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La Vie est à nous ! : Le Sarkophage N° 36/37

Le numéro 36/37 de La Vie est à Nous ! : Le Sarkophage annonce, navré, que cesse sa version papier, pour mieux rebondir sur le net, avant d’ambitieux projets pour la rentrée.

"Nous sommes tristes de vous annoncer que nous sommes dans l’obligation de cesser brutalement l’édition papier de notre journal car nous sommes totalement étranglés financièrement en raison de l’augmentation des frais de distribution et de fabrication.

Dès septembre 2013, un nouveau mensuel Les Z’indigné(e)s, la vie est à nous ! sera publié par les éditions Golias. L’équipe de la société éditrice de La Vie est à nous !/Le Sarkophage, est certes triste de devoir cesser cette belle aventure collective, mais nous sommes heureux qu’une autre débute, avec la même ligne éditoriale et sous la direction de Paul Ariès. Ce mensuel de 32 pages format A4 ne sera pas distribué en kiosque mais uniquement sur abonnement et vente directe au numéro. Il existera aussi en version numérique sur le site des éditions Golias."

Selon Paul Ariès (“ Résoudre la question du chômage ”), le capitalisme a toujours aimé disposer d’une armée de réserve pour opposer chômeurs et salariés et mieux exploiter ceux qui « ont la chance » de trimer. La mondialisation, en mettant les peuples en concurrence tandis que la petite caste au pouvoir s’entend sur ses propres rémunérations (qui ne doivent rien à la loi de l’offre et de la demande mais tout aux Comités de rémunérations des firmes), a permis au capital de paupériser les salariés et de créer artificiellement un chômage de masse mondial. Ce ne sont pas les appauvris du Sud qui volent les emplois des appauvris du Nord puisque le chômage concerne d’abord les peuples de la périphérie.

En attendant que les citoyens s’emparent de ce débat, imposant le retour à la retraite à 60 ans avec 37 annuités et demi, au prix d’une réduction des hautes retraites, imposons la semaine des 32 heures, imposons la limitation des stages en entreprise (il n’y a pas si longtemps, ils n’existaient pas même dans les lycées techniques), interdisons les stages non rémunérés au tarif des salariés, comme cela se pratique aux États- Unis.

Christine Jakse chante les louanges de la cotisation sociale :

Dès l’instant où les gouvernements successifs ont décidé du gel progressif des taux de cotisation sociale, entre 1979 et le milieu des années quatre-vingt-dix, les régressions sont allées bon train pour les salariés : droits d’accès à la sécurité sociale durcis et réduits, niveau des prestations affaiblis, durée de versement limitée.

Pour Laurent Paillard (le coin des sophistes), « Il faut avoir le courage d’imposer des sacrifices. »

Indice : l’aliénation religieuse peut prendre la forme du discours économique.

Solution : C’est au nom d’une pensée magique que sont décrétées les mesures d’austérité telles que diminutions des salaires, licenciements, atteintes à tout ce qui concerne la part socialisée du salaire – sécurité sociale, assurance chômage, droit à la retraite à un âge décent, augmentation larvée de la durée et de l’intensité du travail, etc. En effet, si la pensée économique dominante se plaçait dans le cadre des Lumières, les mesures adoptées devraient être fondées sur une analyse rationnelle de la situation permettant de comprendre les causes des déséquilibres économiques afin d’agir sur celles-ci. De cette façon, le peuple n’est pas conçu comme le seul souverain et l’existence des individus passe au second plan, c’est toujours la variable d’ajustement sacrifiée aux intérêts supérieurs du capital.

Yann Fiévet s’afflige de la longueur de la première année du quinquennat de Hollande :

Comme elle fut longue, la première année d’un règne qui pourrait en compter cinq. Longue de l’attente de changements qui ne viendront pas. Longue de l’amertume du constat que le président nouveau est, tout compte fait, un fieffé conservateur. Longue du dégoût du mensonge perpétué au sommet de l’État pour camoufler de vils conflits d’intérêts. Il est à craindre que « la bande à Hollande » continue de jouer avec nos nerfs, sourde qu’elle est au grand désarroi qui étreint le corps social. Les médecins attentifs savent qu’à tout moment les nerfs peuvent craquer.

Gérard Filoche sait où est l’ennemi : la récession est la faute au Medef et aux grands patrons :

C’est vous qui n’investissez pas. C’est vous qui bloquez les salaires. C’est vous qui augmentez les vôtres et vous goinfrez de stocks option, de retraites chapeaux, d’émoluments mirifiques à 600 fois le Smic, c’est vous qui bloquez l’argent, le stockez dans les îles Caïman et les caves à subprimes. C’est vous qui délocalisez, c’est vous qui violez même vos propres règles de concurrence, vos propres appels à la compétitivité.

Pierre Lucot réfléchit sur les notions de différence et de normalité :

Décidément, le début de ce quinquennat sera marqué par une aspi- ration à la normalité. Le débat autour du « mariage pour tous » relève de cette surprenante évolution des revendications sociales sollicitant de façon « prioritaire » non plus le droit à la différence (des homosexuels ou des célibataires) mais l’aspiration à la norme.

Aurélien Bernier écrit, sûrement en pure perte, à Alain Lipietz :

La grande habileté des libéraux est d’avoir bourré le crâne des citoyens avec de pseudo-lois économiques qui se révèlent fausses à l’usage.

Mais pour que ce projet se réalise, il faut retrouver l’audace dont vous faisiez preuve en 1984 : un vrai gouvernement de gauche doit agir, et rompre unilatéralement avec l’ordre libéral de Bruxelles. Jamais ce que vous écriviez à l’époque n’a été aussi valable qu’aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas dépoussiérer ces belles réflexions révolutionnaires ?

Philippe Corcuff demande si les gauches ne sont pas en plein coma intellectuel :

Peut-on se contenter de la tendance dominante au sein des gauches à la déflation intellectuelle et à l’inflation rhétorique, de rafistolages quant à « la moralisation de la vie publique » en nouveau prétendant à la chefferie demandant à ceux qui occupent les places qu’« ils s’en aillent » ?

René Balme et Camille Ariès s’entretiennent sur les politiques de santé dans nos villes :

Le fait que les communes investissent le champ de la santé en se dotant d’outils comme les centres de santé, les maisons de santé ou les pôles de santé va permettre de coller à une réalité territoriale et d’avoir une vision globale de l’état de santé de nos populations. Vous avez parfaitement raison : les patients ne sont pas responsables de leurs maladies ou, s’ils le sont, c’est à la marge. Il y a une responsabilité collective dans bon nombre de pathologies. Les maladies respiratoires, un certain nombre de cancers sont directement liés à ce que nous inhalons ou ingérons. La culture intensive, les pesticides, la pollution de l’air, la pauvreté, les conditions de travail, etc., sont la résultante de poli- tiques ou d’absence de politiques à l’échelle des nations qui débouchent sur une responsabilité collective que nous devons assumer et prendre en compte dans l’offre de soins. La culpabilisation dont vous faites état ne concerne pas que la maladie. Les pouvoirs ont étendu son champ dans de nombreux domaines : les accidents de la route, l’alcool, le tabac, la sexualité, etc. Il y a donc un vaste chantier qui suppose un travail en amont conséquent et pédagogique autour de ce sujet.

Paul Ariès pense qu’il s’invente une nouvelle écologie des pauvres en Afrique :

Extrait du livre de Paul Ariès Amoureux du Bien-vivre, Afrique, Amériques, Asie : que nous apprend l’écologie des pauvres ? , mai 2013, Golias :

L’Afrique fut pionnière dans la remise en cause de l’industrialisme avec la condamnation dès le XXe siècle des « Grands projets inutiles imposés » qualifiés alors d’« éléphants blancs », avec le refus d’un développement économique extraverti.

Pendant ce temps, on suffoque à Pékin (Olivier Canal) :

Si les années qui viennent de s’écouler ont posé le problème, ces dernières semaines ont révélé l’urgence des mesures à prendre pour éviter le chaos écologique. Ainsi, les dysfonctionnements actuels sont la démonstration que la croissance survoltée des Chinois n’est pas durable. Malheureusement, la pédagogie des catastrophes est encore à l’œuvre. Au final, nombreuses sont les entreprises polluantes qui viennent s’installer en Chine pour contourner les lois antipollution occidentales basées sur le « pollueur- payeur ». La population chinoise sup- porte à la fois les conditions de travail imposées par le capital international et se voit soumise à une dégradation rapide de son environnement.

C’est la double peine de l’hypercroissance menée à marche forcée par le régime communiste et productiviste de Pékin.

Pour Jean-Michel Drevon, il urge de lancer une nouvelle réflexion sur le service public :

Alors que le Front de gauche est divisé sur la stratégie à l’égard du Parti socialiste à l’occasion des municipales de 2014, l’analyse d’un cas concret prouve qu’on ne peut décidément pas s’allier au Parti socialiste, sauf exception locale.

Si la droite parfois s’insurge, comme pour le TOP (tronçon ouest du périphérique) lorsque le sénateur maire d’Oullins François-Noël Buffet se bat contre les décisions de l’exécutif communautaire, obtenant l’organisation d’un véritable débat public, s’il arrive que des élus locaux, poussés par des citoyens en colère osent s’opposer au « grand stade » et ses dépenses scandaleuses, le plus étonnant est qu’une partie de la gauche se fait complice, même de l’inacceptable.
En effet, en ce qui concerne le grand stade, véritable scandale où l’intérêt général est mis au service de celui très particulier et très privé du président de l’OL, on s’étonne de voir des élus qui s’affichent de gauche cautionner une telle politique malgré les mobilisations citoyennes. Si quelques-uns sauvent l’honneur, ils sont bien isolés.

Même topo sur les questions de services publics. D’abord avec la décision unilatérale de changer le système de la collecte des ordures ménagères. Malgré une grève unitaire et puissante des éboueurs et de leurs syndicats, non seulement Gérard Collomb passe outre mais, pour faire bonne mesure et montrer son sens du dialogue, il assigne les 7 dirigeants syndicaux au tribunal.

On l’a vu ensuite sur le retour en régie publique de l’eau. Un collectif très large se met en place dès 2011. Il se bat pendant un an et demi (pétitions, débats publics, conférence de presse, adresse aux élus) pour obtenir un véritable débat public organisé par le Grand Lyon, pour obtenir les informations lui permettant de faire la démonstration que l’eau, en tant que bien commun, impose un tel retour en régie publique, après 30 ans d’un contrat de DSP scandaleux et léonin aux profits de Veolia et Suez. Malgré l’évidence d’une telle solution, mise en œuvre à Grenoble avant-hier, à Paris hier, à Nice (par Estrosi !) aujourd’hui, à Bordeaux demain, Gérard Collomb, fidèle à lui-même, au mépris des élus et des citoyens annonce à la presse, avant même le vote officiel, la décision prise.

Enfin, Jean Gadrey revient sur l’articulation ehtre politique de gauche et productivité :

Les fabuleux gains de productivité de ces trois décennies et même ceux, de moins en moins élevés, des décennies suivantes, ont été largement fondés, via des technologies toujours plus lourdes, sur une exploitation déraisonnable des ressources naturelles.

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Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier. Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique (…)
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Quelqu’un qui a avalé la propagande sur la Libye, la Syrie et le Venezuela est bête, du genre avec tête dans le cul. Quelqu’un qui a rejeté la propagande sur la Libye et la Syrie mais avale celle sur le Venezuela est encore plus bête, comme quelqu’un qui aurait sorti sa tête du cul pour ensuite la remettre volontairement.

Caitlin Johnstone

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