Ceci pour dire qu’un chef d’État, au regard des responsabilités qu’il assume - tant vis-à-vis de son peuple que face à ses interlocuteurs étrangers - se doit de s’interdire des hâbleries qui prêtent à médire. C’est pourtant ce que le président français, François Hollande, s’est permis aux dépens de l’Algérie lors d’une cérémonie tenue à l’Élysée (célébrant le 70e anniversaire de la fondation du Conseil représentatif des institutions juives de France - Crif - Nous n’en dirons pas plus).
Posant son regard sur son ministre de l’Intérieur Manuel Valls, Hollande assure devant l’assemblée que ce dernier allait se rendre en Algérie. Manuel Valls lui rappelle alors qu’il en revenait.
Hollande lance donc une blague : « Il en revient sain et sauf. » Avant d’ajouter : « C’est déjà beaucoup ! ».
Que faut-il penser de cette tirade ? Par quel bout la prendre ? L’Algérie est-elle en guerre ? Le sang y coule-t-il à flots ? Ou faut-il donner une interprétation autre, aussi grave, à des déclarations blessantes mal à...propos ? D’autant plus que quelques jours plus tôt, des médias français ont justifié le report de la rencontre amicale entre l’Algérie et la France (dans le cadre de la préparation de la Coupe du Monde de football au Brésil) par des raisons de...sécurité. Aussi, la plaisanterie ne semble pas aussi innocente que cela paraît.
Mais encore ? Faut-il penser que Hollande a forcé sur le rosé, au point de ne pas se rendre compte de la gravité de discours indigne d’un personnage qui a en charge les destinées d’un pays de l’envergure de la France ? Non, ce n’est pas là une plaisanterie de mauvais goût. Un vaudeville de boulevard juste bon à faire rire les franchouillards. Cela fait mal et ne prête nullement à rire. Du moins de ce côté de la Méditerranée. Surtout lorsque celui qui prononce cette bouffonnerie vulgaire provient d’un parti politique (le PS français) qui n’a pas été avare de son soutien à un terrorisme qui a fait tant de mal à l’Algérie et aux Algériens dans les années 1990. Peut-on oublier l’apostrophe aux dirigeants algériens de son mentor François Mitterrand, alors président de la France, qui prétendait intimer à Alger de reprendre les élections législatives en 1992 ?
Toutefois, François Hollande, qui s’avère le pire président que la France ait connu, même à l’époque de la IVe République, n’en est pas à son premier « mauvais coup » qui, en juin dernier, confondait le peuple japonais avec le peuple chinois lors d’un toast offert en son honneur par l’empereur du Japon. « Je rappelle que le Japon a été frappé, comme la France, lors des attentats en Algérie, et j’ai exprimé euh les condoléances du peuple français à l’égard du peuple chinois. »
Lapsus ? Ne relevant pas la mention (encore négative) faite à l’Algérie, le président Hollande ne semblait donc pas savoir dans quel pays il se trouvait. Vous avez dit grotesque ? Ces bévues du président français, qui se sont répétées, depuis son accès à la présidence française, en mai 2012, ne sont ni des maladresses, ni des étourderies mais un état d’esprit et montrent, par des exemples à tout le moins affligeants, par qui et comment un pays comme la France - qui compte parmi les cinq grandes puissances du monde - est (mal) géré.
Recevant en septembre dernier le multimilliardaire indien, Lakshmi Mittal, P-DG du groupe métallurgique ArcelorMittal - qui fait travailler et vivre des milliers de salariés des aciéries françaises - François Hollande ne s’est même pas rendu compte qu’il était face au puissant patron des industries de l’acier en personne qui croyait s’entretenir avec le fils auquel il demandait de transmettre ses vœux au père. Et ce dernier de répliquer du « tac au tac » : « C’est moi le père. » A l’époque, les médias français ne se sont pas fait faute de relever l’impair du président français, traduit par le milliardaire indien comme un affront. Ces balourdises, pour ne dire plus, sont devenues à la longue la marque d’un président français dont l’irresponsabilité des propos est déplorable de la part d’un homme qui occupe la magistrature suprême de son pays, qui se devait, se doit de savoir raison garder. Cela en toutes circonstances !
N. Krim