RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’OTAN pour combien de temps encore ?

Dimanche 20 et lundi 21 mai se déroulera à Chicago le vingt-cinquième sommet de l’OTAN, le plus fréquenté depuis sa création en 1949. Outre les vingt-huit pays membres ont été invités différents États qui n’adhèrent pas à Alliance atlantique tels que la Russie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du sud ou le Pakistan. La participation de ce dernier aura, notons-le, aura été incertaine jusqu’au dernier moment à cause des tensions survenues ces derniers temps avec Washington. Au total, ce seront donc pas moins de 6.000 délégués qui convergeront vers la cité étasunienne, bastion de Barack Obama, en vue de représenter une soixantaine de pays et des organisations internationales comme les Nations-unies et l’Union européenne. En dehors des lieux en revanche sont attendus au moins 50.00 manifestants…

Le thème le plus épineux qui y sera abordé est l’Afghanistan, qui est aussi la raison principale d’un sommet aussi élargi. Et plus particulièrement le retrait des troupes de l’OTAN et le financement des forces de sécurité à Kaboul, après 2014. Vu sous cet angle, le sommet est une sorte de vaste campagne de recueil de fonds. Selon les plans de l’OTAN, les forces de sécurité de Kaboul devraient s’ajouter à la fin de l’année aux 352.000 hommes de l’armée nationale afghane (il s’agit en réalité d’une estimation très optimiste compte tenu du nombre record de désertions, d’une corruption endémique et des infiltrations talibanes). Ce chiffre devrait commencer à diminuer dès 2015 pour finalement atteindre les 230.000 en 2017. Les États-Unis indiquent que le coût du maintien d’un nombre aussi important de militaires et de policiers avoisinerait 4,1 milliards de dollars par an. Une économie non négligeable pour l’Oncle Sam qui dépense déjà plus d’une centaine de milliards pour maintenir 90.000 hommes dans le pays. Une somme inenvisageable pour le gouvernement de Kaboul qui a un budget annuel à peine supérieur à 1,5 milliards et qui ne pourrait participer qu’à hauteur de 500 millions. Et encore…

Plus de la moitié de la somme totale (environ 2,5 milliards) serait à mettre au compte des États-Unis. C’est du moins ce qu’avait promis l’administration Obama qui n’a pourtant encore rien écrit noir sur blanc, hormis un vague accord de partenariat au grand dam d’ailleurs de Kaboul. Pour la somme restante (2,6 milliards), la Maison blanche espère fortement des pays engagés au sein de l’ISAF qu’ils participent, y compris dans le cas d’une éventuelle déstabilisation du pays après le retrait des forces de l’OTAN.

« Les États-Unis s’attendent à ce que les pays composant l’ISAF payent une contribution d’environ un milliard de dollars par an », expliquait dernièrement le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, contrarié par le fait que la Pologne doive verser 20 millions de dollars par an pendant que l’Inde, la Chine ou la Russie participent seulement à hauteur de 10 millions. « Nous devrions payer la même somme que la Chine et la Russie ensemble », a-t-il commenté.

Même l’Italie est appelée à apporter sa pierre à l’édifice, malgré les menaces économiques qui pèsent sur elle. James Townsend, vice-secrétaire à la défense des États-Unis et responsable des relations avec l’Europe, n’y va pas par quatre chemins dans l’entretien qu’il a tenu au journal la Stampa : « j’espère que l’Italie sera malgré les difficultés financières capable de renouveler l’engagement qu’elle a pris jusqu’à aujourd’hui ».

Dans ce même entretien, le représentant étatsunien a palé de la collaboration toujours plus étroite de l’Alliance atlantique avec quelques pays d’Asie, comme le Japon ou la Corée du sud. « à Chicago, on parlera d’une OTAN globalisée parce que nous avons des intérêts globaux à protéger », a-t-il déclaré. Agrandir sa propre sphère d’influence est devenu depuis longtemps une des priorités de l’OTAN. En réalité, vingt ans après la chute de l’Union soviétique, les membres de l’Alliance, les États-Unis au premier chef, doivent s’interroger sur l’engagement et sur l’utilité d’une structure apparemment anachronique. Même si le projet de bouclier anti-missiles dans l’Europe de l’est montre que le cauchemar russe est encore bien présent. à la fin de la Guerre froide et à la disparition de l’ennemi qui avait justifié la naissance de l’OTAN s’ajoutent les difficiles contractions économiques. Les États-Unis ont ainsi fait savoir qu’ils n’étaient plus disposés, après les dernières coupes dans le budget de la défense, à couvrir 75 % des dépenses de l’Alliance. Ce qui explique pourquoi ils ont demandé à leurs alliés européens de s’investir davantage. Un possible effondrement de l’OTAN n’est pas inenvisageable à terme.

Capitaine Martin

Résistance (http://www.resistance-politique.fr/article-l-otan-pour-combien-de-temp...)

URL de cet article 16733
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Libye, OTAN et médiamensonges
Michel COLLON
Les « armes de destruction massive », ça n’a pas suffi ? Le martyre de l’Irak, frappé d’abord par les médiamensonges et ensuite par les bombes, on n’en a pas tiré les leçons ? Non, on n’en a pas tiré les leçons. On sait que les Etats-Unis ont menti sur le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan et Gaza, mais on croit que cette fois-ci, sur la Libye, ils disent la vérité. Etrange. La majorité de nos concitoyens croient encore ce que l’Otan a raconté sur la Libye. Y compris les Arabes car cette fois, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le plus grand crime depuis la deuxième guerre mondiale a été la politique étrangère des Etats-Unis.

Ramsey Clark
Ministre de la Justice des Etats-Unis sous la présidence de Lyndon Johnson

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.