Il ne sert à rien de se la jouer petit chimiste amateur ou ingénieur des "mines".
Et relever les incohérences ne donne pas un coupable tout désigné : encore faut-il avoir des preuves irréfutables, ou, mieux, des aveux.
Et cela ne sera jamais le cas, quoi qu’on puisse en penser, d’autant plus que cet acte commis sur le sol US contre des citoyens USaméricains serait rédhibitoire pour la population US.
Autant, ils acceptent (ou ont accepté) les assassinats de féroces Viets, ceux de "terroristes" musulmans, censés être capables de faire sauter les Etats-Unis avec une grenade mouillée, ou de ces sauvages Africains, prêts à commettre un génocide en moins de temps qu’il faut pour le dire, si on le leur présente comme des mesures de protection de leur personne, autant, les USaméricains ne pardonneraient jamais à leurs dirigeants si on leur disait qu’ils ont commandité l’assassinat à grande échelle de leurs concitoyens.
Parce que le discours des classes dirigeantes, est fondé, justement, sur cela : la sécurité des citoyens.
Elles leur ont constamment "vendu" le "us versus them", le "nous devons aller les attaquer chez eux avant qu’ils ne viennent le faire chez nous", le "c’est parce qu’ils haïssent nos libertés", etc., pour justifier les conquêtes impérialistes.
Et ils sont sous perfusion constante de propagande, qui leur parle en boucle de terroristes armés jusqu’aux dents capables de faire sauter leur maison de banlieue ou qui mythifie les "boys", alors que les simples troufions ne sont que de la chair à canon, sans cesse renouvelée pour alimenter les guerres impérialistes, tout cela sur fond de bannière étoilée.
Donc, on ne saura jamais. D’autant qu’il n’y a pas eu d’enquête digne de ce nom. Et ces 28 pages qu’on leur agite sous le nez sont de la roupie de sansonnet.
Mais il est clair que le gouvernement de l’époque a menti sans scrupules et de façon flagrante à la population, en particulier, en leur signifiant "circulez, il n’y a rien à voir", en se livrant à une pseudo-enquête sans moyens financiers en conséquence et vite refermée, et en donnant des explications peu vraisemblables.
Voir le discours de Bush du 20 septembre 2001, où il prépare psychologiquement la population à la guerre en annonçant solennellement que l’heure est grave, car, c’est la première fois qu’autant de citoyens US sont attaqués sur leur propre sol.
C’est dans ce discours qu’il désigne les coupables de ces attentats, à savoir Al-Qaïda, expliquant que "l’objectif de cette organisation terroriste n’est pas de faire de l’argent, mais de tuer les chrétiens et les juifs, de tuer tous les "Américains", sans faire de distinction entre les militaires et les civils, y compris les femmes et les enfants".
Rien que ça (il précise qu’il y a des milliers de ces terroristes dans 60 pays. Brrr ! ça fait froid dans le dos). .
Il ajoute : "ce groupe et son chef, un certain Oussama ben Laden, sont liés à d’autres organisations islamistes de différents pays, comme en Égypte ou en Ouzbékistan".
Exprimant son empathie pour la population afghane, il s’en prend ensuite aux talibans, qui, dit-il, sont "sous l’influence d’Al-Qaïda", cette organisation apparemment puissante et dangereuse dont personne n’avait jamais encore entendu parler.
Au passage, tout le monde devrait savoir maintenant que, bien que cité comme chef d’Al-Qaïda, l’organisation responsable, donc, selon Bush, de ces attentats, Ben Laden ne figurait pas parmi ceux que le FBI recherchait dans ce cadre. Cherchez l’erreur.
Ensuite, Bush annonce dans la foulée, qu’il faut que toutes les mesures défensives soient prises pour protéger la population US, et c’est à cet effet que les membres de son cabinet ministériel ont décidé de créer le département de Sécurité Intérieure.
Puis, il en appelle à l’ensemble du "monde civilisé" pour qu’il se tienne prêt à intervenir à leurs côtés.
Peu de temps après le 11/sept, il y a eu l’envoi d’enveloppes contenant du charbon (anthrax en anglais) qui a fait cinq morts, ce qui, selon le FBI, constituait le pire attentat biologique qui ait eu lieu aux US.
La convergence de ces événements entrainait dans la foulée la création du département de Sécurité intérieure et l’élaboration du Patriot Act.
En octobre 2001, l’administration Bush exigeait que l’Afghanistan livre ben Laden et d’autres membres d’Al-Qaïda présumés coupables des attentats, mais face au refus des talibans, les US lançaient des offensives militaires dans le pays.
Mais c’était surtout l’Irak que les US visaient. Peu s’en souviennent, probablement, mais, dès le début de son mandat, Bush, lançant des messages subliminaux, diabolisait déjà, sans raison apparente, l’Irak et Saddam Hussein. Mais la population ne voulait plus entendre parler de guerre et, aussi abominable qu’ait été le portrait qu’il en était fait, elle ne se sentait pas concernée.
En 2002, Bush renforçait les sanctions contre l’Irak et en décembre de la même année, il déployait des forces armées dans le pays, prétendant, au début, que Saddam Hussein avait des liens avec Al-Qaeda, argument qu’il a remplacé par la détention d’ADM.
Trois mois plus tard, Bush déclarait officiellement la guerre au gouvernement de Saddam Hussein.
Il était enfin arrivé à ce qu’il voulait (lui, et ceux qui l’avaient mandaté pour le faire) : le démantèlement de l’Irak.
Parallèlement, il y a eu la déstabilisation du Soudan par procuration et la dévastation de la Somalie. (Etc.)
La "Guerre contre le Terrorisme" ratisse large.
Mais dire que le "système" commence aux attentats du 11/sept, c’est erroné. Ce n’est qu’une étape supplémentaire qui a permis d’aggraver encore la situation pour les populations aux US et à l’étranger. Mais tout avait déjà été lancé auparavant.
D’autre part, les conquêtes impérialistes se sont toujours appuyées sur des mensonges, la diabolisation des populations étrangères et /ou de leurs dirigeants, et, si la population est rétive, un bon petit choc psychologique.
L’histoire est jalonnée d’opérations soupçonnées d’avoir été réalisées sous fausse bannière, ce qu’il est encore aujourd’hui difficile de prouver à coup sûr et qui divise les historiens. Comme le grand incendie de Rome par Néron.
D’autres, comme l’opération Northwoods, n’ont pas vu le jour. Mais l’idée y était. Il s’agissait (entre autres plans) de faire commettre une série d’attentats contre des citoyens US aux Etats-Unis et d’en rendre Castro responsable pour pouvoir déclencher une guerre contre Cuba.
Kennedy, échaudé par le fiasco de la "Baie des Cochons", avait refusé tout net.
Hermann Göring avait déclaré, en son temps :
"Spontanément, les gens ordinaires ne veulent pas la guerre, ni en Russie, ni en Angleterre, ni en Amérique, ni en Allemagne. C’est clair. Mais, en définitive, ce sont les dirigeants d’un pays qui en déterminent la politique, et ce n’est pas bien compliqué d’amener les populations à suivre, qu’il s’agisse d’une démocratie, d’une dictature fasciste, d’une monarchie parlementaire ou d’une dictature communiste … qu’elles aient ou non le droit de s’exprimer, on peut toujours les persuader d’exécuter les ordres des dirigeants. C’est très facile. Ce qu’il suffit de faire, c’est leur dire qu’elles sont attaquées, et accuser les pacifistes d’antipatriotisme et de vouloir mettre le pays en danger. Cela fonctionne de la même façon dans tous les pays".
Et, au fait, les archives sur l’assassinat de John Kennedy ont été rendues publiques. Et on sait qui l’a finalement assassiné ?
Oui. Lee Oswald.
En marge : remarque linguistique
Je le constate dans beaucoup de traductions :
Le substantif anglais "official" ne se traduit pas en français par "officiel", mais par haut-responsable, haut-fonctionnaire, haut gradé (pour l’armée), et au pluriel : les autorités, le pouvoir, etc.
Il y a suffisamment de possibilités pour qu’on ne traduise pas par un anglicisme, qui tôt ou tard, passera dans le langue indument.
Les "officiels", en français, sont les délégations de personnes lors d’événements ponctuels, chargées d’un pouvoir ou mandatées, comme les gens dans les tribunes "officielles" des défilés militaires, ou de rencontres sportives (vélo, foot, etc.).
La femme du préfet, par ex, peut faire partie des "officiels", mais pas des "hauts-fonctionnaires", si elle n’a pas d’activité précise.