8 janvier 2008.
Au mépris des décisions prises lors du Grenelle de l’environnement en matière de réduction de l’usage des pesticides, la France s’apprête à autoriser le traitement des semences de maïs par un insecticide systémique très dangereux, le « Cruiser ».
Cette autorisation serait accompagnée de restrictions préconisées par l’AFSSA qui sont significatives du haut niveau de risque pour les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, pour l’environnement et la santé humaine :
- interdiction d’utilisation sur du maïs destiné à la consommation humaine et aux lignées mâles de maïs semence,
- un seul traitement tous les trois ans sur la même parcelle,
- interdiction de toute culture présentant un intérêt apicole, pendant un an, sur toute parcelle traitée…
Le Ministre de l’Agriculture ne dit pas comment leur application sera garantie, alors que nous avons constaté en 2007, l’impossibilité de vérifier le respect des préconisations comparables concernant les cultures OGM. De plus, une des principales restrictions proposées par l’AFSSA - pas de parcelle traitée à moins de trois Kms de ruches- semble oubliée.
Si des maïsiculteurs ont des problèmes de gestion des parasites, cela est dû à leurs méthodes de travail : culture de maïs, année après année, sur les mêmes parcelles au mépris des règles agronomiques les plus élémentaires. Ce comportement est dicté par la facilité et par l’appât du gain, la culture du maïs étant une des productions les plus subventionnées par l’Europe.
Contrairement à ce que nous font croire le lobby des maïsiculteurs de l’AGPM-FNSEA et les fabricants de pesticides, d’autres modes de protection efficaces contre les insectes, sans recours systématique aux insecticides chimiques, existent.
La Confédération paysanne exige l’interdiction des traitements de semences insecticides systémiques, ceux-ci étant néfastes pour l’apiculture, l’environnement et la santé publique.
La Confédération paysanne s’opposera fermement à toute décision autorisant la mise sur le marché d’un produit aussi dangereux que le « Cruiser ».
- Contact :
Jean Sabench, Commission « Pesticides » : 06 76 62 93 89
Bertrand Théry, Responsable de la Commission « apicole »
Jacques Pasquier, Secrétaire national : 06 72 44 14 83
– Source : Confédération Paysanne www.conferationpaysanne.fr
- Les apiculteurs s’inquiètent pour leurs abeilles, après l’autorisation d’un nouvel insecticide, Le Monde, 9 janvier 2008.
Dossier - Pesticides : pas de réduction sans volonté politique.
De plus en plus d’études mettent en évidence les effets néfastes des pesticides sur la santé humaine : tumeurs cérébrales, capacités cognitives, maladies neurologiques, etc.…Notre environnement est de plus en plus pollué. L’eau, les sols, l’air : partout des traces de pesticides sont observables. Il est temps de réagir. (...)
Les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement ont commandé en 2005 une expertise à l’Inra et au Cemagref sur « Pesticides, agriculture et environnement ». Le constat est accablant : pour améliorer efficacement la situation, il faut repenser les modes de production, en se préoccupant de la santé globale du système et non pas uniquement de la santé de la plante. Il est précisé aussi que l’agriculture raisonnée, espoir de l’agrochimie et des pouvoirs publics, ne peut guère apporter d’amélioration.
Administrations, industriels, associations professionnelles majoritaires ont très mal accueilli cette expertise scientifique.
Nous devons nous l’approprier et l’utiliser pour exiger une réorientation de la recherche publique vers des systèmes de production moins consommateurs de pesticides.
Jean Sabench, apiculteur dans l’Hérault
- Lire le dossier www.confederationpaysanne.fr
Vidéo. Alerte : en Europe, 90% de l’activité biologique des sols cultivés a été détruite par l’agriculture intensive, la terre est en train de crever...
Oui, l’ agriculture biologique peut nourrir et protéger la planète. Et c’ est la FAO qui l’ affirme.