Je suis bien d’accord que la révolution de 1917 fut le point d’orgue de grand bouleversement historiques. D’un coté, Lénine a planté les graines qui allaient donner naissance au stalinisme, en privant les soviets de tout pouvoir pour le donner à un parti qui allait s’y accrocher. D’un autre côté, la révolution russe a permis des avancées sociales sans précédent dont certaines comme l’excellent système éducatif résiste encore au virage à 180 degrés imposé par le retour au capitalisme.
Ceci dit, il faut bien voir que chez nous, l’histoire est écrite par Hollywood et des médias tous plus capitalistes les uns que les autres, et que la majorité des gens assimilent le communisme au diable. De plus, il est difficile de leur donner tord quand on assiste aux débats internes à la gauche, laquelle est pétrifiée entre une bande majoritaire de collabos tout autant capitalistes que la droite et des marxologues pétrifiés dans leurs dogmes figés dans la pierre. Le seul point sur lequel cette gauche arrive à se mettre d’accord est quand des mouvements progressistes surgissent, comme les indignés ou Occupy. Ils se ruent alors, les uns pour tenter de les récupérer, les autres pour les combattre.
Le seul espoir de changement que je puisse voir réside dans la faculté des peuples à s’auto-organiser. Ce n’est pas nouveau, Marx nous l’a dit, Nietsche a enfoncé le clou en nous faisant remarquer que c’est en militant que l’on devient révolutionnaire, et Reich en a remis une couche en nous invitant à prendre nos responsabilités, c’est à dire à cesser de crier Heil, heil ou Viva, viva, et à croire en nous à la place pour être ainsi nos propres libérateurs.
Dans cette optique, le principal problème est que la majorité des gens sont convaincus, à l’image des religions qui toutes nous promettent une vie meilleure dans un hypothétique autre vie après la mort ou dans une tout autant hypothétique autre vie tout court, que de toutes façons, ils font ce qu’ils veulent. Face à cette inertie irrationnelle, et comme Reich l’a très bien montré, les théories rationnelles n’ont aucune prise. La seule chose qui puisse incité les impuissants qui composent la majorité des gens à passer à l’action est l’exemple pratique. Ce qui nous ramène à des associations de base comme les associations de quartier, des communes comme Marinaleda en Espagne, ou les mouvements qui font si peur à la gauche traditionnelle comme les indignés ou Occupy, et en général toutes les formes de résistances actives, des squats aux manifs pacifistes ou pour l’environnement, destruction d’OGM, etc, la liste est longue quand on essaie de la faire.
Un des problèmes majeurs est que les associations de base sont souvent tentées de chercher des appuis auprès des associations et partis institutionnels. Ses appuis ne seront jamais intéressés et viseront toujours à contrôler, à récupérer ou à détruire la résistance au système, résistance qu’un parti ou un organisation institutionnelle combattra toujours car elle est partie prenante de ce système et sa survie dépend de la survie du système. Par exemple, les socialistes n’ont jamais hésité à voter les crédit de guerre quand le système était menacé. Et socialistes comme syndicalistes s’empressèrent de retourner leur veste quand ils furent interdit par Hitler. Quand aux verts, en Suisse nous avons deux partis verts, les verts de gauche et les verts libéraux. La seule différence entre ces deux partis est que les verts de gauche essaient de nous faire croire que la politique économique ultra-libérale qu’ils défendent est une politique de gauche. La droite doit bien rigoler.
Donc nous sommes dans un marasme total, lequel est avant tout un marasme de la pensée. Ce marasme est entretenu par les médias, ce que les politiciens, qui ont tous lu Mein Kampf, voient d’un très bon oeil. Celui qui contrôle les médias contrôle les masses, et ce n’est pas pour rien qu’internet, le seul média qui soit encore un espace de liberté de parole et de pensée, est sous attaque permanente de la part des politiques comme de la part de multinationales comme Microsoft, les majors et d’autres.