« Nous risquons des catastrophes nationales (…) mais qui auront en plus un impact sur la stabilité du monde entier », a déclare Jacques Diouf, dans un entretien accordé à l’édition électronique de l’hebdomadaire allemand Die Zeit et rapporte par l’agence cubaine AIN.
Pour le directeur général de la FAO, la crise actuelle, provoquée par la flambée des prix des aliments, n’est qu’un « signe avant-coureur » d’une crise mondiale plus grave encore qui va éclater inévitablement si un accroissement de l’aide à l’agriculture n’est pas mis en oeuvre.
Diouf souligne que « la montée des prix est un signe qu’il va se passer autre chose », étant donné « l’augmentation de la demande ».
« Ce que nous voyons aujourd’hui, ce n’est qu’un signe avant-coureur », estime-t-il, avant de souligner que « si nous laissons les choses en l’état, nous risquons des catastrophes nationales dans les pays concernés mais qui auront en plus un impact sur la stabilité du monde entier ».
Il critique le fait que « l’aide au développement dans le secteur agraire a été divisée par deux entre 1992 et 2000 » et que depuis le début des années 1980, la Banque mondiale « a drastiquement réduit ses dépenses pour l’agriculture ».
Le directeur de la FAO confirme que, même si la planète a la capacité nécessaire pour alimenter l’humanité, « nous allons droit à la catastrophe » sans l’adoption de mesures urgentes.
Jacques Diouf se prononce en faveur d’ une augmentation urgente des aides en estimant que « nous devons mettre des moyens à disposition pour que les Etats puissent compenser la hausse des prix ».
« A court terme, il va falloir aussi distribuer aux paysans des semences et des engrais pour la saison à venir », ajoute-t-il .
Le directeur général de la FAO met l’accent sur « l’irrigation insuffisante » en signalant que « le problème de l’Afrique est l’irrigation des champs et l’approvisionnement en eau des habitants ».
Après avoir déclaré que les populations d’au moins 37 nations risquent de mourir de faim, Jacques Diouf prévoit une multiplication des révoltes populaires si le monde ne change pas son modèle de développement.
D’après des sources officielles, malgré la hausse de 2,6% de la production mondiale, la facture de l’importation de céréales dans les pays les plus pauvres va augmenter de 56% en 2008.
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