RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

L’hystérie israélienne a eu raison de la flottille (Haaretz)

Un commando de Tsahal a attaqué, le 31 mai, les bateaux qui se dirigeaient vers le territoire palestinien chargés de matériel humanitaire et de biens de consommation. Dans un éditorial écrit quelques heures avant l’assaut, Ha’Aretz dénonce l’emballement israélien.

La machine de propagande israélienne a atteint de nouveaux sommets dans son hystérie désespérée. Elle a distribué des menus des restaurants de Gaza, accompagnés de fausses informations [afin de montrer que les Gazaouis ne manquent de rien]. Elle s’est couverte de ridicule en se lançant dans une bataille futile dans le secteur des relations publiques, une bataille qu’il aurait mieux valu ne pas déclencher. Ils veulent maintenir le siège inefficace, illégal et immoral de Gaza et ne pas laisser la "flottille de la paix" aborder sur la côte ? Il n’y a rien à expliquer, certainement pas à une communauté internationale qui n’est pas prête à avaler ce brouet fait de justifications, de mensonges et de tactiques dilatoires. Il n’y a plus qu’en Israël que les gens acceptent ces marchandises avariées. Rappelant ces rituels antiques qui précédaient les batailles, le choeur a clamé son enthousiasme sans se poser de question. Des soldats en uniformes blancs se sont préparés en notre nom.

Des porte-parole ont fourni des explications fallacieuses en notre nom. Toute cette scène grotesque se déroule à nos dépens. Et presque aucun d’entre nous n’est venu perturber le spectacle. Le choeur a entonné des chants de tromperie et de mensonges. Nous en sommes tous, nous qui affirmons qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. Nous faisons tous partie de ce choeur qui prétend que l’occupation de Gaza est terminée, et que la flottille représente une agression violente contre la souveraineté israélienne " le béton va servir à bâtir des bunkers et le convoi est financé par les Frères Musulmans turcs. Mais, le siège israélien de Gaza va faire tomber le Hamas et libérer Gilad Shalit. Yossi Levy, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, un des plus risibles parmi les propagandistes, s’est surpassé en déclarant sans sourciller que le convoi d’aide à destination de Gaza constituait une violation du droit international. Mais bien sûr. C’est exactement ça. Ce n’est pas le siège qui est illégal, c’est la flottille.

L’opération de propagande a cherché à nous vendre, à nous et au reste du monde, l’idée que l’occupation de Gaza est finie, mais que de toute façon, Israël dispose de l’autorité juridique pour interdire toute aide humanitaire. Tout cela n’est qu’un tas de mensonges. Une voix, et une seule, est venue un peu gâcher la fête : un rapport d’Amnesty International sur la situation à Gaza. Quatre habitants sur cinq y ont besoin d’une assistance humanitaire. Des centaines attendent de bénéficier de traitement médicaux, et 28 sont déjà morts. Et ce en dépit de briefings de l’armée israélienne sur l’absence de siège et la présence d’une aide, mais qui s’en soucie ? Quant aux préparatifs de l’opération, ils ne sont pas sans rappeler une farce particulièrement désopilante : le débat ministériel enflammé ; le déploiement de l’unité Masada, commando du service carcéral spécialisé dans la pénétration des cellules de prison ; des commandos de marine appuyés par l’équipe de lutte antiterroriste de la police et l’unité cynégétique Oketz de l’armée ; la mise en place d’un site de détention spécial dans le port d’Ashdod ; et le bouclier électronique censé interdire la diffusion de toute information sur la saisie du navire et sur l’arrestation de tous ceux qui se trouvent à bord.

SOURCE : Courrier International
http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/31/l-hysterie-israelienne-a-eu-raison-de-la-flotille

URL de cet article 10718
   
Même Thème
Boycott d’Israel. Pourquoi ? Comment ?
Nous avons le plaisir de vous proposer cette nouvelle brochure, conçue pour répondre aux questions que l’on peut se poser sur les moyens de mettre fin à l’impunité d’Israël, est à votre disposition. Elle aborde l’ensemble des problèmes qui se posent aux militants, aux sympathisants, et à l’ensemble du public, car les enjeux de la question palestinienne vont bien au-delà de ce que les médias dominants appellent le "conflit israélo-palestinien". Dans le cadre de la campagne internationale (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.