Avec l’expansion militariste la bourgeoisie de l’empire cherche à s’approprier des ressources naturelles et à exercer la domination sur les marchés de la périphérie
Le bloc de pays impérialistes qui détruit la Libye sous la devise "d’une mission humanitaire" se prépare à intervenir en Syrie. Nicolas Sarkozy, président de la France et une sorte de ’’rescapé’’ du colonialisme le plus barbare, vient de déclarer que l’ONU doit dire si elle intervient dans le pays arabe. "La brutalité est inacceptable" , a-t-il affirmé avec une effronterie absolue. Il a fait cette déclaration en compagnie de Silvio Berlusconi, premier ministre italien et le plus grand corrompu de l’ancien monde. Le bouffon péninsulaire a déclaré que l’Italie se joindrait aux bombardements contre le gouvernement libyen. Dix jours avant il avait juré que son pays ne ferait "jamais" une telle chose. Cependant cette fois-ci il a assuré qu’en réalité ce ne sont pas des bombes ce que déchargent sur le peuple libyen les avions de la "mission humanitaire" .
En Syrie, la bourgeoisie impérialiste répète les manoeuvres qui ont frayé le chemin à l’intervention ouverte en Libye. Dans cette étape le rôle central est joué par les agences de nouvelles et les grands moyens de presse, experts dans la falsification de l’information. Depuis des semaines, les titres des quotidiens, des radios et de la télévision rendent compte des ’’massacres sanglants’’ que le gouvernement syrien pratique contre les manifestants pacifiques qui réclament la démocratisation du régime. Simultanément, les gouvernements occidentaux font appel au président Bashar Al Assad pour qu’il mette fin à la répression. Cependant, dans l’une de ses dernières dépêches le correspondant de TeleSUR au Moyen-Orient a mis en évidence l’un de ces habituels montages médiatiques. Le samedi 23 avril, le journal argentin Clarin a ainsi intitulé un article :
" Manifestation, répression et massacre en Syrie : il y a déjà plus de 80 morts" . La source de l’information était le Comité Syrien des Droits de l’homme avec siège à Londres. Un avocat et un défenseur des droits de l’homme cité par le quotidien a assuré que les colonnes de manifestants pacifiques ont été non seulement attaquées par les forces de répression régulières , mais aussi par des groupes durs du régime. En revanche, le correspondant de TeleSUR a informé que ce jour s’étaient produites de petites concentrations dans des localités distinctes ; la plus importante dans la ville de Deraa, à l’est, elle a réussi à ressembler entre 500 et 1.000 manifestants sans que la police ne réprime avec des gaz lacrymogènes ou armes à feu. Le choc s’est produit quand des groupes armés ont tiré contre des agents de sécurité et de l’armée. Le solde a été de 11 morts, 5 d’eux des femmes-policiers, et 40 blessés.
Entre-temps, Ghasan Ben Jeddo, directeur D’AL Jazeera (en fait le directeur du bureau à Beyrouth - NdR), a renoncé à son poste en qualifiant dépourvue "d’objectivité et le professionnalisme" la couverture que l’agence réalise au Moyen-Orient. Le journaliste tunisien a accusé la chaîne du Qatar d’avoir lancé une campagne diffamatoire contre le gouvernement syrien et d’être devenue un moyen de propagande.
La préparation des guerres impérialistes grâce au montage d’une construction symbolique ne constitue pas une nouveauté. L’un des cas les plus significatifs a été la destruction de l’ancienne Yougoslavie de la part de l’OTAN en 1999. Il y a quelques semaines, pendant un reportage, Noam Chomsky a fait mention d’une lettre qu’avait envoyée en 2007 Dietmar Hartwing, qui était chef de la mission européenne au Kosovo jusqu’à la veille du commencement des bombardements, à la chancelière Angela Merkel. Dans ce texte Hartwing a expliqué qu’il n’y a pas eu un seul rapport entre novembre 1998 et le commencement des opérations qui indiquait l’existence de délits graves ou systématiques des serbes contre les Albanais, ni aucun acte qui pouvait être assimilable au délit de génocide. Cependant, l’OTAN, en marge de l’ONU et sous des drapeaux "humanitaires", a écrasé sous le poids de ses bombes Belgrade et les principaux centres névralgiques de l’ex-Yougoslavie.
Le capitalisme traverse l’une de ses crises les plus profondes et le programme de la bourgeoisie pour faire face à la catastrophe est basé sur deux points principaux : la surexploitation des masses travailleuses et l’expansion militariste destinée à s’approprier des ressources naturelles et à exercer la domination sur les marchés de la périphérie. Le capital cherche à échapper à la crise avec une fuite en avant, et dans sa course désespérée il est devenu le plus grand danger qui plane sur l’avenir de la civilisation.
Osvaldo Calello
pour Socialismo Latinoamericano
9 mai 2011
http://www.izquierdanacional.org/periodico/articulos/siria_proximo_objetivo_de_la_mision_humanitaria_de_la_otan/
(traduction non précisée)