Bien sûr ce serait une très bonne chose mais cette possibilité est également à exclure ne fût-ce que pour des raisons de calendrier électoral.
Est-ce qu’un gouvernement de gauche au pouvoir à Paris, en cas de victoire de Mélenchon à la présidentielle de mai 2017 et des forces de gauche radicale aux législatives qui suivront, pourrait forcer à une réforme de l’euro ? C’est l’hypothèse de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon. On peut raisonnablement douter de cette possibilité. Admettons que JL Mélenchon accède à la présidence et constitue un gouvernement. Il voudra appliquer un ensemble de mesures de justice sociale et tenter d’obtenir une réforme de l’euro. Qu’est-ce qui serait possible ? Ce qui est tout à fait possible pour un gouvernement de gauche en France, c’est de désobéir aux traités et de faire respecter son choix mais il ne pourra pas obtenir une réforme profonde de la zone euro. Pour obtenir cela, il faudrait des victoires électorales simultanées tant dans les principaux pays que dans plusieurs pays de la périphérie. Ceci dit, il est clair qu’un gouvernement de la France insoumise et de ses alliés qui prendrait des mesures unilatérales en faveur de la population de la France et des peuples du monde (par exemple annuler de manière unilatérale les dettes de la Grèce et des pays dits en développement à l’égard de la France) pourrait jouer un rôle positif en Europe.

une stratégie internationaliste qui prône une intégration européenne des peuples
En faisant ces constats, il ne s’agit pas de chercher une issue nationaliste à la crise. Tout autant que par le passé, il est nécessaire d’adopter une stratégie internationaliste et de prôner une intégration européenne des peuples opposée à la poursuite de l’intégration actuelle qui est totalement dominée par les intérêts du grand capital.

Les maillons faibles de la chaîne de domination intra-européenne se trouvent dans les pays périphériques. Si Syriza avait adopté une stratégie correcte, un tournant positif aurait pu être pris en 2015. Cela n’a pas été le cas. Les autres maillons faibles de la chaîne où la gauche radicale peut accéder au gouvernement dans les années à venir sont notamment l’Espagne et le Portugal. Peut-être est-ce également possible dans les années qui viennent en Irlande, en Slovénie, à Chypre etc. Cela dépendra de plusieurs facteurs : la capacité de la gauche radicale de tirer les leçons de l’année 2015 et d’avancer des propositions anticapitalistes et démocratiques qui entraînent l’adhésion... Cela dépendra sans le moindre doute du degré de mobilisation populaire... S’il n’y a pas une pression de la rue, des quartiers, des lieux de travail pour des changements réels et pour refuser les compromis boiteux, l’avenir sera glauque.

Dix propositions afin de ne pas reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce

Pour éviter de reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce en 2015, voici dix propositions pour la mobilisation sociale et l’action d’un gouvernement réellement au service du peuple à mettre en œuvre immédiatement et simultanément.

La première proposition est la nécessité, pour un gouvernement de gauche, de désobéir, de manière très claire et annoncée au préalable, à la Commission européenne.
Le parti qui prétend, ou la coalition de partis qui prétendent gouverner et, bien sûr, nous pensons à l’Espagne, devront refuser d’obéir, dès le début, aux exigences d’austérité, et s’engager à refuser l’équilibre budgétaire. Il faudra dire : « Nous ne respecterons pas l’obligation décrétée par les traités européens de respecter l’équilibre budgétaire parce que nous voulons augmenter les dépenses publiques pour lutter contre les mesures antisociales et d’austérité, et pour entreprendre la transition écologique ». Par conséquent, le premier point est de s’engager d’une manière claire et déterminée à désobéir. Après la capitulation grecque, il est essentiel d’abandonner l’illusion d’obtenir de la Commission européenne et des autres gouvernements européens qu’ils respectent la volonté populaire. Conserver cette illusion nous conduirait au désastre. Nous devons désobéir.

Deuxième point : S’engager à appeler à la mobilisation populaire.
Tant au niveau de chaque pays qu’au niveau européen. Cela aussi a échoué en 2015 en Grèce et en Europe. Il est évident que les mouvements sociaux européens ne furent pas à la hauteur en termes de manifestations, qui certes eurent lieu, mais ne montrèrent pas un niveau suffisant de solidarité avec le peuple grec. Mais il est vrai aussi que l’orientation stratégique de Syriza ne prévoyait pas de faire appel à la mobilisation populaire au niveau européen, ni même de faire appel à la mobilisation populaire en Grèce. Et quand le gouvernement de Tsipras a appelé à la mobilisation par le référendum du 5 Juillet 2015, ce fut pour ensuite ne pas respecter la volonté populaire de 61,5 % des Grecs, qui avaient refusé d’obéir aux exigences des créanciers et avaient rejeté leurs propositions.

Rappelons-nous qu’à partir de la fin février 2015 et jusque fin juin 2015, Yanis Varoufakis et Alexis Tsipras ont fait des déclarations qui visaient à convaincre l’opinion qu’un accord était en vue et que les choses s’arrangeaient. Imaginons au contraire qu’après chaque négociation importante, ils aient expliqué les enjeux, au travers de communiqués, par des déclarations orales aux médias, par des prises de parole sur les places publiques, devant le siège des institutions européennes à Bruxelles et ailleurs. Imaginons qu’ils aient fait la lumière sur ce qui se tramait, cela aurait abouti à des concentrations de milliers ou de dizaines de milliers de personnes, les réseaux sociaux auraient relayé à des centaines de milliers ou des millions de destinataires ce discours alternatif.

Troisième point : S’engager à organiser un audit de la dette avec la participation des citoyens.
Les situations dans les 28 pays de l’Union européenne sont différentes, de même bien sûr à l’intérieur de la zone euro. Il y a des pays européens où la suspension des remboursements est une mesure de nécessité absolue et prioritaire, comme dans le cas de la Grèce dans le but de répondre avant tout aux besoins sociaux et de garantir les droits humains fondamentaux. C’est aussi un élément clé d’une stratégie d’autodéfense. En Espagne, au Portugal, à Chypre, en Irlande, cela dépend du rapport de force et de la conjoncture. Dans d’autres pays, il est possible de réaliser d’abord l’audit et ensuite décider de la suspension des remboursements. Ces mesures doivent être mises en œuvre en tenant compte de la situation spécifique de chaque pays.

Quatrième mesure. Mettre en place un contrôle des mouvements de capitaux.
Et tenir compte de ce que cela signifie. C’est à dire aller à l’encontre de l’idée selon laquelle il serait interdit aux citoyens de transférer quelques centaines d’euros à l’étranger. Il est évident que les transactions financières internationales seront autorisées jusqu’à un certain montant. Par contre, il s’agit de mettre en place un contrôle strict sur les mouvements de capitaux au-dessus de ce montant.

Cinquième mesure : Socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie.
Socialiser le secteur financier ne consiste pas seulement à développer un pôle bancaire public. Il s’agit de décréter un monopole public sur le secteur financier, à savoir les banques et les sociétés d’assurance. Il s’agit d’une socialisation du secteur financier sous contrôle citoyen. C’est-à-dire transformer le secteur financier en service public |10|. Dans le cadre de la transition écologique, bien sûr, la socialisation du secteur de l’énergie est également une mesure prioritaire. Il ne peut y avoir de transition écologique sans monopole public sur le secteur de l’énergie, tant au niveau de la production que de la distribution.

Proposition numéro six : Création d’une monnaie complémentaire, non convertible et l’inévitable débat sur l’euro.
Que ce soit dans le cas d’une sortie de l’euro ou d’un maintien dans la zone euro, il est nécessaire de créer une monnaie complémentaire non convertible. Autrement dit, une monnaie qui sert, en circuit court, aux échanges à l’intérieur du pays. Par exemple, pour le paiement de l’augmentation des retraites, des augmentations de salaire aux fonctionnaires, pour le paiement des impôts, pour le paiement des services publics ... Utiliser une monnaie complémentaire permet de se détacher et de sortir partiellement de la dictature de l’euro et de la Banque centrale européenne.

Bien sûr, on ne peut pas éviter le débat sur la zone euro. Dans plusieurs pays, la sortie de la zone euro est également une option qui doit être défendue par les partis, les syndicats, d’autres mouvements sociaux. Plusieurs pays de la zone euro ne pourront pas réellement rompre avec l’austérité et lancer une transition écosocialiste sans quitter la zone euro. Dans le cas d’une sortie de la zone euro, il faudrait soit mettre en œuvre une réforme monétaire redistributive |11| soit appliquer un impôt exceptionnel progressif au-dessus de 200 000 €. Cette proposition ne concerne que le patrimoine liquide, elle ne concerne donc pas le patrimoine immobilier (maisons, etc.) évoqué dans la septième mesure.

La septième mesure : une réforme radicale de la fiscalité.
Supprimer la TVA sur les biens et les services de consommation de base, comme la nourriture, l’électricité, le gaz et l’eau (pour ces trois derniers, jusqu’à un certain niveau de consommation par individu) |12|, et d’autres biens de première nécessité. Par contre, une augmentation de la TVA sur les biens et les produits de luxe, etc. Nous avons aussi besoin d’une augmentation des impôts sur les bénéfices des entreprises privées et des revenus au-dessus d’un certain niveau. Autrement dit, un impôt progressif sur les revenus et sur le patrimoine. La maison d’habitation devrait être exonérée d’impôt en dessous d’un certain montant qui varie en fonction de la composition du foyer. La réforme de la fiscalité doit produire des effets immédiats : une baisse très sensible des impôts indirects et directs pour la majorité de la population et une augmentation très sensible pour les 10 % les plus riches et pour les grandes entreprises. Enfin, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale serait intensifiée.

Huitième mesure : Déprivatisations. « Racheter » les entreprises privatisées pour un euro symbolique.
Ainsi, de ce point de vue, utiliser l’euro pourrait s’avérer très sympathique, en payant un euro symbolique à ceux qui ont profité des privatisations. Et renforcer et étendre les services publics sous contrôle citoyen.

Neuvième mesure : La mise en œuvre d’un vaste plan d’urgence pour la création d’emplois socialement utiles et pour la justice. Réduire le temps de travail avec maintien des salaires. Abroger les lois antisociales et adopter des lois pour remédier à la situation de la dette hypothécaire abusive, des dispositions qui concernent en priorité des pays comme l’Espagne, l’Irlande, la Grèce... Cela pourrait très bien se résoudre par la loi, en évitant des procès (car il y a de nombreux procès sur la dette hypothécaire où les ménages sont confrontés aux banques). Un Parlement peut décréter par une loi l’annulation des dettes hypothécaires inférieures à 150 000 euros par exemple et mettre ainsi un terme à des procédures judiciaires. Il s’agit aussi de mettre en œuvre un vaste programme de dépenses publiques afin de relancer l’emploi et l’activité socialement utile en favorisant les circuits courts.

Dixième mesure : Entamer un véritable processus constituant.
Il ne s’agit pas de changements constitutionnels dans le cadre des institutions parlementaires actuelles. Il s’agirait de dissoudre le parlement et de convoquer l’élection au suffrage direct d’une Assemblée constituante. Et de rechercher à insérer ce processus dans d’autres processus constituants au niveau européen.

Ce sont dix propositions de base à soumettre au débat. Mais une chose est certaine, les mesures à prendre doivent aller à la racine des problèmes et elles doivent être appliquées simultanément car il faut un programme cohérent. En l’absence de la mise en œuvre de mesures radicales annoncées depuis le début, il n’y aura pas de rupture avec les politiques d’austérité. Il est impossible de rompre avec les politiques d’austérité sans prendre des mesures radicales contre le grand capital. Ceux qui pensent que l’on peut éviter cela sont des « enfumeurs » qui ne pourront pas obtenir de réelles avancées concrètes. Au niveau européen, la nature de l’architecture européenne et l’ampleur de la crise du capitalisme font qu’il n’y a pas de réel espace pour des politiques productivistes néo-keynésiennes. L’écosocialisme ne doit pas être à la marge mais au cœur du débat, d’où doivent venir les propositions immédiates et concrètes.
Il faut mener à bien la lutte contre l’austérité et se lancer sur le chemin de l’anticapitalisme. La transition écosocialiste est une nécessité absolue et immédiate.

Liste des signataires

ALLEMAGNE

Angela Klein, revue SOZ

AUTRICHE

Christian Zeller, professeur de géographie économique, Université de Salzburg

BOSNIE-HERZÉGOVINE

Tijana Okic, philosophe

BELGIQUE

Olivier Bonfond, économiste, membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque
Jean-Claude Deroubaix, sociologue à l’Université de Mons
Mauro Gasparini, LCR/SAP
Corinne Gobin, politologue à l’ULB
Herman Michiel, éditeur de la revue Ander Europa
Christine Pagnoulle, prof. honoraire Université de Liège, présidente ATTAC-Liège
Éric Toussaint, porte-parole du CADTM international, coordinateur scientifique de la commission pour la vérité sur la dette grecque

CHYPRE

Stavros Tombazos, économiste, prof. universitaire, membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque

DANEMARK

Soren Sondergaard, député, ex-député européen

ESPAGNE

Daniel Albarracín, économiste et sociologue, Podemos, membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque
Marina Albiol, Eurodéputée de Izquierda Unida et porte-parole la délégation de la Gauche plurielle au parlement européen.
Yago Álvarez, activiste, membre de la plate-forme d’audit citoyen de la dette -PACD PACD
Josep Maria Antentas, professeur de sociologie de l’Université Autonome de Barcelone (UAB).
Rommy Arce, conseillère municipale de Madrid, membre de la coalition Ahora Madrid et de Podemos
Raúl Camargo, Secrétaire Politique de Podemos de la Communauté de Madrid y Député de celle-ci. Militant de Anticapitalistas
Sergi Cutillas, économiste de Ekona. Membre du Groupe promoteur du nouveau mouvement politique catalan Un País En Comú, Catalunya, membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque
Jérôme Duval, membre du CADTM et de la PACD
Manolo Gari, économiste, activiste écosocialiste, militant de Anticapitalistas y membro de Podemos
Fátima Martín, journaliste, membre du CADTM et de la PACD
Teresa Rodríguez, députée andalouse, ex-eurodéputée, porte-parole de Podemos Andalucía.
Carlos Sanchez Mato, conseiller municipal et responsable des finances de la mairie de Madrid
Miguel Urbán, eurodéputé Podemos

FRANCE

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
Jeanne Chevalier, Parti de Gauche (souscrit aux 10 propositions mais pas à l’introduction)
Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de Gauche (souscrit aux 10 propositions mais pas à l’introduction)
Pierre Cours-Salies, professeur de sociologie à l’Université Paris 8, Ensemble !
Léon Crémieux, NPA
Alexis Cukier – Ensemble ! EReNSEP
Pascal Franchet, président CADTM France
Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic
Djordje Kuzmanovic, Parti de Gauche (souscrit aux 10 propositions mais pas à l’introduction)
Jan Malewski, rédacteur de la revue Inprecor
Myriam Martin et Jean-François Pellissier, porte-paroles d’Ensemble !
Corinne Morel Darleux, Parti de Gauche (souscrit aux 10 propositions mais pas à l’introduction)
Christine Poupin, porte-parole NPA
Catherine Samary, économiste, membre d’ATTAC France
Patrick Saurin, syndicaliste SUD, membre du CADTM et de la commission pour la vérité sur la dette grecque

GRÈCE

Tassos Anastassiadis, sociologue et journaliste (Antarsya)
Aris Chatzistefanou, réalisateur des documentaires Debtocracy et Catastroika
Nikos Chountis, eurodéputé Unité Populaire, ex-député européen, ex-vice ministre dans le premier gouvernement de Tsipras
Zoe Konstantopoulou, ex-présidente du parlement grec, fondatrice du mouvement politique Plefsi Eleftherias, présidente de la commission pour la vérité sur la dette grecque (souscrit aux 10 propositions mais pas à l’introduction)
Stathis Kouvelakis, King’s College London, Unité Populaire
Costas Lapavitsas, économiste, SOAS University of London, EReNSEP
Spyros Marchetos, Université Aristote de Thessalonique, membre d’Antarsya, membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque
Yorgos Mitralias, Greeks for Bernie’s Mass Movement – CADTM Grèce ; membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque
Antonis Ntavanelos, RedNetwork, Unité Populaire
Leonidas Vatikiotis, periodista (Antarsya), membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque

HONGRIE

Judit Morva, économiste, rédactrice de la revue BALMIX

ITALIE

Gigi Malabarba, ouvrier RiMaflow en autogestion – Fuorimercato, ex-sénateur, Communia Network, Italie
Checchino Antonini, directeur de la revue « L’Anticapitalista »

LUXEMBOURG

Justin Turpel, ancien député déi Lénk – la Gauche
David Wagner, Député déi Lénk – la Gauche

POLOGNE

Zbigniew Marcin Kowalewski, journaliste
Dariusz Zalega, journaliste

PORTUGAL

Francisco Louça, économiste, Bloc de Gauche, ex-député. Emet émet certaines réserves sur quelques aspects techniques des 10 propositions.
Alda Sousa, Université de Porto, ex-eurodéputée, Bloc de Gauche
Rui Viana Pereira, designer sonore, membre du CADPP (Portugal)

ROYAUME UNI

Penelope Duggan, Editrice de la revue International Viewpoint
Susan Pashkoff, Left Unity, Economic Policy Commission
Alan Thornett, Socialist Resistance in Britain

SERBIE

Andreja Zivkovic, chercheur

SLOVÉNIE

Maja Breznik, chercheuse
Rastko Močnik, sociologue, prof universitaire

SUISSE

Jean Batou, député Solidarités Genève, prof. Université de Lausanne

Publié ce 9 février en français sur
http://www.cadtm.org/Les-defis-pour-la-gauche-dans-la

Notes
|1| Dans le cas de la Grèce, il s’agissait des banques grecques, françaises, allemandes, belges et hollandaises principalement (une quinzaine de grandes banques privées pour donner une idée approximative). Pour une analyse détaillée voir Rapport préliminaire de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque, juin 2015, chapitres 1 et 2, http://www.cadtm.org/Rapport-prelim... ; Intervention d’Éric Toussaint à la présentation du rapport préliminaire de la Commission de la vérité le 17 juin 2015, http://www.cadtm.org/Intervention-d... ; voir aussi « Grèce : Les banques sont à l’origine de la crise », publié le 23 décembre 2016, http://www.cadtm.org/Grece-Les-banq...
Enfin voir : Documents secrets du FMI sur la Grèce avec commentaires d’Éric Toussaint (CADTM), http://www.cadtm.org/Documents-secr...

|2| À cette époque, les activités de plusieurs des grandes banques françaises, allemandes, hollandaises, belges, etc. concernées étaient fortement imbriquées avec les marchés financiers aux États-Unis et avec les plus grandes banques des États-Unis et du Royaume-Uni. En plus, et c’est lié, elles avaient accès à une importante ligne de crédit offerte par la Réserve fédérale des États-Unis, d’où l’intérêt porté par l’administration de Barack Obama à la crise grecque et irlandaise, et plus généralement à la crise bancaire européenne.

|3| Dans le cas de la Grèce, il s’agissait de 14 États de la zone euro « représentés » par la Commission européenne, le FESF –Fonds européen de stabilité financière- (auquel a succédé le MES –Mécanisme européen de stabilité), la BCE et le FMI.

|4| Ce dernier aspect est souvent insuffisamment pris en compte car l’accent est mis sur les aspects économiques et sociaux. La tendance autoritaire à l’intérieur de l’UE et de la zone euro est pourtant à la fois un enjeu central et un objectif poursuivi de manière délibérée par la Commission européenne et le grand capital. Cela touche le renforcement du pouvoir exécutif, le recours à des procédures expéditives de vote, la violation ou la limitation d’une série de droits, le non-respect des choix des électeurs, l’augmentation de la répression de la protestation sociale...

|5| Lors des élections législatives du 4 octobre 2015, les forces de gauche, ont obtenu la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale : le PS venait en deuxième position, avec 32,4 % ; le Bloco de Esquerda (Bloc de gauche), est arrivé en troisième position avec 10,3 %, et 19 députés (8 en 2011) ; le PCP gagne un siège et dispose de 15 députés ; le parti vert, PEV reste inchangé avec 2 sièges.1 Un accord de gouvernement a été conclu en novembre 2015 : le PS gouverne seul et les deux autres partis plus radicaux (BE et PCP), tout en refusant d’entrer au gouvernement, soutiennent au Parlement ses décisions quand elles leur conviennent.

|6| Cf. : http://www.latribune.fr/actualites/...

|7| Pour ne citer que quelques exemples : la France de Nicolas Sarkozy et l’Allemagne d’Angela Merkel n’ont pas été sanctionnées malgré le non-respect de leurs obligations en matière de déficit ; plus récemment, la Commission a été également laxiste à l’égard du gouvernement de Mariano Rajoy en 2015 et en 2016.

|8| Modification de la législation afin qu’en cas de faillite d’une entreprise, les banques créancières passent avant les salariés et les retraités -de l’entreprise- (été 2015) ; marginalisation complète des pouvoirs publics dans l’actionnariat des banques (décembre 2015) ; pouvoir accru de l’organisme indépendant de collecte des impôts ; nouveaux reculs dans le régime des retraites ; nouveaux reculs dans le code du travail ; instauration d’un mécanisme de coupes budgétaires automatiques en cas d’écart des objectifs d’excédents budgétaires inscrits dans le marbre du 3e Mémorandum. On constate également une aggravation de l’endettement des ménages.

|9| La dette a déjà été restructurée en 2012. Les autorités européennes avaient annoncé une réduction de 50 % de la dette grecque. En réalité, l’augmentation de la dette a repris de plus belle aussitôt après la restructuration. Les mesures annoncées en décembre 2016 constituent une véritable comédie (voir Michel Husson http://www.cadtm.org/Grece-allegeme... )

|10| Pour une explication à propos de la socialisation des banques, voir Que faire des banques ? Version 2.0, http://www.cadtm.org/Que-faire-des-...

|11| En appliquant un taux de change progressif au passage de l’euro à la nouvelle monnaie on diminuerait le liquide en possession du 1 % le plus riche et redistribuerait la richesse liquide aux ménages.

|12| Cela peut être combiné avec des mesures de gratuité sur la consommation d’eau, d’électricité, de gaz, etc. par individu et jusqu’à un certain niveau de consommation.

Publié ce 9 février en français sur
http://www.cadtm.org/Les-defis-pour-la-gauche-dans-la

Note du Grand Soir
Exceptionnellement, nous publions ce texte bien qu’il soit entaché de fautes d’orthographe volontaires et d’incohérences orthographiques qui semblent d’ailleurs être le fait d’un rédacteur intervenant sur le texte des 70 signataires.
Cette publication a été rendue possible par des corrections que nous
avons apportées. Ainsi, nous n’avons pas laissé dans le "chapô" : "militant-e-s, député-e-s, européen-n-es", mots suivis dans le texte par : "candidats, citoyens, dirigeants, créanciers".
Ainsi, nous évitons de nous rendre complice d’un charcutage démago-féministe de notre langue et nous rétablissons la cohérence d’un texte qui mérite d’être donné à lire.

 https://unitepopulaire-fr.org/2017/02/09/les-defis-pour-la-gauche-dans-la-zone-euro/

COMMENTAIRES  

10/02/2017 15:35 par Georges SPORRI

En ce qui me concerne, je suis persuadé qu’aucune réforme "sociale" ou "démocratique" n’est possible... On doit quitter l’UE et la détruire, ne serait ce que pour la PAIX... Après on verra si une autre Europe est possible... Il faut bien sûr bousiller l’UE sur une base anti impérialiste et pacifiste, pas sur une base nationaliste (le Brexit n’est pas le bon modèle).

10/02/2017 16:27 par D. Vanhove

Démarche des plus intéressante, ainsi que ses propositions "concrètes" indiquant qu’en lieu et place de se recroqueviller sur son nombril, il peut être encore possible de fédérer des forces d’une gauche qui assumera pour commencer ce principe enfin retrouvé d’une désobéissance à l’actuelle UE, principe qui a tant manqué aux partis de gôôche qui ont fait long feu dans pratiqmt tous les pays de l’union...

10/02/2017 19:52 par CSA

Propositions particulièrement molles et schizophréniques venant de représentants d’une pseudo gauche dure.

10/02/2017 19:59 par dan

Et sortir de l’UE, les gars, vous n’y avez pas pensé ?, vous avez un fil à la patte pour tourner comme ça éternellement autour du pot, ou quoi ? C’est la seule solution et il faut commencer par là, vous le savez au fond de vous mais vous ne voulez pas l’admettre de peur d’être assimilé au FN, (qui n’est pas du tout sur cette ligne là d’ailleurs si vous y regardez bien) ce qui prouve que le terrorisme intellectuel qui règne en France fonctionne très bien. Retrouver notre souveraineté ce n’est pas redevenir nationaliste, c’est rétablir la démocratie qui n’existe plus depuis que la camarilla de la commission européenne à pris le pouvoir. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Moi je dis, avec ce programme là on est pas sorti de l’auberge !

10/02/2017 20:36 par Chris

C’est bien de s’interesser aujourd’hui aux méfaits qu’engendre l’UE, il n’est jamais trop tard pour bien faire...
Pour autant, ces 10 mesures sont autant de "postures" "radicales" qui n’ont aucune chance d’aboutir. Même s’il est quelquefois malmené, il existe un droit Européen et donc en corollaire sa cour de justice, un traité sur l’UE (le TUE) et sur son fonctionnement (le TFUE) et tous ceux qui prétendent vouloir s’assoir dessus en instaurant je ne sais quel rapport de force quitte à en appeler à la "mobilisation populaire" sont de doux utopistes dans le meilleur des cas. Pas la peine de vouloir jeter l’opprobre sur Tsipras, celui qui "capitule" et de jouer au rebelle qui "désobéit à la Commission Européenne" pour comprendre que seule une sortie unilatérale de l’UE via l’article 50 (le FREXIT) est la solution pour retrouver la souveraineté nécessaire afin de mener une politique progressiste, sociale et humaine.
Vouloir réformer l’UE de l’interieur, croire ou faire croire à une "autre Europe" possible, c’est maintenir le peuple dans l’ignorance et l’impuissance comme cela fait plus de 30 ans que nos élites nous enfumes. Et de grâce, n’agitez pas l’affreux étendard "nationaliste" en guise de repoussoir à la seule solution viable à nos problèmes : Pas besoin qu’elle soit "nationaliste" ou "internationaliste", ce qui importe c’est la sortie, point.

11/02/2017 00:36 par malitourne

La bonne (?) question : la marge de manoeuvre politique est elle plus grande hors de l’UE ou au sein de l’UE ? Hors de l’UE, aucun traité ne contraindrait une majorité progressiste ou antilibérale à appliquer sa politique. Alors pourquoi s’obstiner à des projets politiques entravés ?

11/02/2017 03:19 par depassage

@Malitourne
Quand ça va bien, personne ne cherche à savoir pourquoi ça va bien et quand ça va mal tout le monde croit avoir sa réponse par simple formule.

La bonne (?) question : la marge de manoeuvre politique est elle plus grande hors de l’UE ou au sein de l’UE ? Hors de l’UE, aucun traité ne contraindrait une majorité progressiste ou antilibérale à appliquer sa politique. Alors pourquoi s’obstiner à des projets politiques entravés ?

C’est la plus mauvaise question que je n’ai jamais entendue. Quelqu’un a-t-il obligé la France à adhérer l’UE ou l’a-t-il fait de son propre gré ? La réponse : elle l’a fait de son propre gré. Par qui ? Par son pouvoir réel que certain appel le pouvoir profond. C’est ce pouvoir qui va empêcher la France de sortir de l’UE et c’est ce pouvoir qui la fera sortir s’il le juge nécessaire. Et c’est ce pouvoir qui empêchera toute marge politique à une majorité politique progressiste ou antilibérale pour appliquer sa politique à l’intérieur ou à l’extérieur de L’UE. Aucune majorité politique progressiste ne pourra prendre le pouvoir sans un parti progressiste de premier plan et solidement ancré au sein du peuple français à tous les niveaux, ne pourra appliquer son programme. Si les droites sont interchangeables, cela ne peut pas être le cas des forces progressistes. La droite a toujours été au pouvoir et les forces progressistes jamais. Obtenir des concessions et prendre le pouvoir sont deux choses différentes.

11/02/2017 05:45 par Beyer Michel

Naïf, j’étais persuadé que la sortie de l’Euro et l’UE allait être le coeur de la bataille électorale. Je crains, au contraire, que l’on fasse tout pour éviter d’en débattre. Pourquoi ? Est-ce la peur des conséquences financières ? L’argument d’une catastrophe économique a-t-il plus de poids ?
Le brexit n’est pourtant pas la catastrophe annoncée.
Bien que retraité, je suis syndiqué à la cgt. La lutte contre la loi El/Komry est intense. Et pourtant, je cherche désespérèment dans les documents syndicaux une phrase contre l’UE et l’Euro. Il est vrai que la CGT est affilié à la CES. On voit ou cela nous mène.
De nombreux économistes, nationaux ou de renommée internationale, nous annoncent la fin de l’Euro. Pour beaucoup, ce n’est même pas une prédiction, mais un constat. La campagne électorale semble l’ignorer.
Faut-il attendre que M.Le Pen mettent ses gros sabots sur ce débat inévitable ?

11/02/2017 07:50 par malitourne

@depassage
Donc d’après vous faire partie ou non de l’UE n’a aucune incidence ? Pardon de poser les plus mauvaises questions...

11/02/2017 09:46 par Beyer Michel

ci-joint une video qui laisse à penser que la fin de l’Euro se réalise actuellement :
http://www.les-crises.fr/video-100-econoclastes-n1-avec-bechade-berruyer-conesa-delamarche-et-sabatier/

JL.Melenchon mène une campagne énergique pour être au 2ième tour. Son souci de rassemblement l’amène à rester flou. Certains me rétorqueront que sa position : "l’UE on la change ou on la quitte" est claire. Je considère que l’UE est irréformable.
Je crains que son souci d’être un rassembleur laisse sur le côté une grande partie de l’électorat.

11/02/2017 15:02 par Assimbonanga

Admettons que l’on sorte de l’UE parce qu’elle n’est pas réformable. Donc, on se retrouve nation française. La France sera-t-elle "réformable" (tiens, on dirait un mot de la droite) ? Quels problèmes auront été résolus ? MEDEF, Servier, Sanofi, Bayer&Monsanto, code du travail, nucléaire, NDDL, déprise agricole, assurances privées, lobbying financier, lobbying industriel, lobbying agricole, dumping social, délocalisations, hôpitaux, maisons de retraite, désert médicaux, banlieues déshéritées, contrôles au faciès, pôle emploi, ministère de la justice, de l’éducation, petite paysannerie contre agro-industrie ? ? ? C’est sûr qu’au niveau agricole, là au moins, finies les subventions, mais sinon à part ça ?

11/02/2017 18:27 par ARIS

"Rien n’est plus précieux que la liberté et l’indépendance" Ho-Chi-Minh
Quelle catastrophe faudra-t- il pour que les signataires de ce texte arrivent à admettre ce que les ouvriers de tous les pays de l’UE ont compris depuis des années : pour s’en sortir, il faut sortir de l’UE.
La souveraineté nationale, l’indépendance nationale ne sont pas de gros mots.
Le nationalisme bourgeois n’est pas le patriotisme populaire.
Comme internationalisme prolétarien n’est pas le supranationalisme bourgeois.
Les signataires en sont encore à souhaiter une « autre intégration européenne », ce qui signifie encore le démontage des nations européennes alors que la position juste est : souverainetés nationales + coopérations d’égal à égal . Intégration porte l’idée que la diversité nationale et le patriotisme sont des obstacles au processus révolutionnaire alors qu’ils en sont des leviers. En outre, le continent européen comme tel n’est pas un cadre territorial adapté pour faire de la coordination régionale, il exclut la Russie et le Maghreb et il est nécessairement dominé par des Etats impérialistes, sauf révolution socialiste immédiate partout, ce qui est peu crédible.
Encore un effort camarades pour être simplement sérieux. Crédibles. Et antifascistes conséquents.

11/02/2017 18:53 par depassage

@Malitourne
D’abord, pardonnez-moi d’avoir été tranchant envers vous. Ce n’est pas dans mes habitudes. Je voulais seulement vous dire que les problèmes d’un pays sont toujours délicats et complexes. Individuellement, on ne peut rien faire. Tout ce qui peut se faire se fait collectivement. Le pouvoir réel est toujours un pouvoir économique. Et le pouvoir politique ne peut être que son émanation. Pour avoir le pouvoir politique qui traditionnellement avait toujours été un pouvoir de droite, il faut compter sur une volonté politique de changement qui ne peut émaner que du peuple, d’un peuple organisé avec une vision claire sur ce qu’il veut mettre en place. Sinon le peuple n’obtiendra que des réformettes de surface, et rien de plus. On n’obtient pas ce qu’on veut, mais ce qu’on peut. On peut avoir la nostalgie de la France d’antan ou de la France idéalisée à laquelle on croit qu’elle a été, mais vainement, parce que la réalité du passé n’est pas la réalité d’aujourd’hui.

Je sais et suis conscient que mes paroles ne sont que des pètes dans un bassin d’eau. Des bulles qui éclatent en surface. Mais il reste qu’elles restent un souhait une volonté à la recherche d’autres volontés avec qui elle peut faire corps pour un destin meilleur un destin possible.

J’entends souvent dire que le FN est un parti antisystème et qu’il est capable d’apporter des changements radicaux, alors qu’en fait, il est le système lui-même et représente son coté le plus pourri. Mais, il est moins d’être le seul, beaucoup de ses contradicteurs sont fait de la même pâte. L’adage qui dit : l’ennemi de mon ennemi est mon ami, est faux. Les velléités et les aspirations nationalistes sont légitimes, mais seul un peuple organisé et conscient des réalités de son pays peut les réaliser en faisant corps contre toute adversité, manipulations et coups bas qu’il va rencontrer assurément. Je dis ça et je ne dis rien d’autre.

J’ai entendu quelqu’un dire que son ennemi est la finance. Et bien, il se trompe, ce sont nos croyances qui sont notre ennemi à tous, croyances qui, d’un côté, nous aveuglent et d’un autre côté nous font prendre nos désirs, nos fabulations et nos projections à un sou pour des réalités palpables et réalisables en faisant fi de l’effort que cela peut exiger plus souvent que parfois. Nous vivons dans un système qui repose sur l’arnaque systématique qui consacre tous ses efforts à la cacher, à la camoufler et surtout à ne pas la laisser se voir, alors ne rêvons-pas debout. Réfléchissons debout ou assis et rêvons en dormant.
Un petit intérêt de rien du tout d’un moment peut aveugler quelqu’un, le pousser à ne pas participer à un intérêt collectif primordial et le saboter s’il le peut.

@Beyer Michel
Il faut reconnaitre que le choix de JL.Melenchon est difficile.

12/02/2017 11:11 par lecrabe

Je ne crois pas qu’on puisse "intégrer les peuples" dans une "stratégie internationaliste".
Soit on définit arbitrairement un périmètre géographique pour unir des peuples sous une même monnaie, une même langue, une même économie, un même drapeau, etc, c’est la poursuite de l’intégration sous le capitalisme impérialiste.
Soit on en revient aux nations qui coopèrent gré à gré selon leurs intérêts respectifs, c’est l’internationalisme.
Mais on ne peut pas se maintenir dans l’UE pour tordre le bras de nos voisins Allemands ou Luxembourgeois pour qu’ils nationalisent leurs banques.
On ne peut pas souhaiter rester dans une Union qui empêcherait un Mélenchon-président de nouer des liens privilégiés avec la Havane ou Caracas mais devrait en entretenir avec Dublin ou Riga.
Le fédéralisme européen, c’est le repli communautaire, c’est se couper de l’entente avec les forces progressistes du monde entier pour se battre à n’en plus finir avec nos 26 voisins pour savoir si l’impôt sur les sociétés doit être de 2 ou 5 % ...
C’est tout le contraire de l’internationalisme.

Au-delà des mesures tout à fait souhaitables proposées, ce texte fait l’impasse sur les moyens pour qu’une gauche radicale conquiert le pouvoir. Tant que nous serons dans un système électoraliste où le monopole de l’édification de l’opinion de l’électorat par l’"information" est détenu par l’oligarchie politico-financière, il n’y a aucun espoir qu’un Mélenchon convainque au-delà des cercles militants et franchisse les quelques 15% de voix, aucun espoir que ces mesures soient prises ici ou ailleurs.

Le défi pour les gauches en zone euro, c’est d’en sortir et de se rendre audible auprès du plus grand nombre de leurs compatriotes.
Si Ramonet remplaçait Pujadas tous les soirs sur France 2, si Lordon remplaçait Seux tous les matins sur France Inter, on n’aurait sans doute même plus besoin de président...

12/02/2017 13:57 par Geb.

@ Le Crabe.

Il semblerait que vous ne compreniez pas ce qu’est réellement l’"Internationalisme".

l’"Internationalisme" c’est la possibilité de ne plus voir le peuple voisin comme un adversaire mais comme un allié capable de faire avancer ensemble la cause de l’Humanité.

L’"internationalisme" est la mise en commun du savoir et des ressources pour mieux les gérer au profit de l’Humanité.

l’"Internationalisme" est la prise en compte des besoins et réalités des peuples les plus faibles par les peuples les plus forts afin de ne pas les détruire.

Et surtout l’"Internationalisme" n’est PAS l’alignement de toutes les cultures, de toutes les religions, et de toutes les traditions séculaires, sur la culture, la religion, et la tradition du peuple, (Et de ses dirigeants), le plus fort et le plus riche. Et encore moins au bénéfice des ses 1% de sa population.

L’"Internationalisme" n’est PAS l’"Interventionisme" soi-disant "humanitaire" afin d’imposer aux autres peuples ses convictions ou ses intérêts économiques ou politiques.

L’"Internationalisme", (J’ajouterai "prolétarien" car il s’agit de celui des exploités contre le "Globalisme" des exploiteurs), est la réponse au "Globalisme" mortifère du Capital monopoliste international et unipolaire occidental.

"Occidental" en particulier puisque jusqu’à aujourd’hui on n’a pu réellement voir dans ses oeuvres négatives que celui-ci. Mais probablement si un autre "capitalisme monopoliste globaliste" prenait la place ça serait pareil. D’où l’importance d’un Monde multipolaire.

Et l’"Internationalisme" est la seule réponse possible positive à une gestion saine des ressources humaines, biologiques, et matérielles, sur une planète "finie" et pas extensible à l’infini.

12/02/2017 15:24 par Assimbonanga

@lecrabe,
le fait de sortir de l’UE empêcherait-il que l’information soit détenue par une oligarchie ?

Par contre, si en restant dans l’UE, on avait Mélenchon Président et Ramonet et F Ruffin secrétaires d’État au ministère de l’éducation pour créer un diplôme national de journalisme, ce serait épatant. Et des inspecteurs missionnés dans les soit-disant écoles de journalisme privées pour y insuffler une autre vision que celle de l’entrepreneuriat.
Et Lordon et des journalistes de Lhuma à C dans l’air.
Et Dominique Seux à couper la canne à sucre !

Noter au passage que Thomas Picketti s’est inféodé au PS et qu’il était invité chez Demorand ce midi. On s’en sortira pas.

12/02/2017 18:05 par malitourne

@depassage
Pardonné. Mais je persiste avec mes mauvaises questions. L’énergie politique et citoyenne nécessaire à la mise en oeuvre d’un projet politique antilibéral et progressiste ne serait-elle pas moins difficile si elle n’était pas contrainte par des traités qui interdisent ces projets politiques ?..

12/02/2017 23:15 par Dominique

Ce texte n’adresse aucune des deux préoccupations majeures de notre temps, à savoir comment arrêter la course au suicide écologique par la disparition des conditions nécessaires au vivant, et comment développer à la place des communautés viables capables de vivre en n’utilisant que les ressources locales, seul moyen pour arriver à gérer de façon durable ressources et environnement. Ce texte n’est donc que du réformisme qui vise à perpétuer un mode de vie non négociable car condamné.

13/02/2017 03:54 par depassage

@malitourne
On a beau avoir de l’expérience, mais aucune expérience ne peut nous protéger de l’erreur. La réponse à votre question est dans la question même. Oui, il serait moins difficile de mettre en œuvre un projet politique anti-néo-libéral et progressiste s’il n’était pas contraint par des traités ne permettant pas ce projet politique. Mais en politique comme dans beaucoup de domaines, c’est toujours les forces les mieux organisées qui l’emportent sur les forces les moins organisées, éparpillés et sans une stratégie cohérente. La droite est organisée de facto et détient les leviers économiques avec tout ce que cela nécessite comme moyens de propagande et moyens de coercition. Elle ne se laissera pas faire sans contrainte. Elle usera de tous les stratagèmes possibles et imaginaires pour ne pas perdre ses privilèges quitte à user de la démagogie la plus obscène en la confiant à ses extrêmes. On pourra même dire que cela a déjà commencé par des signes qui ne trompent pas. Pour prendre un simple exemple, prenons celui du décodex du monde qui n’est pas l’expression du désarroi de quelques journalistes comme il parait l’être, mais le désarroi du système français dans son ensemble et par extension du système européaniste et mondialiste.

Tout pays est un iceberg. Il a une partie cachée ou immergée et une partie visible. La partie visible est tenue par des agitateurs de tout poil et des amuseurs publics. La partie cachée est plutôt plus complexe mais c’est là que les véritables décisions murissent et se prennent. C’est le pouvoir profond, invisible ou caché. Ce pouvoir a une réalité tangible et ne correspond pas à ce que tout le monde s’imagine. Il n’est pas formé d’un groupe de personnes précises qui passent leurs temps à se chuchoter des consignes et des ordres. Il est composé de toutes les institutions de toutes sortes et de leurs interactions, ainsi que des gens qui se regroupent, agissent, décident pour des raisons et des fins multiples que motivent leurs intérêts ou leurs préoccupations. Si on ne peut pas dire que ce monde travaillé par des intérêts contradictoires est un monde interlope, on ne pas dire aussi son contraire. Entre les intentions qui émergent de ce monde et ses actions, on assiste à un grand décalage. D’où ce foisonnement d’interrogations à ce sujet tout à fait légitimes que certains traitent de complotisme comme si les complots n’existe pas et qu’ils ne sont qu’une vue de l’esprit. Ils existent et l’histoire témoigne d’innombrables complots.

Quand un service secret déjoue un attentat terroriste, il déjoue un complot terroriste. Entre les vrais complots et les faux complots, la tâche de les distinguer est difficile quand pour les uns et pour les autres persistent des doutes raisonnables dans leur vraisemblance ou leur invraisemblance. Si j’en parle, c’est pour parler du vrai faux débat qui consiste à faire des complots un débat, ce qui revient exactement à discuter des sexes des anges. Les vrais faux débats cachent des choses très malsaines et relèvent de croyances d’un abêtissement abyssal. Il faut s’en prémunir et ne pas rentrer dans ce jeu. On a à faire à des humains et leurs besoins sains et légitimes, seul sujet englobant tous les sujets possibles et imaginaires.

Pour terminer : En politique, il ne faut pas s’alourdir de préalables quand on est faible et que l’issue de notre combat est incertaine. Surtout si on veut se mettre au service du peuple et non pas pour le tromper.

Digression :
J’ai lu sur l’observatoire des réseaux, l’équivalent de la police des mœurs des islamistes, « dans la rubrique « qui sommes-nous ? » ceci :

Ce blog vise à informer les citoyens sur l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux par divers mouvements politiques. Il est réalisé par un collectif de bénévoles issus de différents courants émancipateurs (anarchisme, communisme, écosocialisme…). Il est indépendant de toute organisation politique.{{}}

Traduction :
Vous les citoyens qui êtes cons, incapable de décerner le vrai du faux dans votre utilisation d’internet et son utilisation par des force obscures et conspirationnistes, nous, Dieu lui-même tout puissant, sommes là pour vous guider et vous signaler qui ou quoi lire et qui ou quoi ne pas lire, quoi voir et quoi ne pas voir. Nous sommes de courants émancipateurs, communistes, anarchistes, écosocialiste …, donc, d’un courant politique émancipateur sans organisation politique, c’est-à-dire sans aucun objectif à atteindre à part maintenir le statuquo actuel et empêcher les gens de mourir idiots d’autres idioties que les nôtres. Nous tenons nos informations de sources fiables nous venant d’extraterrestres, parce que les sources d’informations proviennent toujours de personnes humaines. Comme toute personne humaine est faillible, en tant que source, elle ne peut être fiable qu’à 50 % en moyenne. La vérité et le mensonge sont d’égale puissance et souvent utilisés comme armes premières ou comme des cornes. La vérité n’intéresse que ceux qui se préoccupent de l’intérêt commun et tiennent à la partager avec le commun sur une base d’égalité ou de réciprocité et le mensonge intéressent ceux qui ne peuvent vivre sans faux-fuyants, et dissimulations. Ils commencent d’abord à se mentir à eux-mêmes avant de commencer à le faire avec les autres et parfois au même temps. Bien sûr que beaucoup de facteurs interviennent et nous influencent pour nous faire comporter de telle ou telle manière, mais la décence nous intime à rester modeste et à l’écoute des autres, même dans leurs délires. On prend de tout pour donner le meilleur de nous.

13/02/2017 17:03 par dan

avec Malitourne, beaucoup de blabla pour se persuader qu’il n’y a pas d’issue et qu’on ne peut rien changer finalement, que tout est compliqué, qu’on y arrivera pas etc... Il faut le dire clairement : l’EU est un système dictatorial, l’UE est une prison des peuples et il faut en sortir pour avancer sur la voie de la démocratie retrouvée et et du progrès social. L’Euro est une chimère technocratique et idéologique qui nous emmène vers l’austérité perpétuelle et la destruction de tous nos acquis sociaux, l’Otan nous entraine dans les guerres étasuniennes et dans l’orbite diplomatique des USA.
Il est donc nécessaire de sortir de ces 3 structures au plus vite. Cette triple sortie est la seule ligne de rupture avec le système actuel. Un candidat le propose sans ambiguïté aucune, et c’est formidablement bien argumenté, et c’est la raison pour laquelle il est blacklisté par les médias mainstream, il se nomme François ASSELINEAU. J’en vois déjà ici qui grimacent car ASSELINEAU n’est pas issu des rangs de la gauche ni de l’extrême gauche, et alors ? Il reprends à juste titre le programme issu du Conseil National de la Résistance, en le réactualisant, et l’esprit de rassemblement au delà des clivages droite/gauche qui l’animait.

13/02/2017 20:12 par legrandsoir

Quelle partie de la consigne "Merci d’éviter le prosélytisme" n’avez-vous pas compris ?
(ceci s’adresse à tous ceux qui se reconnaîtront)

13/02/2017 22:41 par depassage

@Dan
Non ! Ce n’est pas du blabla. C’est vous qui faites dans le bla-bla et vous ignorez tout de la réalité de la vie. Mettez-vous cette chose dans la tête : ce n’est pas parce qu’on veut quelque chose qu’on peut l’avoir. La vie ne fait pas de cadeau, elle exige parfois des efforts titanesques seulement pour survivre sur cette planète pour beaucoup de ses habitants. La troisième voie, mine de rien, on sait où elle mène : elle mène au sosie du fascisme. On ne peut ni accélérer, ni retarder l’histoire à notre guise, mais on peut la changer en sachant profiter des opportunités qui se présentent et en créer aux besoins si on est suffisamment organisé et qu’on sait agir par ordre de priorité, priorités qu’il faut d’abord déterminer selon leurs importances et les possibilités de leurs réalisations sans se casser les dents, ce qui va de soi.

Dans ma vie, j’ai connu beaucoup de gens qui ouvraient grandes leurs gueules, mais dès que ça tourne au vinaigre, ils disparaissent comme par enchantement.

Sans rancune, mon ton est lié au fait que j’ai souvent vu le même scénario se répéter, et entendu les mêmes discours qui le défendaient pour arriver aux mêmes résultats dont je ne souhaitais pas l’arrivée.

15/02/2017 11:30 par dan

Bref, on peut faire des articles entiers sur MELANCHON, ou sur toute autre personnalité ou parti politique, et ce n’est pas du prosélytisme, par contre évoquer dans un commentaire les positions d’un candidat, et le nommer, ASSELINEAU, c’est du prosélytisme. Il y a quelque chose qui m’échappe dans cette remarque du modérateur grognon. A moins qu’il y ait des mots et des nom qu’il soit interdit de prononcer, ce serait un comble sur ce site. Cordialement.

15/02/2017 15:02 par legrandsoir

on peut faire des articles entiers sur MELANCHON

en commençant par orthographier correctement son nom.

Cela fait 100 fois qu’on nous poste un commentaire sur le thème "Mélenchon pas bien, Asselineau, bien".
On va pas reprendre les mêmes échanges, à chaque nouvelle intervention, si ?

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