AFP COCHABAMBA (Bolivie), 17 oct 2009 (AFP) L’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), bloc antilibéral de neuf pays latino-américains, a adopté vendredi en Bolivie un traité lançant le sucre, unité de compte régionale voulue comme tremplin vers une monnaie unique, affranchie du dollar.
Un sommet de l’Alba, réuni à Cochabamba (centre) a lancé le Sucre (Système unique de compensation régionale), vouée à rester pour des années une "monnaie virtuelle", un système de compensation d’échanges commerciaux entre les pays adhérents, via les Banques centrales.
Si le Sucre doit être mis en place graduellement à partir de 2010, aucun échéancier n’a été suggéré à Cochabamba pour un passage à terme à une monnaie unique, processus qui génère le scepticisme d’économistes et de milieux entrepreneuriaux de la région.
Les pays de l’Alba n’en ont pas moins salué "un pas vers la souveraineté monétaire, pour nous libérer de la dictature du dollar", comme a lancé en citant l’exemple de l’euro le président Hugo Chavez du Venezuela, la locomotive qui pèse 70% du bloc économique mineur qu’est l’Alba.
Fondé par le Venezuela et Cuba en 2004, l’Alba réunit leurs principaux alliés antilibéraux en Amérique latine : Nicaragua, Equateur, Bolivie. Honduras, Dominique, Saint-Vincent, Antigua et Barbuda complètent l’Alliance. Le Paraguay évalue une éventuelle adhésion.
Chavez a invité d’autres pays, l’Argentine et les états d’Amérique centrale, a se joindre à l’intégration monétaire.
Le principe du Sucre avait été adopté à un précédent sommet de l’Alba en avril au Venezuela. Il doit son nom au héros de l’indépendance sud-américaine Jose Antonio Sucre (1795-1830).
Quant à l’éventuelle monnaie unique, la Bolivie a suggéré cette semaine le nom de "Pacha" ("Terre", en indien quechua).
Le sommet de Cochambamba a aussi réfléchi à un mécanisme régional d’arbitrage pour se substituer au Centre international de réglement des différends relatifs à l’investissement (Cirdi), dépendant de la Banque mondiale. La plupart des pays de l’Alba s’en sont retirés ces dernières années.