Les entreprises publiques crées par la révolution de 1952 ont été privatisées à un prix de liquidation en obéissance aux ordres du
Consensus de Washington au moyen de dispositions anticonstitutionnelles et de scandaleux négoces d’armes entre l’oligarchie et les multinationales.
Mieux vaut un exemple pour illustrer ce pillage : le président néo-libéral Gonzalo Sánchez de Lozada(1993-97 ; 2002-03), à lui seul, est parvenu à une fortune de plus de 250 000 000 de dollars grâce aux privatisations, au chômage créé par celles-ci et affectant des dizaines de milliers de travailleurs, à la renonciation aux ressources naturelles et à la souveraineté nationale, ainsi qu’à la répression sanglante des mouvements qui refusaient cette politique.
Les peuples de Bolivie, une fois le gouvernail entre leurs mains, ont commencé par le sauvetage de l’indépendance, de la souveraineté et par le développement d’une politique étrangère indépendante, faite d’unité et d’intégration latino-caribéenne, de solidarité avec les peuples de la région et avec tous ceux qui se démènent pour un monde meilleur. Défiant les attaques de l’oligarchie et de l’impérialisme, Evo a lutté avec la dernière des énergies pour transformer en réalité les revendications des mouvements indigènes et populaires.
Il a convoqué une Assemblée Constituante, a demandé avec conviction aux peuples originaires qu’il lui soit permis de proclamer la Nouvelle Constitution et la naissance de l’Etats Plurinational de Bolivie, d’enterrer la République Oligarchique et, avec cette arme juridique, de s’attaquer au sauvetage des ressources naturelles, des entreprises privatisées, d’aller deux fois plus vite dans la longue lutte pour la décolonisation et la transformation des consciences en ce qui a été approximativement qualifié par le leader Bolivien comme une Révolution Démocratique et Culturelle.
En sept ans, la Bolivie a éradiqué l’analphabétisme, son économie s’est accrue en moyenne de 4,7 % par an, elle a quasi sextuplé ses réserves internationales de devises, doublé le PIB par habitant et cessé d’être cet état mendiant, qualifié de défaillant, qui dépendait de l’aide internationale jusque pour payer ses emplois publics, conquêtes dont ne peuvent s’enorgueillir nombre de pays plongés dans la grande crise économique internationale.
Il a considérablement étendu les services de santé à des millions de gens qui n’y avaient pas accès et il a ouvert des milliers d’écoles. C’est un membre prestigieux de l’ALBA et de l’UNASUR et il intégrera sûrement bientôt le MERCOSUR. Un pas qui ajoutera une force géopolitique à l’apport du Vénézuéla à ce bloc d’une dimension internationale de grande envergure, puisque la Bolivie, sans compter ses ressources en énergie, en minerais et sa biodiversité, jouit d’une position géographique cruciale dans la région.
Ce n’est pas par hasard que le gouvernement de Bush a fait tout ce qui était possible pour empêcher l’arrivée d’Evo à la présidence et que Washington, avec Obama aussi, a maintenu une politique continue de subversion pour le renverser jusqu’à un point tel que l’état major de la contre-révolution se trouvait dans la représentation diplomatique Yanqui à La Paz..
Les Etats-Unis ont modifié leurs tactiques subversives au fur et à mesure qu’elles échouaient l’une après l’autre. En dernier, ils ont eu recours à la stimulation, dont ils ont fait du bruit médiatique, des revendications de secteurs populaires, en particulier sur la question du TIPNIS, dont les dirigeants défendent des intérêts particuliers et s’opposent maintenant au referendum pour décider de la route proposée par le gouvernement parce qu’ils savent qu’une écrasante majorité de la population du territoire indigène l’approuvera. La Bolivie brille sous le leadership d’Evo aux yeux des peuples indiens et non indiens comme un phare de dignité et de construction nationale en harmonie avec la nature, thème sur lequel elle est leader mondial.
Angel Guerra Cabrera
Source : http://www.jornada.unam.mx/2012/08/09/mundo/026a1mun
Angel Guerra Cabrera est un journaliste Cubain résidant au Mexique et collaborateur du quotidien La Jornada