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Krugman, Poutine et le New York Times (Dissident Voice)

Paul Krugman est un journaliste-spécialiste de premier plan, sans doute, le plus instructif parmi les journalistes qui écrivent régulièrement pour le New York Times.

Il a mûri au cours de ses années au Times, probablement au grand dam des grosses légumes du journal.

Quand il a été embauché comme chroniqueur permanent en 2000, Krugman était un fervent défenseur de l’économie de marché, et dans sa toute première tribune (le 2 janvier 2000), il reprochait aux manifestants lors du Sommet de l’’Organisation Mondiale du Commerce qui s’étaient rassemblés à Seattle (12/99) de traiter la mondialisation d’"idéologie de et pour une élite cosmopolite sans racines, déconnectée des gens ordinaires".

Il affirmait alors que le motif des manifestations était de "priver les travailleurs du Tiers Monde de chances de réussir". Le problème majeur pour le siècle à venir, tel que le voyait alors Krugman, était de savoir si cette récente révolution bénéfique qu’était la mondialisation obtiendrait une adhésion massive.

Krugman avait, avant cela, été un fervent défenseur de l’Alena, croyant fermement aux effets du "taux de chômage naturel", qu’il tenait pour une évidence, tout en admettant que les préoccupations concernant la pauvreté avaient "abusé de la patience du grand public” et que "traiter la question était hors-limites politiquement".

Il prétendait également que les pays occidentaux avaient "dépassé le stade du nationalisme menaçant qui avait été à l’origine d’une guerre catastrophique en 1914". (Ces propos avaient été tenus peu après la guerre des US en Yougoslavie et les premières mesures de Clinton pour étendre l’influence de l’Otan vers la frontière russe).

Krugman était en phase avec la rédaction du NYT.

La foi de Krugman en l’économie de marché a faibli au cours des 14 années passées, et, même s’il n’a jamais accusé l’Alena et les externalisations d’être les éléments majeurs de la dégénérescence de l’économie politique, il a tout de même exprimé des doutes à leur sujet et s’est montré sceptique quant à la pertinence du Partenariat Trans-Pacifique. Il a appelé avec insistance à des politiques keynésiennes plus agressivement expansionnistes, ne cessant de se moquer des alarmistes de l’inflation.

De plus, face aux inégalités de revenus et de richesses, et à l’incapacité de l’économie politique de résoudre cet ensemble de problèmes, Krugman a même évolué au point de reconnaitre que ces questions relevaient de la lutte des classes.

Mais Krugman n’est toujours pas capable de se défaire des partis pris des porte-parole et des idéologues de l’Etat impérial belliqueux, comme l’illustre clairement son éditorial du 17 aout 2014, intitulé : "Pourquoi menons-nous des guerres" ("Why We Fight Wars" ).

Ses propos rappellent tristement les sujets de prédilection de la rédaction du NYT, des journalistes et des chroniqueurs extérieurs agréés. Il aurait pu, avec le temps, dépasser les absurdités de "terre plate" de Thomas Friedman, mais il gobe en totalité la ligne de la clique Friedman-Keller-Brooks-Kerry-Power (etc.), qui prétend que les U.S./OTAN ne sont à l’origine d’aucune menace de guerre, et qui dénonce la turpitude du président Vladimir Poutine.
Krugman nous explique que les guerres étaient autrefois des guerres à but lucratif, et que c’est toujours le cas aujourd’hui dans les conflits civils. Mais pour les pays riches actuels, comme les États-Unis, la guerre "ne paie pas", dit-il. Elle coute très très cher, et il est difficile de s’attaquer à des économies complexes et de les exploiter "sans tuer la poule aux œufs d’or".

Et les économies non complexes qui couvent des œufs d’or (le pétrole) en sous-sol ? Il n’aborde jamais ce cas, même si on peut difficilement faire l’impasse sur l’Irak.

De même, les guerres et les démonstrations de force militaire qui ont permis aux États-Unis de se garantir une position privilégiée en Arabie Saoudite et dans d’autres pays riches en pétrole et en minéraux, génèrent pour les classes dominantes des profits non négligeables.

Ainsi, la première idée fausse, et peut-être la plus choquante de son argument, c’est qu’il ne fait pas la distinction entre les intérêts des élites, d’une part, et les citoyens ordinaires et la société dans son ensemble, d’autre part.

La guerre ne paie-t-elle, donc, pas pour Lockheed-Martin, GE, Raytheon, Honeywell, Halliburton, Chevron, Academi (ex-Blackwater), et la ribambelle d’autres sous-traitants et leurs alliés financiers, politiques et militaires ? Une des caractéristiques majeures de la "projection de puissance" (lire : "l’impérialisme") a toujours été la distribution biaisée des couts et des profits.

Les couts ont toujours été à la charge des citoyens (y compris les morts et les blessés parmi les personnels militaires et leurs familles), tandis que les profits reviennent principalement à des secteurs d’activités privilégiés dont les membres, non seulement profitent de l’armement militaire et d’autres services, mais peuvent aussi piller les pays victimes pendant et après l’invasion-occupation. (Concernant le colonialisme européen, voir le grand classique de Grover Clark, The Balance Sheets of Imperialism de 1936. Clark y fait la distinction entre les profits qui vont aux classes dominantes va-t-en-guerre et les couts nets qui sont supportés par les populations à la fois du pays agresseur et de sa victime).

Les bénéfices que réalisent les classes dominantes grâce aux guerres peuvent être phénoménaux, car, en temps de guerre, avec le chaos que celle-ci engendre, il y a régression des normes établies, et donc, les prix et les pillages peuvent augmenter de façon éhontée.
Et après la guerre, les pillages peuvent également se poursuivre, grâce aux accords conclus avec les gouvernements fantoches nouvellement installés, très généreux avec les envahisseurs prédateurs.

Il y a de nombreux exemples, lors de l’invasion-occupation de l’Irak, où les pillages ont engendré des augmentations énormes des couts.

En janvier 2005, l’Inspecteur Général Spécial pour la Reconstruction en Irak, Stewart W. Bowen, Jr., indiquait que, selon les estimations, 8,8 milliards de dollars avaient disparu de façon inexpliquée du "Fonds de développement de l’Irak", sous contrôle des États-Unis. Selon les termes de la résolution de l’ONU, qui avait créé cet organisme, ces fonds devaient "être employés de façon transparente pour répondre aux besoins humanitaires de la population irakienne".

Le 21 juin 2005, le député Henry Waxman (Démocrate de Californie, NDT) soumettait un rapport : "la reconstruction de l’Irak : la mauvaise gestion des fonds pour l’Irak par les Etats-Unis", qui montrait que les autorités US avaient retiré du compte du Fonds, placé à la Réserve Fédérale de New York, près de 12 milliards en argent liquide. C’est le retrait en liquide le plus considérable qui ait jamais eu lieu, avec, entre autres, plus de 107 millions de billets de cent dollars.

Fin juin 2004, au cours de la dernière semaine de son existence, l’Autorité Provisoire de la Coalition, dirigée par les US, ordonnait le retrait de 4 milliards de dollars en liquide pour être distribués d’urgence, ce qui constituait, entre autres, le transfert de liquide (2,4 milliards USD) en une journée le plus important de tous les temps.

Aucun cabinet d’expertise-comptable, et apparemment personne d’autre non plus, n’ont contrôlé le déboursement de ces sommes énormes, remises dans des sacs en toile, ou distribuées à des groupes privilégiés, des sommes très importantes disparaissant purement et simplement.

Les autorités US ont été incapables de justifier le transfert de ces milliards de dollars, qui ne représentent qu’une partie infime de la rapine de guerre contractuelle, partie intégrante des récentes guerres des Etats-Unis.

Krugman répond de façon très sommaire à sa question, à savoir "pourquoi menons-nous des guerres ? ?".

Son argument essentiel consiste à dire que "les gouvernements tirent bien trop souvent des bénéfices politiques de la guerre, même si la guerre en question est absurde en matière d’intérêts nationaux".

Il illustre ces propos en se référant à la Russie et à Poutine :

La crise ukrainienne a peut-être pour origine l’économie russe chancelante ... la croissance en Russie a connu des ratés ces derniers temps ... et on pourrait imaginer que le régime de Poutine avait besoin de détourner l’attention ... indubitablement, c’est simplifier à l’extrême que de dire que le conflit en Ukraine ne sert qu’à consolider un régime autoritaire qui s’écroule sur d’autres fronts. Mais il y a sûrement du vrai là-dedans, et cela soulève des questions effrayantes".

Donc, Krugman est capable de rapporter l’origine du conflit en Ukraine à des facteurs internes à la Russie, mais il ne peut pas en faire de même pour son propre pays.

Et il sous-entend, donc, que les Etats-Unis ne font que défendre l’Ukraine contre l’état agressif voisin, poussé par des forces internes. Il explique que la croissance russe a connu des ratés ; pourtant, Krugman ne cesse, par ailleurs, d’évoquer les difficultés que l’administration Obama a rencontrées pour nous sortir d’une économie en déclin et faire adopter des réformes nationales qui profiteraient à la base démocrate.

Faire la guerre, c’est la solution la plus facile. Krugman doit bien connaitre le concept de "keynesianisme militaire"qui préconise de restaurer la croissance économique par un accroissement des dépenses militaires pour retrouver la prospérité à des périodes d’offre agrégée inappropriée.

Et, donc, le conflit armé motivé par les conditions critiques à l’intérieur du pays n’allègerait-il pas les dépenses de guerre et ne résoudrait-il pas les difficultés du gouvernement à fournir les ressources nécessaires aux citoyens américains ?

Krugman élude la question.

Les Etats-Unis ont mené des guerres de façon quasi-continue depuis la II° Guerre Mondiale, instaurant un système de guerre permanente. Ils ont créé un complexe militaro-industriel colossal qui n’a pas été réduit après la disparition de la menace qu’était censée représenter leur rivale, l’Union Soviétique, et qui, en réalité, n’a cessé de se développer.

Paul Krugman oublie de citer le complexe militaro-industriel (MIC), et, apparemment, ne peut imaginer que ce complexe militaro-industriel et ses alliés veuillent faire la guerre parce que c’est la raison de leur existence et la source de leurs progrès personnels, et des avancées sociales et financières de leurs institutions.

Il ne cite pas non plus le lobby de l’AIPAC comme force qui pousse à l’action militaire au Moyen-Orient.

En fait, sur plus des 1.750 articles qu’il a signés dans le NYT depuis août 1986, Krugman ne fait qu’une fois allusion au complexe militaro-industriel et jamais à l’AIPAC et au lobby pro-israélien.

Le fait qu’il occulte ces forces structurelles et les pressions qu’elles exercent, transforme l’analyse de Krugman en apologie des actions nationales, qui dépassent largement le stade de simples "tentatives d’intimidation".

Glenn Greenwald (dans "The Fun of Empire : Fighting on All Sides of a War in Syria") rappelle qu’il y a juste un an, Obama avait l’intention de livrer une guerre contre la Syrie, soi-disant pour des impératifs de sécurité intérieure américaine, mais était arrêté dans son élan par l’opinion publique, un vote négatif au parlement britannique et l’intervention de l’abominable émissaire de la paix, Vladimir Poutine.

Greenwald écrit : “actuellement, l’administration Obama et la classe politique aux États-Unis fêtent le premier anniversaire de la campagne ratée "Bombarder Assad !’ en lançant une nouvelle campagne destinée à bombarder ceux qui combattent Assad – ceux-là-mêmes que les Etats-Unis ont armés ces deux dernières années.

C’est comme si les Etats-Unis avaient su tout le temps qu’ils voulaient combattre en Syrie, mais avaient simplement besoin d’un peu de temps pour savoir dans quel camp.

Il s’est produit à peu près la même chose en Libye : les Etats-Unis avaient passé une dizaine d’années à marteler qu’une Guerre Mondiale contre le Terrorisme - dont la formule incluait le démantèlement des libertés fondamentales et des valeurs politiques – était nécessaire pour combattre la "Seule Menace d’Al-Qaeda et des "djihadistes", tout ça pour combattre à leurs côtés, les armer et leur transmettre le pouvoir".

Krugman ne veut rien entendre de tout cela. En adéquation avec le raisonnement chauvin qu’il partage avec la rédaction du journal, il présente les Etats-Unis comme le camp des gentils, qui se défend contre des forces extérieures maléfiques affectées par le "nationalisme" et d’autres pressions intérieures terrifiantes dont son propre pays est exempt.

Les réflexions de Krugman sur le nationalisme russe et sur Poutine sont pitoyables et montrent que sa compréhension de la crise en Ukraine est légère, mais en total accord avec la propagande de guerre des Etats-Unis qui circule dans tout le NYT, à la fois dans les articles d’actualité et dans les éditoriaux.

[Robert Parry, journaliste d’investigation expérimenté, a écrit un billet intéressant sur la couverture "profondément partisane" de la situation en Ukraine dans le NYT (“Selective Outrage Over Ukraine POWs,” Consortiumnews.com, 25 août 2014)]

Krugman n’imagine pas un seul instant que la crise puisse découler de la progression régulière des Etats-Unis vers les frontières russes, de leurs propres interventions en Ukraine et de la véritable menace sur la sécurité que leur changement de régime réussi à Kiev fait peser sur la Russie.

Des journalistes d’investigation bien informés comme Stephen Cohen, John Mearsheimer, Ray McGovern, Michael Scheuer et John Matlock expliquent que toutes les actions russes sont défensives et ne sont pas fondées sur le délire nationaliste et le développement de l’empire, et ils qualifient la progression U.S.-OTAN d’agressive, stupide et dangereuse.

Dans un article (Why the Ukrainian Crisis Is the West’s Fault), paru dans le périodique institutionnel Foreign Affairs http://fr.wikipedia.org/wiki/Foreign_Affairs, John Mearsheimer écrit :

Le cœur du problème, c’est l’élargissement de l’OTAN, élément essentiel d’une stratégie plus globale destinée à sortir l’Ukraine de l’orbite russe et à l’intégrer à l’occident.
Depuis le milieu des années 1990, les dirigeants russes se sont toujours opposés catégoriquement à l’élargissement de l’OTAN, et ces dernières années, ils ont bien fait comprendre qu’ils ne resteraient pas les bras ballants pendant que leur voisin stratégiquement important devenait un bastion occidental.

Pour Poutine, le renversement illégal du président ukrainien élu démocratiquement et pro-russe — acte qu’il avait qualifié, à juste titre, de "coup d’état" – était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.

Il a riposté en annexant la Crimée, une péninsule dont il craignait que l’Otan n’y installe une base navale, et en s’attachant à déstabiliser l’Ukraine jusqu’à ce qu’elle renonce à rejoindre l’occident.

Krugman oublie ces points importants dans son analyse, parallèlement au fait qu’aucun de ces auteurs n’a accès aux colonnes de son journal.

Krugman dit : "nous devons nous inquiéter de l’escalade en Ukraine", mais, à nouveau, il n’en attribue la paternité qu’à Poutine et à la Russie.

Mais l’escalade n’avait-elle pas été provoquée à la suite du coup d’état de février par le programme de "pacification de l’est" du gouvernement de Kiev ?

Poutine s’est engagé à protéger les Russes de l’Ukraine orientale, mais il a également montré clairement que son objectif était une solution fédérale en Ukraine, et non pas une annexion, ni l’indépendance totale pour les régions de l’est.

Cela ne lui a pas non plus valu de soutien de la part de Kiev ou de Washington ; ce dernier pourrait aisément faire conclure un cessez-le-feu et parvenir à négocier une solution fédérale s’il le désirait, mais il n’a montré aucune velléité allant dans ce sens.

Peut-être est-ce parce que Washington a pris Poutine au piège, car, soit il doit capituler et admettre sa faiblesse face au succès de la pacification menée par Kiev, avec un prix très lourd à payer pour les Ukrainiens de l’est, soit, riposter militairement, ce qui pourrait étendre davantage la guerre, ou, au moins, les discréditer davantage, lui et la Russie, aux yeux de l’occident en devenant les agresseurs.

Les US ont réussi à créer le chaos au Moyen-Orient, et le puissant clan des va-t-en-guerre, se frotte les mains face aux nouveaux troubles à venir.

Krugman conclut en disant que "si les régimes autoritaires sans grande légitimité sont tentés de jouer les gros bras alors qu’ils ne peuvent plus réaliser de bonnes performances", alors, dit-il, il y aura du souci à se faire quant à la réaction en Chine quand les miracles prendront fin, "une éventualité qui se produira bientôt, selon de nombreux économistes".

Mais son propre pays souffre encore d’un taux de chômage élevé, s’est à peine tiré de ses deux grandes guerres d’agression en Irak et en Afghanistan, joue de plus en plus les gros bras en Ukraine et autour de la Chine elle-même, menace de mener des opérations militaires en Irak et en Syrie, et a dirigé un élargissement considérable de l’OTAN et des opérations "hors zone", avec des entrainements pratiquement quotidiens et des exercices d’attaque et de défense depuis la Baltique jusqu’à la Mer Noire, la Méditerranée et le Pacifique occidental.
Tout cela a été mis en place après la chute de l’Union Soviétique, dont on brandissait la menace pour justifier l’OTAN et le MIC.

Mais Krugman ne s’inquiète pas de tout cela, il n’estime pas que ce soit "effrayant". Nous sommes les gentils, et toutes ces guerres où nous nous sommes engagés, nous devons partir du principe qu’elles ont toutes été menées pour de bonnes raisons.

Il y a peut-être une lutte des classes chez nous, mais elle s’arrête là.

Je le répète : nous sommes les gentils.

Edward S. Herman est économiste et analyste des medias.
D’autres articles de l’auteur dans DV : http://dissidentvoice.org/author/edwardherman/ .

(Traduction Leo Lerouge)

»» http://dissidentvoice.org/2014/09/k...
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Stephen Bouquin (coordination) Louis-Marie Barnier, José Calderón, Pascal Depoorter, Isabelle Farcy, Djordje Kuzmanovic, Emmanuelle Lada, Thomas Rothé, Mélanie Roussel, Bruno Scacciatelli, Paul Stewart Rares sont les romans, même de science-fiction, fondés sur l’invraisemblance. Il en est de même avec les enquêtes en sciences sociales. Il existe néanmoins des vraisemblances négligées. Les résistances au travail en font partie. Le management contemporain a beau exalter l’individualisme, (…)
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