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La Cour de Cassation condamne RFI pour le licenciement d’Alain Ménargues

Au terme de plus de six années de procédure, la Cour de Cassation a condamné Radio France International (RFI) pour le licenciement abusif du journaliste Alain Ménargues, victime en 2004 d’une chasse aux sorcières du lobby sioniste.

Directeur général-adjoint de RFI, spécialiste du Proche-Orient depuis trente ans, Ménargues avait été attaqué pour deux de ses livres, « Les secrets de la guerre du Liban » et « le Mur de Sharon ».

La Cour de Cassation condamne définitivement RFI pour le licenciement abusif du journaliste Alain Ménargues

Dans le premier ouvrage, il livrait un scoop, jamais démenti depuis sa publication, relatif au terrible massacre des civils palestiniens des camps de réfugiés de Sabra et Chatila (Beyrouth, Liban) en septembre 1982 : à savoir, écrivait Ménargues, que l’armée israélienne ne s’était pas contentée d’apporter protection et soutien logistique aux milices fascistes libanaises à l’oeuvre dans les camps, mais que des forces spéciales de l’armée israélienne avaient également participé à la tuerie de 2.000 hommes, femmes et enfants.

« Le Mur de Sharon » dénonçait pour sa part les crimes de l’armée israélienne depuis l’avènement d’Ariel Sharon à la tête du gouvernement en 2001, pointant notamment l’idéologie raciste qui les sous-tend.

Aux lendemains de la parution, en septembre 2004, le lobby pro-israélien déclencha, à l’intérieur comme à l’extérieur de RFI, une campagne de calomnies, sur le thème pourri de l’antisémitisme.

La majorité des journalistes de RFI et leurs syndicats, au motif que Ménargues était un « hiérarque autoritaire », se rangea du côté du manche, et Ménargues fut rapidement licencié, dès le mois de décembre.

Il contesta devant le Conseil des Prudhommes, qui condamna RFI à verser 250.000 Euros d’indemnités à Ménargues pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Jugement confirmé par un arrêt de la Cour d’Appel en
2009.

Mais la direction de RFI se pourvût en cassation, à ses dépens. La plus haute juridiction, dans un arrêt rendu le 9 mars, a en effet confirmé la condamnation de RFI, qui devient donc définitive.

La victoire de Ménargues laisse cependant un goût amer. Car en abandonnant la défense de leur confrère, journalistes et syndicats de RFI avaient ouvert la voie à une remise au pas, comme le montra un peu plus tard le licenciement scandaleux d’un autre journaliste non-aligné de RFI, Richard Labevière.

Plus généralement, ils finirent par payer eux-mêmes le prix de leurs renoncements, comme on l’a vu depuis l’arrivée du tandem sarkozien de choc Pouzilhac/Ockrent à la tête de RFI où ce couple infernal, grassement payé, n’a de cesse de supprimer emplois et services.

http://www.europalestine.com/spip.php?article6056
CAPJPO-EuroPalestine

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COMMENTAIRES  

12/04/2011 12:35 par Fethi GI

Il ne faut pas perdre espoir. Il y a encore en France des hommes qui se dressent contre l’injustice et une justice qui se respecte.

12/04/2011 14:04 par legrandsoir

Et maintenant, lisons Article XI.

5 avril 15:16, par Marie-Anne Boutoleau.

« C’est à propos de l’affaire Siné. Bricmont écrit : "Sur le fond, cette sinistre affaire, qui fait suite à celles impliquant Dieudonné, Mermet, Boniface, Ménargues, Morin et bien d’autres" Rappelons que si tous ces gens ont fait l’objet d’accusations d’antisémitisme, pour deux d’entre elles, c’est à raison : Dieudonné et Ménargues. Pour les autres, ces fausses accusations visait [sic] effectivement à les discréditer, notamment pour avoir critiqué la politique d’Israël. Ainsi, mettre Ménargues et Dieudonné dans le même sac que les trois autres n’a rien d’innocent et vise à les faire passer (Ménargues et Dieudonné) pour ce qu’ils ne sont pas : des personnes qui ne seraient pas antisémites ».

5 avril 20:05, par Marie-Anne Boutoleau.

« On pourrait peut-être - en martyrisant toutefois la syntaxe - l’interpréter comme vous le faites si Bricmont, quelques lignes auparavant,ne pratiquait pas lui-même l’amalgame entre antisémites "réels" (Dieudonné, Ménargues) et "supposés" - ou plutôt, injustement accusés de l’être - (Mermet, Morin, Boniface, Siné). »

5 avril 22:59, par Marie-Anne Boutoleau.

« Sauf que vous oubliez (à escient ?) [sic] de mentionner dans votre analyse le précédent Voxnr qui lui ne contient aucunes guillemets, ainsi que le contexte qui le conduit dans le même article que celui contenant la phrase que vous évoquez à amalgamer Mermet, Boniface, Morin (et indirectement Siné) avec Ménargues et Dieudonné, le tout toujours sans guillemets, comme déjà précisé ».

6 avril 02:15, par Marie-Anne Boutoleau [qui ne dormait jamais.

« Bricmont ne se reconnaît pas dans les accusations d’antisémitisme portées à l’égard de Dieudonné et de Ménargues, au prétexte que ceux qui portent de telles accusations émaneraient des mauvaises personnes. Or, les médias dominants ne sont pas les seuls à décrire Dieudonné et Ménargues comme des antisémites, de nombreux faits viennent corroborer cette affirmation, qui est aussi portée hors du champ des médias dominants notamment par de nombreux militants antifascistes ».

L’intéressé ignore que la cabale continue contre lui sur Article XI alors que la Justice l’a définitivement rétabli dans ses droits. Merci à M-A Boutoleau de bien vouloir lui transmettre ses trois textes afin qu’il puisse y répondre.

C’est la moindre des choses.

12/04/2011 15:08 par Byblos le maronite

Bravo Alain Ménargues !

Écrivez encore ! Publiez encore ! On raconte que lorsqu’on proposait un nouveau collaborateur à De Gaulle, la première question qu’il posait était : « Se couche-t-il ? ».

On est d’autant plus grand quand se tient debout, alors que tant d’autres gisent la face à terre, haletants, la langue pendue, tout près des bottes.

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