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Le « printemps turc » frappe aux portes d’Ankara

Fort du soutien inconditionnel que lui apportent les Etats-Unis et les autres pays occidentaux qui s’accommodent de son islamisme tellement « modéré » qu’il autorise l’alliance avec Israël, Erdogan croit pouvoir non seulement engager son pays dans le projet aventureux visant à déstabiliser la Syrie voisine, mais aller jusqu’à bafouer les libertés en Turquie avec l’assurance que les « faiseurs de printemps arabe » ne regarderont pas de son côté. Seulement, il oublie le peuple turc qui ne veut plus de son hypocrisie et qui le fait savoir à la moindre occasion. Depuis lundi, les manifestations n’arrêtent pas contre le « fascisme d’Erdogan » et pour la démission du gouvernement islamiste. Le prétexte à cette colère ne semble pourtant avoir aucun lien avec la politique : trois arbres arrachés dans un parc de la capitale destiné à être transformé en centre commercial, c’est-à-dire un temple du bazar de l’économie turque, dans le cadre d’un projet gouvernemental d’aménagement urbain. La contestation a passé le cap du cadre de vie quotidien pour s’installer dans le champ de la remise en question du pouvoir d’Erdogan et de son Parti de la justice et du développement (AKP). Les affrontements violents entre les manifestants et la police du régime ont fait un grand nombre de blessés. Des centaines, voire des milliers de personnes ont été arrêtées. Tout indique que la place Taksim à Istanbul commence à ressembler à la place Tahrir du Caire dont elle revêt également le symbole. L’opposition au régime ne se limite pas à Istanbul. Des manifestations ont été signalées dans la capitale Ankara et dans la ville côtière d’Izmir, vendredi soir. Les réseaux sociaux sont mobilisés pour entretenir le mouvement et lui donner plus d’ampleur. Des appels ont été lancés pour l’organisation de mouvements similaires dans une douzaine d’autres villes. La situation a atteint un tel degré de gravité que les alliés d’Erdogan s’en sont inquiétés. Le département d’Etat américain a exprimé sa préoccupation tandis qu’Amnesty International et le Parlement européen se sont émus d’un « usage excessif de la force ». Quand on revient à l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, un projet d’urbanisme, on peut être surpris par l’escalade des événements qui ont suivi et pris une tournure politique aussi violente. En fait, il n’y a rien de spontané ; dans la population turque, il y avait déjà un fort mécontentement contre l’ingérence de leurs gouvernants islamistes dans les affaires de la Syrie, en prenant part directement aux côtés des groupes terroristes à l’action armée visant à faire tomber le pouvoir en place à Damas. Là est certainement la source de ce qui deviendra, il faut le souhaiter, le « printemps turc ». Ces émeutes interviennent à quelques jours de la visite du Premier ministre turc dans notre pays, dans le cadre d’une tournée maghrébine. Il reste à savoir donc si cette tournée d’Erdogan sera maintenue.

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Maurice Tournier. Les mots de mai 68.
Bernard GENSANE
« Les révolutionnaires de Mai ont pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 » (Michel de Certeau). A la base, la génération de mai 68 est peut-être la première génération qui, en masse, a pris conscience du pouvoir des mots, a senti que les mots n’étaient jamais neutres, qu’ils n’avaient pas forcément le même sens selon l’endroit géographique, social ou métaphorique où ils étaient prononcés, que nommer c’était tenir le monde dans sa main. Une chanson d’amour des Beatles, en fin de (…)
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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