A l’issue des dernières élections présidentielles perdues par la droite du capital, celle-ci s’interrogeait sur une éventuelle chasse aux sorcières dans les rangs des hauts fonctionnaires qui avaient collaboré avec zèle sous le régime sarkoziste, alors qu’ils sont censés servir la Nation en se référant strictement à la Constitution et au strict Droit, et ce en toute impartialité.
Les nouveaux arrivants fraîchement élus avaient rassurés tout ce petit monde de zélés fonctionnaires de haut rang aux ordres, comme ils avaient rassuré la City, l’antre de l’ultralibéralisme en Europe, quelques semaines plus tôt.
Le Front de Gauche, sans qui les nouveaux arrivants ne seraient pas installés dans les fauteuils des ministères, avait quant à lui, demandé que les syndicalistes victimes de la répression antisyndicale menée par les patrons, ainsi que les progressistes menés devant les juges, les procureurs et la police, pour des raisons de luttes contre les inégalités sociales et les plans de licenciements massifs ou pas, soient rétablis dans leurs droits et amnistiés… une demande restée sans réponse à ce jour pour maintenir l’assise du pouvoir sur tous les zélés de la fonction étatique qui n’a plus rien de publique puisqu’elle est avant tout politique et au service du parti au pouvoir.
Aussi et malheureusement, nous sommes obligés de constater que cette répression contre les syndicalistes et contre les progressistes de ce pays, ne s’est pas arrêtée et qu’elle s’est même empirée depuis quelques mois. Ce qui en fait semble normal, il n’y a eu aucune consigne du gouvernement et les mêmes qui sévissaient sous Sarkozy « pour casser du Rouge » sont toujours à leurs postes « pour casser du Rouge ».
Force aussi de constater qu’aujourd’hui, avec un gouvernement qui s’auto-classe à gauche, il est moins dangereux et moins risqué d’être un activiste d’extrême-droite ou un négationniste révisionniste, que d’être un syndicaliste de lutte ou un progressiste contestataire : c’est moins dangereux de s’attaquer à une mosquée en tant qu’islamophobes, que de lutter contre un plan de licenciements en tant que syndicalistes ou contre une injustice sociale en tant que progressistes : le brun semble moins dangereux que le rouge… et pourtant l’histoire est là pour prouver le contraire.
Actuellement, les militants dans le viseur de la justice et de la répression judiciaire, sont les syndicalistes de la CGT et de SUD-SOLIDAIRES, les anti-impérialistes, les antilibéraux et les antiracistes (même s’ils sont beaucoup tout cela à la fois).
Ainsi, sans pouvoir démontrer factuellement, qu’il y a un rouage direct entre politique et justice, il s’agit désormais pour les « égocentriques carriéristes », qui persistent malgré les changements (collabo un jour, résistant un autre, mais toujours partisan de la politique du « bon beurre »), d’être de bons soldats pour éviter que les Rouges ne s’attaquent encore plus à la gauche « lucide » au pouvoir, c’est-à -dire à la gauche du capital en place à tous les niveaux de la politique comme une araignée a tissé sa toile. Tout cela a un nom, cela s’appelle : le maccarthysme renaissant.
Ainsi depuis quelques mois, nous avons vu : un 1er ministre qui se rend au congrès du Médef et ose répondre en sous-entendu : « ta gueule » à un militant CFDT sidérurgiste de Gandrange… : un ministre de l’intérieur expulser une militante basque - ordonner la destruction de camps Rom- rester sourd à 70 jours de grève de la faim des sans-papiers à Lille - envoyer des centaines de garde mobile pour défendre la construction d’un aéroport privé - refuser, malgré une décision de justice, la libération d’un militant libanais enfermé depuis 29 ans… : des procureurs aux ordres du ministère de la justice, qui demandent la déchéance d’un conseiller prud’homal d’Arras qui applique les règles strictes du droit et du code de procédure, qui poursuivent des militants EDF refusant le licenciement d’un collègue… : un ministre du travail menaçant quand deux syndicats refusent de signer un accord sur la flexisécurité et la modification des règles du contrat de travail sans s’occuper des plans de licenciements boursiers en cours… et la liste est longue.
Quoi qu’il en soit la lutte pour l’unité de progrès doit se renforcer comme la solidarité contre la répression, et nos camarades doivent être défendus en signant les pétitions :
Pour christian Delépine, militant ouvrier CGT, conseiller Prud’homme à Arras : http://www.petitions24.net/arret_des_poursuites_christian_delepine
Pour les 8 militants CGT de l’EDF : http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2013N34639