Qu’est-ce que c’est, ce billet ? Une pub pour le syndicat "Action et Démocratie", qui est né apparemment l’an dernier d’une scission et dont le siège est … rue de Rivoli ? Un syndicat et sa secrétaire "nationale" qui s’est déplacée à Béthune, largement citée et seule source d’information de l’auteur ?
Pour ce qui est de la fiabilité de la source, je cite :
"En grande souffrance, comme 30% du million d’enseignants français, estime la responsable syndicale".
C’est vrai que la profession est durement touchée, mais quand même : 1/3 des enseignants "en GRANDE souffrance" ? Cela me semble énorme.
Ensuite, on nous explique :
" … et la suppression du poste de l’enseignante en catimini pour la rentrée 2013 ont été décrété par l’académie, pourtant « affectée » au moment du drame".
Je ne comprends pas bien, elle est morte ou pas ? Parce que si elle est décédée, il y a peu de chances qu’elle rejoigne un jour son poste, hélas. Pour quelle raison, sinon, fallait-il lui conserver son poste ?
Qu’on s’indigne, en tant que syndicaliste, qui plus est, que le poste ait été supprimé, ce qui aurait permis à un autre enseignant d’avoir un poste fixe, j’aurais trouvé cela légitime, plutôt que ces explications défiant toute logique, même si je suppose qu’elles ont été écrites par l’émotion légitime qu’a suscitée ce suicide.
Et, plus bas, on trouve encore : "[La responsable syndicale] révèle également que le poste du professeur du Lycée professionnel, a été supprimé pour la rentrée 2013. Dans des conditions peu habituelles.
Là non plus, rien sur la suppression d’un poste qui aurait pu bénéficier à une autre personne, rien sur les innombrables suppressions de postes qui se font depuis des années au départ des retraités (après tout, dans la même logique, ils pourraient eux aussi s’indigner que leur poste ait été fermé à peine avaient-ils le dos tourné), et qui ne bénéficieront non plus à personne, ce qui signifie qu’ils plongent les jeunes enseignants, titulaires ou pas, dans la précarité.
Quant aux "conditions peu habituelles", à savoir que le Conseil ait été convoqué un samedi, c’est loin d’être exceptionnel, en particulier s’il s’agit d’une séance supplémentaire, les calendriers des uns et des autres étant très chargés.
Pour le reste, évidemment, la mort de cette jeune femme est bien triste, et révèle les terribles pressions que subissent les employés à l’heure actuelle, que ce soit dans l’Education ou dans d’autres secteurs, publics et privés.
Quant à l’attitude méprisante des autorités de l’Education, elle n’est pas non plus inhabituelle. Ces gens-là sont payés pour appliquer les instructions venues d’en haut - et, notamment, les réductions de personnels et, donc, les suppressions de postes - pas pour faire de l’empathie, et si c’est gratuit, ils doivent penser que la politesse est superfétatoire et ne relève pas de leur fonction.