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Le Monde Diplomatique (février 2012)

Dans Le Monde Diplomatique de février 2012, Serge Halimi se projette dans l’après Tobin : « En 1997, notre journal a popularisé l’idée d’une taxe sur les transactions financières. Celles-ci représentaient alors quinze fois la production annuelle mondiale. Aujourd’hui, c’est près de soixante-dix fois. Il y a quinze ans, on ne parlait guère de crédits subprime et nul n’imaginait une crise de la dette souveraine en Europe. La plupart des socialistes européens, envoûtés par le premier ministre britannique Anthony Blair, ne juraient que par l’« innovation financière ». Aux États-Unis, le président William Clinton se préparait à encourager les banques de dépôt à spéculer avec l’argent de leurs clients. Quant à M. Nicolas Sarkozy, il se pâmait devant le modèle américain et rêvait de crédits subprime à la française… ».

Joseph Sassoon (un parent du célèbre écrivain ?) explique comment les tyrans prennent leurs décisions : « Pendant plusieurs décennies, en Irak et en Syrie, Saddam Hussein et Hafez Al-Assad - puis son fils Bachar - ont exercé un pouvoir sans partage. Encensés par des médias à la solde, les tyrans s’aveuglent aussi bien sur leur popularité que sur des réalités internationales complexes, ce qui les conduit à prendre des décisions désastreuses. »

Pour G.M. Tamas, la Hongrie est le laboratoire d’une nouvelle droite : « « Travail, foyer, famille, nation, jeunesse, santé et ordre », telles sont les valeurs dont se réclame le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Il espère ainsi conserver le soutien des classes moyennes, laborieuses et « saines ». Et son gouvernement de droite nationaliste est bien décidé à présenter comme autant d’agents de l’étranger ceux qui, en Hongrie même, s’opposent à sa politique. »

Martine Bulard est allée se rendre compte de la « fièvre commerciale » à Taïwan : « Même soulagement à Taïpeh, Pékin et Washington au lendemain de l’élection présidentielle taïwanaise de janvier : M. Ma Ying-jeou, fervent partisan du rapprochement avec la Chine continentale, a été réélu avec une confortable majorité. »

Bruce Cumings reprend la thématique bien connue des deux corps du roi à propos des Kim en Corée : « Les discussions du groupe des Six qui s’étaient interrompues après la mort de Kim Jong-il, ont repris pour obtenir une dénucléarisation du pays. Si le nouveau président Kim Jong-un multiplie les visites officielles aux armées, son frère aîné, installé à Macao, prédit l’effondrement imminent du régime. »

Pour Anne-Cécile Robert, certains veulent étrangler l’ONU : « Pour la seconde fois en cinquante ans, les Nations unies ont adopté un budget en baisse. Si la crise financière justifie officiellement cette réduction, les Etats membres n’hésitent pas à la contourner. L’Organisation semble chercher sa voie dans une géopolitique en plein bouleversement. »

Jean Ziegler explique pourquoi le riz est devenu un produit financier : « Pour lutter contre la faim, au-delà de l’aide ponctuelle, et nécessaire, il faudrait soustraire les matières premières agricoles au système de spéculation, comme le proposent des économistes. »

A lire un fort dossier sur la « main basse » opérée sur les salaires en Europe. Anne Dufresne revient sur le consensus de Berlin : « Grèce, Roumanie, Belgique… Depuis quelques mois, Bruxelles place l’évolution des salaires au coeur de sa stratégie de résolution de la crise qui secoue l’Europe. Mieux, elle somme les autorités nationales d’obtenir des baisses. », et sur la difficile riposte des syndicats européens : « Contre l’harmonisation des rémunérations par le bas, un salaire minimum européen formerait un solide rempart. Et entraverait le dumping social au sein de l’Union. Pourtant, l’idée ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats. »

Pour Sam Pizzigati, il est une nouvelle urgence, celle de plafonner les revenus (une idée qui nous vient … des États-Unis !) : « Si la pauvreté soulève une indignation unanime - il faudrait la combattre pour rendre le monde plus juste -, la fortune est plus rarement perçue comme un problème. Mais, avec la tempête financière, le lien entre l’une et l’autre refait surface. En même temps qu’une idée née aux États-Unis il y a plus d’un siècle : limiter les revenus des plus riches. »

Julien Brygo revient sur la grève des agents de Roissy et de leurs salaires à la baisse : « En décembre 2011, les agents privés de sûreté des aéroports de France ont fait onze jours de grève contre l’un des effets ordinaires de l’externalisation de services publics : la pression à la baisse sur les salaires. »

Bernard Frio explique pourquoi les cotisations sont un levier d’émancipation : « Mutualiser la richesse, revendication utopique ? Projet réaliste, au contraire : sans toujours le savoir, nous collectivisons déjà une bonne part des salaires grâce aux cotisations sociales. »

Selon Aurélien Barreau, on saura bientôt peut-être comment est né l’univers : « A Genève, les chercheurs traquent la fameuse « particule-Dieu », le boson de Higgs, qui pourrait permettre d’expliquer les propriétés du cosmos. La quête de l’infiniment petit transformerait alors la physique pour nous éclairer sur la naissance de l’Univers… »

Pour Sanou M’Baye, l’Afrique décolle mais le Sénégal stagne : « En annonçant sa candidature à la présidentielle du 26 février, le chanteur Youssou N’Dour a ajouté son nom à une liste déjà longue d’opposants au président Abdoulaye Wade. La vie politique sénégalaise ressemble à un chaudron de déception et de colère sur fond de crise sociale. Mais le mal dont souffre le pays - en panne de croissance - déborde le cadre des clivages politiciens. »

Et pendant ce temps-là , les Sarahouis résistent obstinément (Olivier Quarante) : « Depuis la signature d’un cessez-le-feu entre le Front Polisario et le gouvernement marocain, toutes les tentatives de solution diplomatique au Sahara occidental ont échoué. Sur le terrain, la situation dégénère. »

Rémi Carayol trouve ambiguë la lutte contre la piraterie au large de la Somalie : « Neuf preneurs d’otages somaliens ont été tués, le 25 janvier, par les forces spéciales américaines venues libérer deux humanitaires. L’Alliance atlantique intensifie la lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, où sept Occidentaux seraient retenus contre leur gré. Dans ce combat, Paris, comme ses alliés, n’hésite pas à employer les moyens les plus expéditifs. »

Anne Vigna doute de l’enseignement dans enseignants dans les télécollèges mexicains : « Alors que les cartels de la drogue contrôlent des régions entières du pays, l’affaiblissement de l’Etat mexicain préoccupe jusqu’à Washington. Il s’observe également dans le domaine de l’éducation, où les stratégies technophiles de Mexico pour « réduire les coûts » ne sont pas toujours très convaincantes. »

Alexander Cockburn revient sur les débuts de la contre-culture aux États-Unis il y a un demi siècle : « A l’aube des années 1960, les groupes radicaux se multiplient aux États-Unis. Le mouvement Etudiants pour une société démocratique connaît un succès inattendu. Son manifeste, publié il y a un demi-siècle, s’est imposé comme le document de référence de la contre-culture américaine. »

On passe un bon moment avec Felix Stalder qui nous parle d’Anonymus : « Le 19 janvier, le FBI fermait le site de téléchargement Megaupload, déclenchant une riposte du collectif Anonymous : les sites de la Maison Blanche et d’Universal Music, notamment, étaient touchés. De New York au Caire en passant par Tunis, des réseaux virtuels à la rue, une nouvelle culture de la contestation a émergé. Ceux qui l’ont forgée découvrent à la fois l’étendue et les limites de leur pouvoir. », ainsi qu’avec Navid Hassanpour (" Révolte égyptienne avec ou sans Twitter " ) : « « Si vous voulez libérer une société, vous n’avez qu’à lui donner accès à Internet. » Les événements égyptiens offrent un terrain d’étude unique pour vérifier la validité de cette maxime. »

Mais Smaïn Laacher et Cédric Terzi constatent qu’au Maghreb les blogueurs sont fatigués : « Les révoltes arabes ont fait émerger dans les médias la figure du cyberactiviste, documentant les conditions de vie de la population et le sentiment d’injustice qu’elles engendrent. »

Un très bel article de John Berger sur l’exposition Danser sa vie au Centre Pompidou : « Au siècle précédent, Edgar Degas, par son travail sur les ballerines, tentait de percer le mystère du mouvement, mais aussi, niché dans la chair, le secret de la condition humaine. »

Enfin, pour Maurizio Lazzarato, la dette c’est le vol du temps : « Le phénomène de la dette ne se réduit pas à ses manifestations économiques. Il constitue la clé de voûte des rapports sociaux en régime néolibéral, opérant une triple dépossession : d’un pouvoir politique déjà faible, d’une part grandissante de la richesse que les luttes passées avaient arrachée à l’accumulation capitaliste, et, surtout, des possibles. »

http://bernard-gensane.over-blog.com/

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