Queenstown, Vogaria, Afrique occidentale -
Le 16 juillet 2000, l’Armée des Etats-Unis a fait des pieds et des mains pour déployer des troupes à la demande du gouvernement Vogarien, en état de guerre, dans le cadre d’une mission secrète dont le nom de code est « opération rétablir l’ordre ».
L’instabilité politique et économique, le combat des factions à l’extérieur de la capitale Queenstown ont causé un grand nombre de déplacements de civils. On a craint une famine à grande échelle et des épidémies. Durant plusieurs jours l’armée de terre des Etats-Unis a collaboré avec une société privée du Texas afin de déployer et assembler un camp militaire en préfabriqué appelé « Mission d’intendance pour l’assistance aux Vogarien ».
Vogaria, bien sûr, est un pays fictif, mais l’exercice militaire -qui a eu lieu au Fort McPherson, en Géorgie et au centre Diamond Reserve en Louisiane - est réel. Le Programme d’Accroissement de la Logistique Civile dans le cadre de l’Exercice de Guerre 2000 était la première simulation jamais réalisée par le Ministère de la Défense nationale d’une véritable intégration de contractants civils assistant l’armée dans la réalisation rapide de bases militaires en situation de guerre.
L’armée des Etats-Unis a toujours compté sur des entrepreneurs privés pour fournir des services de base comme la construction, et cela depuis au moins la Guerre de Secession. Mais aujourd’hui, presque 10 % des opérations d’urgence de l’armée de terre des Etats-Unis réalisées à l’étranger sont commandées à des sociétés privées dirigées par des militaires et des anciens fonctionnaires du gouvernement. Ces sociétés fonctionnent sans contrôle public bien qu’elles agissent à quelques lieues du front. Dans le cadre de leurs opérations de soutien militaire, elles sont autorisées à faire jusqu’à neuf pour cent de marge bénéficiaire. L’expérience a pourtant montré que les compagnies privées ne rechignent jamais à la fraude fiscale dès lorsqu’elles peuvent faire plus de profits.
Brown & Root s’engage dans la lutte contre le Terrorisme
Les employés de Brown & Root, Société de Dallas (Texas) et filiale de l’ancienne société du Vice-président Dick Cheney, Halliburton, doivent arriver à la base aérienne de Bagram, sud de l’Afghanistan, à la fin du mois d’avril ou au début du mois de mai 2002 pour prendre le contrôle du service d’assistance [support services] un camp de base de l’armée [Force Provider camp] (la date exacte est classée secret défense).
Ils est aussi prévu qu’ils aillent à la base aérienne de Khanabad en Ouzbékistan, une des principales bases militaires de la guerre en Afghanistan, gérer trois camps Harvest Eagle de l’Armée de l’air (une version précédente des camps de base de l’armée). 1,500 soldats américains y sont basés depuis octobre, selon Daniel McGinty, porte-parole de l’Agence pour la Gestion des Contrats militaire (Defense Contract Management Agency).
Brown & Root se chargera des services d’intendance incluant, entre autres, la maintenance des camps de base, les services de blanchisserie, les services d’alimentation, les services pour les terrains d’aviation ainsi que les opérations de ravitaillement. Gale L. Smith, porte-parole du Commandement de soutien interarmées [U.S. Army Operations Support Command] des Etats-Unis basé à Alexandrie, (Virginie) refuse de confirmer ou de nier que, dans le cadre de l’Opération Enduring Freedom en cours, Brown & Root ait à travailler sur des bases similaires à Manas (Kirgyzstan) ou sur d’autres sites en Afghanistan et au Pakistan.
Ce nouveau travail est un des premiers cas de contrat lucratif obtenu à des fins de services de Logistique, que Brown & Root ait emporté auprès du Pentagone et ce pour une durée de dix ans (le 14 décembre 2001). Il est intitulé LOGCAP, Programme de Renforcement de la logistique Civile [Logistics Civil Augmentation Program]. Ce contrat est ce que le Pentagone appelle un « marché en régie avec prime », « livraison pour une durée indéfinie/quantités indéfinies," ce qui signifie principalement que le gouvernement fédéral a les mains libres et le budget ad hoc afin d’envoyer Brown & Root n’importe où dans le monde pour qu’elle réalise des opérations humanitaires ou militaires lucratives.
La Porte pivotante
Halliburton, société mère de Brown and Root est une des 500 plus grandes sociétés du monde (selon le magazine Fortune). C’est une société de construction travaillant principalement pour l’industrie pétrolière. C’est au début des années 1990 qu’on a demandé à la société d’étudier et de mettre en oeuvre la privatisation de fonctions courantes de l’armée, Dick Cheney était alors secrétaire d’état de la Défense.
Quand Cheney a quitté son poste au Pentagone, il a atterri comme directeur de Halliburton, apportant avec lui, son homme de confiance David Gribbin. A eux deux ils ont considérablement accru la collaboration de Halliburton avec le gouvernement jusqu’à ce que Cheney soit élu vice-président en 2000 et quitte à nouveau son poste après avoir reçu plusieurs millions de dollars d’indemnités. Depuis lors, suivant les communiqués de presse de Brown and Root, c’est l’Amiral Joe Lopez, un ancien des bureaux militaires, homme de confiance de Cheney et ancien commandant en chef pour les forces américaines en Europe du Sud, qui a repris l’ancien travail de Gribbin d’intermédiaire entre le gouvernement et la société. Au nombre de ses amis proches il y a d’ailleurs aussi Richard Armitage, le secrétaire d’état adjoint, qui a travaillé comme consultant à Halliburton avant d’occuper son actuel poste.
Les critiques relèvent que c’est là un exemple classique de pantouflage des fonctionnaires du gouvernement dans les grandes entreprises. Bill Hartung, chargé de recherches au World Policy Institute à New York, dit : "Cheney renouvelle le sens du pantouflage : Si dans l’avenir il n’est pas élu, il est presque sur qu’il retournera à Halliburton quand il quittera la Maison Blanche ».
Harvey Wasserman, auteur de « la Dernière Guerre pour l’Énergie » [The Last Energy War], considère que les contrats de Brown and Root sont scandaleux. " L’équipe Bush-Cheney a fait des Etats-Unis une affaire de famille. C’est pourquoi on ne voit plus Cheney - il est tout le temps à traiter avec ses vieux copains qui lui ont accordé une prime de départ de plusieurs millions de dollars," dit Wasserman. "Ne peuvent-ils nous faire grâce, n’ont-ils aucune honte, aucun bon sens ? Tant qu’on y est pourquoi ne pas demander à Enron de diriger l’Amérique ? Ou à Zapata Petroleum (L’entreprise d’exploration pétrolière de George W. qui a fait faillite) de construire un pipeline à travers l’Afghanistan ?"
Jennifer Millerwise, porte-parole pour le bureau de Cheney, nie que la Maison Blanche ait pris contact ou soutenu qui que ce soit. "Le vice-président n’a discuté de cela avec personne ni avec Halliburton ni avec une filiale de Halliburton. Pas plus qu’il ne fait de remarques sur la politique d’Halliburton puisqu’il n’y travaille plus.
Le marché de la guerre
Suivant son dernier rapport annuel Brown & Root a engrangé L’année dernière 13 milliards de $ de revenus. La société estime à 740 millions de $, soit approximativement 37 % de son chiffre d’affaire global, la part des contrats existants avec le gouvernement des Etats-Unis. La plupart viennent en sus des contrats de type LOGCAP.
Par exemple, et selon des communiqués de presse du Pentagone, vers la mi-novembre 2001, Brown & Root a été payée 2 millions de $ pour renforcer l’ambassade des Etats-Unis à Tachkent (Ouzbékistan), conformément à un contrat avec le Département d’Etat. Plus récemment Brown & Root a été payée 16 millions de $ pour aller à Guantanamo (Cuba) en mars 2002, construire une prison pour 408 combattants Taillant et ce conformément à un autre contrat passé avec la Marine américaine.
Ce n’est pas tout. - on peut même rencontrer des employés de Brown & Root dirigeant des opérations de soutien à l’armée de terre aux Etats-Unis, à Fort Knox (dans le Kentucky) ou, pour la marine, à la Base Navale américaine d’ El Centro (en Californie).
La société décroche même des contrats avec des alliés américains. En septembre 2001, Brown & Root a signé un contrat de 283 millions de $ avec l’Agence russe chargée de la Réduction des menaces causées par les missiles ICBM alimentés en combustible liquide et leurs silos [Defense Threat Reduction Agency]. En novembre 2001 Brown & Root a décroché un projet de 100 millions de $ aux Philippines pour convertir les anciens équipements de réparation de bateau de la Marine américaine de la Baie Subic en un port commercial moderne. En décembre, la société a remporté un contrat de 420 millions de $ auprès de l’Armée britannique afin d’assurer la maintenance d’une flotte de nouveaux transporteurs de réservoirs géants, suivant ses propres communiqués de presse.
Brown & Root est coutumier des marchés militaires. De 1962 à 1972 le Pentagone lui a donné des millions de dollars pour aller dans le sud du Viêt-Nam, où elle a construit des routes, des pistes d’atterrissage, des ports et des bases militaires, depuis la zone démilitarisée jusqu’au delta du Mékong. La société était un des principaux entrepreneurs embauchés pour construire la base aérienne de Diego Garcia dans l’océan Indien, selon les historiens du Pentagone.
Toutefois, assurer des services dans les camps militaires est un travail relativement nouveau pour Brown & Root. Tout a commencé en 1992 quand le Pentagone, alors sous la direction de Cheney, a payé à la société 3.9 millions de $ pour produire une étude détaillée sous forme de rapport confidentiel sur la manière dont les sociétés privées (comme elle) pourraient aider à assurer la logistique des troupes américaines dans des zones de guerre potentielles dans le monde entier. Plus tard en 1992, le Pentagone a accordé à la société 5 millions de $ complémentaires pour qu’elle mette à jour son rapport.
C’est la même année que Brown & Root a décroché son premier contrat quinquennal de soutien logistique au Corps d’Ingénieurs de l’armée de terre des Etats-Unis qui lui a permis de travailler avec les G.I.s en place en Somalie, à Haïti, au Kosovo, en Bosnie et en Arabie Saoudite. Le contrat balkanique a été le plus profitable pour Brown & Root
La Direction de l’audit du Congrès américain (GAO) a réalisé des évaluations prouvant que la société a fait 2.2 milliards de $ de bénéfices pendant les opérations militaires américaines en construisant des égouts, des cuisines et des douches voire même en lavant les sous-vêtements des 20,000 soldats américains en place.
Gloire et prestige dans l’Armée, critique à l’extérieur
Le personnel de l’armée et ses soutiens n’a que des éloges pour Brown & Root. L’Institut de Gestion de Logistique [Logistics Management Institute], un groupe de réflexion militaire, prétend que les entrepreneurs LOGCAP ont employé 24 pour cent de personnes en moins tout en restant 28 pour cent moins chers.
Mais d’autres agences du gouvernement restent sceptiques. "Il est facile de commander ce type de travaux. Le problème est que le gouvernement ne surveille pas assez ce qui se passe. » dit Neil Curtin, membre du GAO [N.d.T. : Equivalent de la cour des comptes française] et directeur des opérations et des problèmes de mobilisation, service des capacités de défense et de la gestion [director of operations and readiness issues at the defense capabilities and management team].
Les analystes politique disent qu’il y a de forts risques pour que quelque chose tourne mal. "Supposons qu’un entrepreneur afghan local soit enlevé ou soit utilisé pour faire du tort ? Les politiques n’ont pas pensé à cela, pas plus qu’il n’en ont fait l’enjeu d’un débat public," note Thomas Donnelly, le directeur délégué du « Projet Pour le Nouveau Siècle américain » [Project for the New American Century ] à Washington DC.
En fait, une partie des réductions de coût est générée en recrutant des ouvriers locaux à des salaires inférieurs à ceux que les soldats américains recevraient, une pratique controversée qui a aussi ses limites. En 1994, on a du faire appel à des troupes des Nations unies armées de matraques et de gaz lacrymogène pour réprimer les manifestations organisées par des ouvriers que Brown & Root avait rejetés à la fin de son engagement en Somalie. Selon un rapport d’étudiant publié par l’Université Aérienne, base de Maxwell Air force dans l’Alabama, l’armée a été alarmée en Arabie Saoudite quand elle a découvert que des conducteurs recrutés localement allumaient leurs bouteilles de gaz pour faire cuire des repas dans le désert, alors qu’ils transportaient des pièces d’artillerie hautement explosives.
De fait, les agences indépendantes restent sceptiques. Une étude de février 1997 menée par le GAO a montré qu’une opération, évaluée à 191.6 millions de $ quand elle a été présentée au Congrès en 1996, avait coûté 461 millions de $ six mois plus tard. Il est possible d’apporter d’autres exemples de surfacturation. La compagnie a facturé le transport aérien de contreplaqué à 85.98 $ la feuille, alors qu’aux Etats-Unis le coût de la feuille est de 14.06 $. De même elle a facturé à l’armée les impôts sur le revenu payés par ses employés en Hongrie.
. Un rapport du GAO, publié en septembre 2000, relève que les responsables militaires dans les Balkans étaient incapables de garder des traces des contrats alors qu’ils sont mutés tous les six mois, effaçant ainsi la mémoire institutionnelle. De même le GAO a montré que beaucoup d’employés de Brown & Root n’avaient rien à faire la plupart du temps, bien que les bureaux soient nettoyés quatre fois par jour. Le GAO a aussi reproché à Brown & Root ses achats trop empressés de générateurs electriques hors de prix, ainsi que le fait qu’elle recrute beaucoup plus de pompiers que nécessaire.
Les allégations de Fraude
En février de cette année Brown & Root a payé 2 millions de $ pour finaliser un compromis avec le Ministère de la justice et éviter un procès où elle aurait été accusée d’avoir fraudé le gouvernement lors la fermeture du Fort Ord, base militaire de Monterey en Californie dans le milieu des années 1990.
L’affaire a fait surface il y a plusieurs années quand Dammen Gant Campbell, un ancien gestionnaire de contrats pour Brown & Root, a retourné sa veste et témoigné qu’entre 1994 et 1998 la société a gonflé frauduleusement les dépenses de ses projets en modifiant les quantités, la qualité et les types de matériels exigés pour 224 d’entre eux. Campbell a reconnu que la société avait soumis une « liste détaillée des « propositions de prix des fournisseurs ». [contractors pricing proposal], fondée sur un manuel militaire contenant les prix fixés pour environ 30,000 articles.
Dès lors que la proposition avait été approuvée, la société ne soumettait plus qu’une très générale "déclaration de travaux" qui ne contenait pas le relevé détaillé des articles devant être achetés. Selon Campbell, c’est intentionnellement que Brown & Root ne livrait pas un grand nombre d’articles inscrits dans la première proposition. La société a défendu cette pratique en prétendant que le document légal obligatoire n’était pas « liste détaillée propositions de prix des fournisseurs » mais « la déclaration de travaux ».
« Qu’on le définisse comme fraude ou comme procédure de gestion extrêmement pointue, le résultat était le même. Le gouvernement n’obtenait pas ce pour quoi il avait payé » expliquait Michel Hirst, qui a plaidé la cause de l’état américain à Sacramento. "Nous avons soutenu qu’ils avaient détourné le contrat et augmenté leurs profits aux dépens du gouvernement".
L’avocat de Campbell, Dan Schrader, satisfait des conclusions de l’affaire, comprenait très bien que la société s’empresse d’accepter un compromis. "Si la société avait été incriminée, il aurait été beaucoup plus difficile pour eux d’obtenir de nouveaux contrats du gouvernement".
De fait le rapport annuel de 2001 récemment publié dit précisément, dans ses notes sur le règlement du procès : « la capacité de Brown & Root à exécuter un travail pour le gouvernement n’a pas été mise en doute. » Et Hirst d’ajouter : « Brown & Root étaient très coopératifs et désireux de résoudre le problème. Ils ont dit qu’ils voulaient maintenir de bons rapports avec le gouvernement. »
Il sera plus difficile à Brown & Root de soutirer de l’argent au gouvernement à l’occasion des contrats en Afghanistan. Celui ci expédie maintenant des auditeurs de l’Agence de Gestion des Contrats de Défense [Defense Contract Management Agency] pour contrôler tous les achats, mais il leur sera toujours possible de faire au moins du bénéfice sur ce qu’ils peuvent facturer. Les contrats autorisent la société à facturer 9 % de marge sur les produits fournis.
Et si "la guerre contre le terrorisme" prend des dimensions proches des opérations balkaniques, les bénéfices pourraient s’élever à quelques centaines de millions de dollars. En plus des bases en Ouzbékistan et en Afghanistan, l’armée a récemment, en janvier 2002, commencé à expédier des unités de camp de base [Force Provider units] à la base aérienne de Manas dans le Kyrgzstan, pour 3,500 soldats. Savoip si Brown & Root va les accompagner ou pas, c’est à l’Armée de le faire dire au public.
Au moment de la rédaction de cet article, Brown and Root n’a voulu fournir aucune information en ce qui concerne les actions qu’elle pourrait mener en Afghanistan ou Ouzbékistan. « Brown & Root n’ont pas déployé, ni n’ont été chargé de fournir un quelconque appui dans aucun des deux pays » soutient Zelma Branch, porte-parole de la société, en refusant désormais de communiquer des détails sur les contrats LOGCAP courants. Quand on lui eu fourni la preuve que la société s’engage dans les deux pays, elle envoya par courrier électronique cette réponse : « nous ne pouvons pas donner de détails en ce moment. Nous vous recommandons d’entrer en contact avec l’Armée. »
Pendant ce temps le Pentagone envisage d’étendre considérablement les activités du secteur privé au sein de l’armée, allant du ravitaillement aérien en combustible des avions de combat polyvalents et des bombardiers, à la gestion des systèmes de repérages de missiles.
D’après les rumeurs qui courent, l’Agence de Coopération pour la Sécurité et la Défense [the Defense Security Cooperation Agency] (DSCA) envisagerait d’engager des entrepreneurs privés pour former la nouvelle police afghane et l’armée, comme elle l’a fait dans le passé en Croatie où une société privée a formé les militaires.
David Des Roches, porte-parole DSCA, a nié que le Pentagone dispose à l’heure actuelle d’une proposition concrète, mais il n’en a pas exclu la possibilité : « Beaucoup de gens ont dit, voilà ils ont trouvé le filon. Mais de fait cela a du sens. Ils sont probablement plus compétents que quiconque pour mener à bien ce type de missions ».
Bill Hartung de l’Institut de Politique Mondiale [World Policy Institute] n’est pas d’accord. "C’est une société qui a plus l’expérience des délits d’initié et de la corruption que de l’efficacité. » Et d’ajouter : « Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Le Sénat avait mis en place un comité contre les profiteurs de guerre. Personnellement je pense que nous devrions le recréer et examiner le cas de Brown & Root."