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L’assassinat de la parole

Quand, dans une société, la parole se détache de son sens, quand la rhétorique vit pour elle-même, quand la fiction contrôle la vie quotidienne, quand la crédulité est propice au mensonge, alors, c’est le signe que la barbarie est proche.

2 Mars 2011 - Les études sur le langage ont fait état de systèmes pervers qui ne reposent que sur les signes de distorsion de la langue, de l’idiome.

Quand les mots perdent leur capacité à communiquer, ou pire, quand ils sont employés pour désorienter et tromper, bien plus que pour communiquer, nous nous approchons de tristes jours.

La perte du sens des mots impose l’usage de la force.

Seule la force peut restituer la correspondance entre le discours et la réalité, fondement de la santé mentale. Un peuple privé de cette cohérence est un peuple rendu fou.

Nous pouvons étudier dans ce cadre la réalité du Vénézuéla. (…)

Le cri agressif se substitue à l’analyse, à l’argument rigoureux. Les mots ne servent pas à représenter la réalité, mais construisent un monde à part, ce qui est le propre de la Schizophrénie.

(…) Cette action de rendre étrangers les mots et leur contenu, le signifiant et le signifié, est pratique, surtout en Politique, mais elle comporte des conséquences dangereuses : le monde déformé qui se constitue ainsi, les situations qu’il masque, sont un terrain propice pour que resurgissent les passions les plus basses de l’être humain. L’aliénation est en germe, elle se réalise dans les soubassements, dans les tréfonds de l’âme, dans le subconscient, là où l’homme est un reptile.

On crée ainsi les conditions qui soutiennent le fascisme. Les masses fascistes acceptent quoi que ce soit d’absurde s’il y a une récompense au bout, et elles sont capables de n’importe quelle brutalité pour chercher à apaiser une âme qui souffre le brutal déséquilibre émotionnel du déracinement dans un monde incompréhensible. Les masses sont capables de condamner des secteurs entiers à l’extinction dans les fours crématoires, et, fatalement, elles chercheront des coupables pour rendre leur angoisse plus propre.

La Révolution doit protéger le langage de la déformation capitaliste, lui rendre son lien avec la réalité, restituer aux mots leur contenu, le discours doit refléter la vie et jamais une fiction. Ce qu’expriment les Révolutionnaires doit être, toujours, un monument de crédibilité.

Le jour où la société se mobilisera pour protéger l’honneur d’un mot et de son contenu, par exemple « Amour », « Socialisme » ou « Patrie », ce jour-là nous seront en train de commencer la construction d’un monde nouveau. Ce jour-là l’humain triomphe, il trouvé ce qu’il signifie, son attache avec la réalité.

On peut croire Chavez !

www.aporrea.org/ideologia/n118741.html

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« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, (…)
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Ceux qui n’ont pas le courage de lutter devraient au moins avoir la décence de se taire.

José Marti

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