Toujours aussi " délicieux " , notre cher Plan B, avec une couverture aussi coup de poing que drolatique qui nous renseigne - de manière peu nuancée, mais on lui pardonne - sur l’évolution du Parti socialiste.
" Danse avec les pauvres " nous informe d’une action d’un collectif de chômeurs qui organise des réquisitions dans les hypermarchés. Le plus intéressant étant peut-être l’attitude des patrons, un rien embarrassés.
Le Plan B analyse longuement (« Les Israéliens répondent que… ») le parti pris des médias français largement en faveur d’Israël lors des massacres de Gaza.
Intéressante analyse des difficultés de la presse à rendre compte de la bulle immobilière, les promoteurs immobiliers étant globalement épargnés car « la plupart des grands quotidiens couvrent l’immobilier dans des suppléments bourrés de publicité immobilière. A moins d’être complètement idiots, les journalistes comprennent vite que leur job consiste à entretenir le boom. »
Le Plan B est allé à la rencontre des cheminots de la Gare Saint-Lazare, après l’assaut contre le syndicat Sud-Rail. « Le taux de grève à la SNCF ne cesse de chuter (0,5 jour chômé en 2008 contre 2,3 en 2002). Seulement 2% des retards et arrêts de trafic sont imputables aux débrayages. Mais il est plus commode de tirer à vue sur un syndicat minoritaire que de réclamer des comptes à une entreprise qui arrondit ses profits (1 milliard d’euros en 2007) en grattant sur le dos des personnels et sur les frais de maintenance. […] Le problème, c’est l’argent public que la SNCF utilise pour les vitrines comme le TGV ou pour la spéculation, alors qu’il devrait servir à améliorer un service public qui ne cesse de se dégrader. Au lieu de cela, elle achète des actions, dernièrement c’était IBM. Le 1er décembre 2008, le conseil d’administration de la SNCF annonçait le rachat des activités logistiques d’ibm - pourtant peu utiles au transport ferroviaire] par l’une de ses filiales, Gaudis. »
La Laisse d’or du n° 17 est attribuée à Max Gallo, passé du socialiste à la découverte de Taine, l’historien français le plus réactionnaire du XIXe siècle, et qui fait désormais les yeux doux aux franquistes contre les républicains espagnols.
Une double page fort instructive est consacrée aux très grands patrons de presse dans le monde (Salim, Murdoch, Berlusconi etc.)
Le périodique assaisonne comme il convient Christophe Barbier : "Le site internet businessmontres.com annonce que " le prix de la communication corporate [sic] horlogère était récemment décerné à Paris par Montres Passion (groupe Ringier), en association avec Point de Vue (groupe Roularta). il a été attribué à Hermès. Qui a décerné ce prix ? Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express (groupe Roularta), marié à la ville avec Yamini Kumar-Cohen, directrice de la communication d’Hermès."
Le Plan B pleure des larmes de crocodile sur les déboires financiers de Marianne qui s’en sortira peut-être le jour où elle aura une vraie colonne vertébrale politique, l’extrême centre, le gaucho-bayrouisme n’étant pas un positionnement politique éternellement viable : « Dans son éditorial du 4 octobre, Joseph-Marie Scaron fulmine : " Dix ans durant, nous avons subi, s’agissant des errements du capitalisme financier, un incroyable bourrage de crâne. Quiconque osait émettre un doute sur cette mondialisation heureuse se voyait accuser par une myriade de publicistes de vouloir transformer la France en l’Albanie d’Enver Hoxha. " Mais quel crédit accorder à cet ancien directeur de la rédaction du Figaro Magazine qui comptait, il y a quelques années, au nombre des ci-devant " publicistes " ? »
Le périodique nous explique pourquoi, pour être branché, il faut désormais « acheter du Keynes » et pourquoi, toujours pour faire dans la branchitude, il faut regarder vers l’enfer du Nord et sniffer du maroilles (Bien venue chez les Ch’tis, Louise-Michel).
Enfin, une page d’histoire revient sur la situation de l’Internationale en 1868