RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
15 

La dette écologique, conséquence du capitalisme.

Le 2 août dernier nous sommes passés en dette écologique. Cela signifie que, désormais, l’exploitation humaine des ressources est supérieure à la capacité de la planète à les reconstituer. En 2017, « nous consommerons les ressources naturelles qui pourraient être produites par 1,7 planètes en 1 an. » (1) Depuis 1970, marquant la première apparition de cette dette, la date marquant cette surutilisation de la planète se rapproche dans le calendrier chaque année. En 1998 par exemple, elle a eu lieu le 1er octobre. Et cela n’a fait qu’empirer…

Face à un désastre annoncé, que nous propose-t-on ? EELV, la COP21, le « développement durable », la Charte de l’environnement, etc… Nous n’entrerons pas dans les détails ici pour expliquer l’impasse que sont pour nous ce genre d’initiatives, d’autres ayant fait le travail (2), mais disons tout de même que cela ne pourra rien y faire. Le vrai problème c’est le système capitaliste qui épuise « la Terre et le travailleur ».

La crise, due à l’exploitation de la Terre, est liée à l’exploitation des Hommes et ne se réglera que par la victoire des opprimés sur les oppresseurs, c’est-à-dire par la lutte des classes. En effet, qui subira le plus la pollution ? Les pauvres ou les riches ? Si on peut penser les deux à terme, ce sont surtout les premiers qui en sont d’abord les victimes. Vers la moitié du XXème siècle, on construisait les usines loin des centres-villes, le plus souvent dans des endroits plus isolés des grandes villes, souvent situés près et dans des quartiers populaires. Le philosophe Domenico Losurdo (La lutte des classes, Editions Delga) rappelle qu’Engels était l’un des premiers à fournir une analyse de la question écologique et environnementale montrant « comment la logique du profit explique la pollution de l’atmosphère (on trouve là une ville « entourée d’un nuage gris de fumée de carbone ») des cours d’eau (ici « un petit ruisseau malodorant, noir comme du charbon », et ici « une eau noirâtre, dont on ne saurait dire si c’est un ruisseau ou une longue suite de flaques fétides » (MEW,2 ; 272 et274) » (page 57 et 58). Le philosophe italien continue avec l’exemple d’Herbert Spencer, qui fera plus tard des observations très modernes sur la qualité de l’air vicié, mais qui, comme nos Macron et nos Cohn-Bendit, ne s’intéresse qu’aux individus, laissant de côté les fabriques et les lieux de production.

Et au niveau international, qui seront les grands perdants ? Il y a fort à parier que ce seront les pays du Sud, dominés par les puissances du Nord, leur servant de dépotoir parfois, et qui seront les plus touchés par des grandes catastrophes climatiques, amenant leur population à la « migration climatique ». Nous pouvons voir aussi sur le graphique plus haut que ce sont les grands pays capitalistes (Australie et États-Unis en tête) et leur mode de vie parasitaire qui sont les plus dangereux. Si leur mode de vie était adopté par tout le monde (comme certains le veulent), nous dévorerions 5 fois notre planète au moins. Il est à noter que la Chine, pays sensé être le plus pollué au monde, et malgré sa forte population, est l’un des élèves les moins mauvais dans ce domaine.

D’autre part, qui est le plus responsable ? Le prolétaire poussé à faire ses courses tous les samedis, dans un hypermarché ou un « discount » peu regardant sur l’origine de ses produits, et qui possède un smartphone pour pouvoir comme tout à chacun communiquer dans notre monde moderne ? Ou les richissimes tenant de ce système qui profitent du travail des autres en intensifiant la production et les dégâts sur l’environnement pour pouvoir engranger plus d’argent, tout en donnant des leçons de charité et d’écologie depuis un yacht ou un hélicoptère ?

Nous répondons à cela que le socialisme est la meilleure solution pour sauver l’environnement. Les intérêts privés de quelques-uns mettent aujourd’hui le monde entier en péril et il ne peut y avoir de troisième voie. Ce sera « le socialisme ou la barbarie » …

Néanmoins certains modèles actuellement, à l’encontre de nombreux préjugés, empruntent la bonne voie. La Chine, par exemple, a actuellement l’un des programmes écologiques les plus ambitieux : centrales nucléaires à « fissions à sels fondus », méga-centrale flottante, construction de « villes-forêts », etc (3). On ne peut aussi que citer le merveilleux exemple cubain et son agriculture majoritairement biologique, ses abeilles qui produisent plus de miel et de meilleure qualité suite à l’arrêt de l’usage de pesticide, etc. Nous renvoyons à la lecture d’articles comme « Comment les Cubains ont converti leur île à l’agriculture biologique » sur Bastamag.

En conclusion, la lutte écologique ne peut avoir pour objectif un simple aménagement plus « vert » du capitalisme rapace ou encore, comme certains le prônent, un « retour à la Nature » individualiste qui n’est in fine qu’une négation de l’efficacité de la lutte collective. Une vraie politique socialiste et écologique serait une politique qui prendrait en compte l’environnement, compris comme lieu de vie de l’être humain, comme notre écosystème, sans lequel nous ne pouvons rien, dans chaque sujet politique, ce qui est loin d’être le cas actuellement et invitant à tout instant à repenser la question. Pour finir, nous citerons ici le secrétaire national du PRCF, Georges Gastaud : « L’écologie conçue de manière progressiste est structurante pour le projet communiste qui doit révolutionner, à tous les sens, ancien et moderne du mot, les « modes de production ». Et le communisme est structurant à son tour pour l’écologie, dès lors qu’on ne la conçoit pas stupidement contre la production, mais comme une révolution de la production (et de la consommation). » (« #COP 21 : Comprendre dialectiquement les relations entre le devenir naturel de la Terre et le « progrès historique ». (Re-)produire scientifiquement la nature ? [2/4] » Initiative communiste).

JRCF

(1) « Ce 2 août, nous entrons en dette écologique », Le vent se lève, Jan Bediat, 2 août 2017.

(2) On peut lire par exemple la série d’articles intitulés « De l’escrologie » de Jean-Pierre Garnier sur le site de la Librairie Tropique, ou encore les articles de Floréal sur l’écologie sur www.initiative-communiste.fr

(3) Voir le très bon article de Guillaume Suing, « La Chine, avant-garde de l’écologie réelle » sur Le Grand soir.

»» http://jrcf.over-blog.org/2017/08/la-dette-ecologique-consequence-du-c...
URL de cet article 32262
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
L’Âge du capitalisme de surveillance
Shoshana Zuboff
« Révolutionnaire, magistral, alarmant, alarmiste, déraisonnable... Inratable. » The Financial Times Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du web, Google, Facebook, Microsoft et consorts, ne cherchent plus seulement à capter toutes nos données, mais à orienter, modifier et conditionner tous nos comportements : notre vie sociale, nos émotions, nos pensées les plus intimes… jusqu’à notre bulletin de vote. En un mot, décider à notre place – à des fins (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je ne sais pas."

Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Colin Powell.
Interrogé pour savoir s’il aurait été favorable à une invasion de l’Irak
en sachant de ce dernier ne possédait pas d’armes de destruction massive.

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.