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Le populisme c’est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais.

En guise d’introduction et en simplifiant on dira que le mauvais populisme instrumentalise le peuple nation ou peuple national-ethnique à des fins nationalistes qui ne sont d’aucun secours aux couches sociales prolétarisées par la crise multiforme actuelle alors que le bon populisme s’adresse au peuple social au peuple-classe.

Auparavant il faut rappeler la position de tous ceux qui critiquent frontalement le populisme au nom de la démocratie et d’un peuple démocratique nécessairement distinct des élus et gouvernants. Au nom de cette démocratie des élites qui méprise volontiers le peuple démocratique cette critique renvoie dos à dos les différents populismes. Ils ne sont qu’une dimension inquiétante de la bonne démocratie délégataire dite représentative.

Malheureusement le peuple démocratique qui comprend tous les citoyens riches et pauvres ne peut être le seul évoqué. On comprend que la droite fasse appel à lui en pensant surtout à y intégrer les entrepreneurs vecteurs de croissance et les petites-bourgeoisies comme couches d’appui mais peine à y intégrer les couches populaires victimes de la crise, si ce n’est les gros travailleurs contre les fainéants. A côté de la droite classique deux autres versions du peuple seront mobilisées : le peuple nation ou national-ethnique et le peuple-classe, un peuple social excluant la bourgeoisie. Ce dernier est défendu par la gauche.

1 - Mélenchon défend un bon populisme.

Marine Le Pen représente le mauvais populisme . Elle ne sait qu’instrumentaliser les peurs sécuritaires des vieux contre les jeunes des banlieues, la peur des nationaux contre les migrants, mais elle ne défend pas plus les ouvriers et employés pourtant durement sous politique d’austérité que les homosexuels ou les femmes (sauf comme mère). Elle ne défendra pas soudainement les homosexuels du simple fait qu’elle critique l’attitude négative voire criminelle de trop de musulmans contre eux.

F Hollande défend en creux depuis peu le peuple-classe. Il le fait en pointant les méfaits de la finance privée. Si la monnaie doit être un bien public (JM Harribey) et le financement un outil public pour le développement économique de la société il faut bien dire que la finance privée d’aujourd’hui n’est qu’un pouvoir, un pouvoir prédateur qui aspire des surprofits pour les grands actionnaires. A euthanasier rapidement ! Avec sa proposition d’imposition forte de la tranche supérieure Hollande se montre aussi en creux le défenseur du peuple-classe. Encore faut-il noter si l’on en croit Fabius que cette politique contre les très très riches (TTR) ne durera pas longtemps. Le PS tôt ou tard fera alliance avec les forces du capital pour diriger le pays, et la distinction capital financier et capital industriel ne sera ici d’aucune aide.

Eva Joly (EELV) est dans le camp du bon populisme bien que cela n’apparaisse pas franchement, sauf lorsqu’il s’agit des générations futures. JL Mélenchon défend plus sérieusement le peuple-classe qu’Hollande et Joly bien qu’il ne distingue pas peuple démocratique, peuple-classe et peuple-nation. Le philosophe du Parti de gauche (1) ne le fait pas non plus. Il faut lire ici Laurent Bouvet (2) pour un usage de ces distinctions au sein du peuple, un usage qui permet de sortir du flou entretenu par les politiques sur ce mot. En l’état actuel de la campagne c’est JL Mélenchon qui parvient à obtenir le plus d’audience sur un bon populisme.

Quand aux représentants de l’extrême-gauche, à ce jour très marginalisés au plan électoral par la règle des 500 signatures et donc par les médias, ils sont eux aussi globalement dans le camp du bon populisme. Avec des variantes cependant. LO organisation plus ouvrièriste et centrée sur l’entreprise se distingue du NPA qui se veut anti-classiste, anti-raciste et anti-sexiste, et protecteur des générations futures. Cette distinction permet de reprendre le débat sur le "bon populisme".

2 - Retour sur le débat sur le bon populisme.

Il ne s’agit pas de choisir la cause des migrants et/ou des femmes contre les classes populaires comme le voudrait Terra Nova. Il ne s’agit pas non plus de faire seulement strictement l’inverse, ainsi que Laurent Bouvet (2 ) semble l’indiquer. Il importe de faire l’un et l’autre et c’est possible. Il faut défendre plus que jamais le peuple-classe (qui rassemble les couches populaires et la petite-bourgeoisie plus aisée mais pas la classe dominante) mais aussi les droits qui s’opposent au racisme et au sexisme. Il ne faut pas oublier non plus les générations futures et donc l’alter-développement, plus orienté sur la production de valeur d’usage que de valeur d’échange.

C’est que la période contemporaine dite néolibérale constitue une attaque sévère du capital contre les droits sociaux du peuple-classe notamment des prolétaires mais aussi contre les migrants et les femmes. Et "l’économie verte" est une duperie car insuffisante du point de vue des exigences environnementales et trop destinée aux couches sociales aisées.

Christian Delarue

1) Note sur "Populisme Le fantasme des élites" de Benoît Schneckenburger

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2218

2) Penser le populisme au travers des catégories de "peuple". L Bouvet.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2215

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