Yann Fiévet décrit le fatalisme des temps de crise : « Les habituelles insouciances de l’été combinées à l’opportune pléthore des jeux du stade sont désormais derrière nous. Allons d’emblée à l’essentiel : sur la scène politique française, les héros de la fin du printemps sont déjà fatigués. »
Pour Pierre Khalfa, la gauche est au pied du mur : « une autre gauche pourrait-elle faire autrement que le gouvernement écolo-socialiste ? Quelles seraient les marges de manoeuvre possible ? Financièrement ? Socialement ? Politiquement ? Quelles idées peut-on souffler à Hollandréou ?
Pour Paul Ariès, « notre vie est à nous », tandis qu’une députée socialiste expliquait récemment que l’objectif de sa gauche était de sauver le capitalisme et qu’un Premier ministre socialiste s’était rendu pour la première fois de l’histoire (en compagnie de 10 ministres) à l’université d’été du Medef.
Concernant l’école, que pourrait faire la gauche, demande Francis Vergne ? Cette école qui faisait partie des terrains d’expérimentation privilégiés de la gauche avec l’idée que l’école serait le creuset de la société de demain.
Excellent article de Bernard Friot (http://www.legrandsoir.info/Bernard-Friot-L-enjeu-des-retraites.html) sur le concept fumeux d’« austérité juste » : « Notre PIB, comme celui des pays de l’Ouest européen, double tous les 40 ans. Contrairement à une idée reçue, ce sont les services publics et la protection sociale qui expliquent cette croissance, et c’est leur stagnation depuis plus de 20 ans qui explique la récession durable dans laquelle nous sommes. […] Impôts et cotisations sociales ne sont pas des " prélèvements obligatoires " , ils ajoutent de la valeur au PIB. »
Un article de synthèse remarquable d’Aurélien Bernier sur la dérives des partis socialiste toujours plus vers la droite : « Le renoncement des socialistes n’est pas dû à une victoire temporaire mais réversibles des réformistes sur les révolutionnaires. Elle est le fruit d’une lente et profonde évolution vers le libéralisme économique et l’aménagement cosmétique du capitalisme. […] En 1951, alors que les ouvriers représentent 34% de la population, ils constituent 44% des adhérents actifs de la SFIO. En 1973, les classes moyennes et moyennes supérieures sont passées de 53 à 81% des effectifs tandis que les employés et ouvriers ont chuté de 44 à 19%. Le parti socialiste est devenu élitiste, particulièrement dans ses structures de direction. De fait, il se coupe de plus en plus du peuple. »
En bon sophiste, Laurent Paillard explique que « ce que le monde capitaliste lègue aux générations futures à travers la dette publique, ce n’est pas un manque ou un stock négatif de monnaie, mais une inégalité entre ceux qui ont de la monnaie en excès et qui peuvent l’investir dans la dette et ceux qui n’ont rien et qui dépendent des services publics. »
Pierre Zarka réfléchit aux vertus de l’échec : « La gauche ne doit pas perdre, sauf à préparer des lendemains qui déchantent, sauf à nourrir le retour aux affaires en 2017 d’une droite encore plus extrême. La gauche perdra cependant, sauf à devenir vraiment anticapitaliste, sauf à inventer ce que pourrait être un Buen vivir à la française. Cette défaite programmée des écolo-socialistes est l’occasion de nous interroger sur les vertus des échecs. Peut-on apprendre de nos défaites ?
Un article très acéré d’Évelyne Sire-Marin, vice-présidente du TGI de Paris sur le flicage en France : « Toute l’Europe est le lieu de la société du soupçon. En Suède, tous les mails, SMS et conversations téléphoniques sont surveillés ; aux Pays-Bas, les ondes Mosquitos chassent les moins de 17 ans des centres villes ; en Allemagne et en Grande-Bretagne, des millions de données personnelles, dont des coordonnées bancaires, s’achètent et se vendent sans aucune protection. […] Si l’on compare terme à terme les propositions du FN et les lois votées par l’UMP depuis 2007, il apparaît que l’UMP a achevé de réaliser partiellement le programme du FN. »
Philippe Bacqué met en garde contre la poule aux oeufs d’or de la bio : « Face au pouvoir écolo-socialiste, peut-on avoir foi dans les mouvements sociaux ? Peut-on espérer changer par en bas la société ? Ne sous-estimons nous pas la capacité de récupération du système ?
Pour Pierre Athanaze, la France est plus que jamais le pays des Tartarins et des politiques clientélistes : « Septembre, c’est la rentrée des classes, c’est le retour au travail (pour ceux qui en ont un), c’est aussi la chasse pour des millions de Français. Les gauches sont historiquement divisées sur cette question. »
Jean-Luc Debry invite à habiter le monde : « La gauche antiproductiviste n’aime pas les zones pavillonnaires. Ne cède-t-on pas en cela à une vision d’écolo-technocrates, loin des désirs des milieux populaires ? Qu’est-ce qui distingue ces zones pavillonnaires des anciens quartiers populaires, faits de petites maisons, parfois jumelées ?
Tania Vercoutère évoque le projet Yasouni-Itt : « Les pays pauvres nous ont fait ces dernières années plusieurs beaux cadeaux conceptuels avec les notions de Buen Vivir et d’anti-extractivisme. Les mobilisations partout en Europe contre les grands projets inutiles imposés sont notre façon de conjuguer ce combat. »
Jacques Cambon pense qu’il faut laisser dans le sous-sol les ressources les plus rares et les plus dangereuses. Est-ce un hasard si l’une des premières reculades de Montebourg concerne justement les gaz de schiste, avant le nucléaire ? »
Pierre Lucot et Jean-Luc Pasquinet demandent l’arrêt immédiat du nucléaire : « La gauche, qui semble majoritairement acquise au refus des gaz de schiste, est divisée sur la question du nucléaire, comme si dans ce domaine son logiciel datait de quelques décennies.
Pour Dominique Méda, le fait que « pour la première fois en France un gouvernement soit paritaire constitue une très bonne nouvelle. Même si la répartition des portefeuilles est plus que traditionnelle. Même si la composition des cabinets ministériels a laissé libre cours au recrutement par réseaux, exercice dans lequel excellent les hommes. »
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