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En Libye : paralysie du secteur des hydrocarbures

Le pétrole à celui qui le garde !

La violente actualité égyptienne a réduit l’intérêt pour la Libye dont les tumultes sont devenus « secondaires ». On assiste cependant à un regain d’intérêt médiatique en raison de la paralysie du secteur des hydrocarbures.

Là, ceux qui sont en charge de la sécurité des sites pétroliers, des miliciens faussement reconvertis, se piquent de vendre « directement » le pétrole sur le marché mondial. Dans une sorte de version révisée de la logomachie kadhafienne de « l’État des masses », ces « gardiens » des ressources veulent créer un système des « puits des milices ». Et ces gardiens n’agissent pas pour des bricoles.

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a ainsi affirmé qu’une milice était en contact avec des concessionnaires sur le marché pétrolier international pour vendre du pétrole illégalement et chercherait à écouler une cargaison de 700.000 barils. Le pétrole à celui qui le garde avec les armes ! Voilà le mot d’ordre milicien. Jusqu’à aujourd’hui, les tentatives de remise en marche de l’État, ce qui en reste ou celui qui essaie de se recréer, se heurtent continuellement à des contestations armées. La fin du régime Kadhafi a détruit le semblant d’Etat et a donné naissance à un régime de milices se partageant les régions et les villes. Des milices qui font mine de se mettre sous la coupe du ministère de la Défense ou de l’Intérieur refusent en réalité un retour à l’ordre étatique et donc au règne de la loi. Le nombre des milices qui ne daignent même pas « faire semblant » de se mettre sous la couverture des ministres est très élevé.

La mise en place d’institutions élues n’a pas changé les choses, les miliciens se posant en « gardiens de la révolution ». La manière dont ils « gardent » les puits de pétrole illustre parfaitement leur vision de nouveaux « propriétaires » du pays. Les Occidentaux ont fait la guerre à leur ex-ami Kadhafi pour des raisons fossiles - même s’ils invoquent des motivations humanitaires -, les acteurs opaques et masqués de l’après-Kadhafi se battent aussi pour la captation du pétrole. La Libye ne parvient plus de ce fait à répondre à ses engagements extérieurs avec des pertes estimées à 1,6 milliard de dollars depuis le 25 juillet dernier. L’incapacité des autorités élues à faire fonctionner les institutions face à des milices au jeu trouble et très vraisemblablement en accointances avec l’extérieur s’étend désormais au secteur névralgique et vital des hydrocarbures.

Les milices avaient déjà marqué une grande victoire en imposant une loi d’exclusion susceptible d’application très étendue à l’égard de tous ceux qui ont occupé une fonction sous le long règne de Kadhafi. Le pays se privait ainsi de facto des compétences – qui ne sont pas nombreuses – pouvant remettre en marche le pays et négocier au mieux vis-à-vis de l’extérieur. L’application de cette loi est une source de tension dans le pays. Le gouvernement, lui, est tiraillé dans plusieurs directions. Le ministre de l’Intérieur a démissionné dimanche en affirmant qu’il n’était pas en mesure de mener les réformes faute de soutien du Premier ministre. Lundi, des vedettes de la marine libyenne ont intercepté et empêché un navire pétrolier naviguant dans les eaux territoriales du pays d’entrer dans le port Al-Sedra. Une fermeté qui reste à confirmer par une véritable action de démantèlement des milices. Car, avec les accusations d’être devenu au Sud un nouveau foyer du terrorisme, les activités des milices donnent le portrait d’un État failli qui justifiera à terme une « prise en charge » par l’extérieur du rétablissement de « l’ordre ».

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Dominique Fernandez : Ramon
Bernard GENSANE
(Paris, Grasset, 2008) La lecture des livres de Dominique Fernandez (romans, livres de voyage, photographies) m’a toujours procuré un très grand plaisir. Avec, cependant, deux petits bémols. Pour se rassurer, j’imagine, Fernandez éprouve le besoin d’en faire des kilos, d’écrire jusqu’à plus soif. Dans son très beau livre sur Tchaikovski, par exemple, s’il ne nous décrit pas trois cents rues et artères russes, il n’en décrit aucune. Dans son Ramon, il nous inflige, par le menu (c’est le cas (…)
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Un écrivain doit désormais être un homme d’action... Un homme qui a consacré un an de sa vie aux grèves dans la métallurgie, ou aux chômeurs, ou aux problèmes du racisme, ou qui n’a pas perdu son temps. Un homme qui sait où est sa place. Si vous survivez à une telle expérience, ce que vous raconterez ensuite sera la vérité, la nécessité et la réalité, et perdurera.

Martha Gellhorn, 1935

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