RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La nouvelle loi réduit des jeunes étrangers à la clandestinité.

- Un appel de travailleurs sociaux

Les éducateurs qui accompagnent les jeunes jusqu’à leur majorité les voient obligé(e)s de devenir clandestin(e)s.

Face à la loi n° 2003-1119 du 26 novembre 2003, relative à « la maîtrise de l’immigration, au séjour des étrangers en France et à la nationalité », nous, professionnels de l’action sociale, souhaitons interpeller l’opinion publique quant aux aberrations résultant de l’application de la dite loi.

En tant qu’éducateurs spécialisés travaillant dans un internat éducatif qui accueille des adolescentes placées par les services de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), nous attirons plus particulièrement l’attention sur l’article 67 de la loi 2003-1119.
En effet, nous constatons avec impuissance, que les jeunes étrangers, sans papiers, pris en charge par l’ASE sous l’effet d’une mesure de protection de l’enfance, et à qui on promettait plus ou moins la prolongation des mesures d’assistance éducative jusqu’à 21 ans et l’obtention de la nationalité française sous condition de mise en place et de respect d’un projet d’insertion et d’intégration se voient à ce jour refuser toute poursuite de leur suivi éducatif et social au-delà de leur majorité.

En l’espace de trois semaines, des adolescentes proches de leur majorité, ont vu leurs projets d’avenir et d’existence sabrés par cette loi. Deux discours totalement opposés, mais surtout un avenir plus qu’inquiétant pour ces jeunes-majeurs, issues de pays sinistrés comme la Côte-d’Ivoire, l’Angola, la République Démocratique du Congo...

Ces jeunes à qui on a fait miroiter un avenir serein dans notre pays, ces jeunes intégrés, parlant le français, allant à l’école, ayant pour objectif de poursuivre leurs études et d’avoir un métier, de devenir français à part entière...ces jeunes vont être relégués au rang de clandestin.

Plus grave encore, ces jeunes ont pour la plupart des membres de leur famille en France, vivant en situation régulière sur le territoire, et parfois même plus aucun lien avec leur pays d’origine. Va t’on les condamner à un retour forcé, en ayant connaissance de l’isolement, du danger et de la précarité dans laquelle ils vont se retrouver ? Va t’on les condamner à rompre les derniers liens affectifs qu’il leur reste, alors que leurs situations sont déjà si douloureuses ?

Pour ces jeunes « dont les liens personnels et familiaux en France sont tels que le refus d’autoriser leur séjour porterait à leur droit au respect de la vie privée et familiale une atteinte disproportionnée » (cf. ordonnance n°- 45-2658 du 2 novembre 1945, chapitre 2, article 12 bis, alinéa 7) la loi du 26 novembre 2003 est une menace effective.

Nous citons l’exemple d’une jeune ivoirienne qui sera majeure dans quatre jour, qui est scolarisée en France, qui a construit un projet professionnel, dont la famille (mère, tantes, oncles, fratrie...) vit en France et travaille, et qui à dater de sa majorité ne sera plus prise en charge par l’ASE, devra quitter le lieu d’accueil dans lequel elle vit depuis un an, sans papiers et par conséquent clandestine. Il est aussi à noter que l’absence de la continuité de la prise en charge ne lui permettra pas de régulariser sa situation.

Malgrè une forte angoisse quant à leur devenir, ces jeunes ont respecté leurs engagements sans jamais faillir. C’est pourquoi nous devons continuer à les aider par le biais d’une prise en charge jeune-majeur qui deviendrait possible par une régularisation de leur présence sur le territoire français par obtention de la nationalité française ou d’un titre de séjour

Pour ces jeunes ayant bénéficié de ce type d’aide de l’Etat les ayant engagée dans un processus d’intégration et d’insertion, il nous semble que la réponse de rejet dont elles sont objets soit inadmissible et inconcevable au regard du respect de la personne humaine.
Que l’Etat affirme un contrôle sur le flux et la situation des immigrés en France, soit ; mais que l’Etat abandonne ceux qu’il a jusque là soutenu dans une démarche de protection sociale et humaine et une décision qui nous semble des plus injuste.

Nous demandons aux acteurs sociaux, professionnels et autres de se mobiliser et d’affirmer l’importance de maintenir les actions menées auprès de ces jeunes en dangers moral, psychologique et parfois physique, afin de leur permettre de grandir encore dans un cadre rassurant et protecteur, et de croire encore en un possible avenir.

Des éducateurs spécialisés se mobilisent devant cette situation.

- Pour apporter votre soutien et toutes autres informations, contactez - nous : spelagie@club-internet.fr.ns

Vu sur Indy Paris

URL de cet article 1219
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à nous « cerner ». (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.

Karl Marx

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.