RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le Congrès des États-Unis contre les droits des peuples ?

Les édiles états-uniennes ont-elles un problème avec la démocratie et les droits des peuples ? Ou sont-elles adeptes de l’axiome « fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais » ? Dans les deux cas, il faut croire que oui ! Ce qui induit une sorte de totalitarisme selon lequel, des personnes ont tous les droits, et peuvent faire et décider tout ce qu’ils ordonnent quand d’autres, leur seul droit serait de se conformer et d’appliquer ce qui a été décidé pour eux. C’est du moins l’impression que donne la condamnation par le Congrès des EU de la résolution 2334 du Conseil de sécurité (votée le 23 décembre 2016) qui juge « illégales » les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Ainsi, les parlementaires étasuniens demandent-ils le retrait de la résolution onusienne ou sa modification « afin qu’elle ne soit plus unilatérale et anti-Israël » et permette une solution au conflit par « des négociations bilatérales directes entre les deux parties ».

Premier point : le Congrès des EU estime la résolution de l’ONU « anti-Israël » du fait qu’il lui est demandé d’arrêter la colonisation. En fait, le Conseil de sécurité s’est conformé à sa mission, et il n’y avait rien d’anti-Israël dans la résolution sus-citée. De nombreux pays ont été sanctionnés par l’ONU. Or, jamais ils n’ont accusé cette institution d’être contre eux. Alors, le droit international, que représentent l’ONU et le Conseil de sécurité, doit-il concerner uniquement les pays sans grade, mais Israël, pas touche ? Bien sûr que ce serait là une hérésie !

Deuxième point : les parlementaires étasuniens appellent à des « négociations bilatérales directes » entre les deux parties. Certes ! Toutefois, est-il concevable de négocier alors que l’une des parties (Israël en l’occurrence) poursuit la colonisation et la reconfiguration des territoires palestiniens occupés ? Il est patent, néanmoins, que le Congrès ne peut ignorer qu’une série de négociations « directes », parrainées par les Etats-Unis, eurent lieu entre 1993 et 2014, qui ont toutes échoué du fait d’Israël, de l’aveu même de diplomates étasuniens, y compris John Kerry. Aussi, nous serons curieux d’écouter ce que diront les parlementaires dans le cas de figure – à tout le moins imaginaire – où une partie des Etats-Unis serait occupée par des forces étrangères et qu’on leur demanderait de négocier (avec ces occupants) au moment où ceux-ci y construisent des colonies et tentent d’en modifier la morphologie ? C’est celle-là la question de fond : comment négocier avec Israël qui par son action rend impossible la création de l’Etat de Palestine ? Or, l’équation est simple : il suffit de faire appliquer les résolutions de l’ONU – notamment les résolutions 242 (1967) et 338 (1973), qui stipulent le retrait d’Israël sur la ligne verte de 1967, frontière entre les deux pays internationalement reconnue] qui défendent le droit d’Israël à l’existence et garantissent le droit des Palestiniens à avoir un Etat.

Le Congrès des EU est-il contre cette forme première de la démocratie, assurant une coexistence pacifique entre les deux Etats ? Il faut le croire dès lors qu’il assimile tout rappel à l’ordre d’Israël, à un acte « anti-Israël ». Un fait patent : la communauté internationale – Etats-Unis y compris – ne reconnaît ni l’occupation ni l’annexion des territoires, encore moins les colonies, estimées unanimement illégales. Le Congrès va-t-il à l’encontre du droit international, en étant contre des résolutions pertinentes qui tracent une issue à un conflit complexifié à dessein ? La démocratie fonctionnerait-elle, selon les parlementaires des EU, de façon tendancieuse qui s’appliquerait différemment pour les uns et les autres ? Israël est membre de l’ONU, aussi ses résolutions s’appliquent et doivent s’appliquer de la même façon à l’Etat hébreu qu’aux autres nations dans le monde. Pour rappel, en 2004, le Conseil de sécurité a voté une résolution (1559) exigeant de la Syrie le retrait sans délai de ses troupes stationnées au Liban. Les Etats-Unis, le Congrès en particulier, ont fait des pressions intenses sur Damas pour qu’elle s’y conforme et que force reste à la loi. Peut-il y avoir deux poids deux mesures pour la loi universelle qui jugerait selon que vous soyez faible ou puissant ? Le Congrès des EU, serait-il de mauvaise foi et considérerait-il son autorité sur les Etats-Unis comme extensible au reste du monde et/ou que le droit étasunien prévaudrait sur le droit international ? Aussi, cela clarifierait la donne que le Congrès explique pourquoi les lois internationales (que sont les résolutions de l’ONU) s’appliquent et doivent s’appliquer à la Syrie – un exemple parmi d’autres – mais pas à Israël ? Au Proche-Orient, il est question du déni de droit fait au peuple palestinien spolié de ses terres. Les représentants de la plus grande démocratie du monde, vont-ils nous faire croire que la colonisation israélienne et ses retombées négatives sur la paix sont des actes démocratiques ? Telle est la question !

Karim MOHSEN

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/259078-le-congres-us-contre-les-dro...
URL de cet article 31487
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Interventions (1000 articles).
Noam CHOMSKY
à l’occasion de la sortie de "Interventions", Sonali Kolhatkar interview Noam Chomsky. Depuis 2002 le New York Times Syndicate distribue des articles du fameux universitaire Noam Chomsky, spécialiste des affaires étrangères. Le New York Times Syndicate fait partie de la même entreprise que le New York Times. Bien que beaucoup de lecteurs partout dans le monde peuvent lire des articles de Chomsky, le New York Times n’en a jamais publié un seul. Quelques journaux régionaux aux Etats-Unis (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La seule et unique raison pour laquelle certaines parties de la classe dirigeante n’aiment pas Trump, ce n’est pas parce qu’il ne défend pas leurs intérêts (il le fait), mais parce qu’il gère mal les événements et les récits d’une manière qui expose à la vue de tous la laideur de l’empire."

Caitlin Johnstone

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.