@ Le Grand Soir
Sur la guerre en Lybie, autre "belle idée de paix"...décidément...
...ou : "jusqu’où Mélenchon peut-il aller ? "
Des éclaircissements ?
A vos ordres et avec plaisir !
Allons donc voir de plus près comment l’ami du Spicee boy a pu enfin vendre ses si juteuses armes de destruction volantes en ...rafales. En tapant Mélenchon guerre en Lybie, je suis immédiatement tombé sur ce remarquable article d’un militant communiste dont je vous livre la lecture en guise de réponse des plus cinglantes et...circonstanciées. Le moins que l’on puisse dire est que votre candidat de prédilection n’en sort pas grandi. Ni indemne. Alors "erreur" et/ou "imperfections". Je persiste quant à moi et je signe : complicité de crimes de guerre, ces crimes ayant générant d’incalculables effets délétères en cascade. Jugez-en par vous-mêmes.
Cet article répond "Exactement" et "précisément" et avec les "documents afférents". Ne venant ni du Monde, ni de l’Obs, ni de Libération (...sauf ses interviews données à la feuille de PQ sociatlantiste de Drahi), ni de..."Jean Quatremer" etc...mais d’un blog duquel j’ai fidèlement et manuellement retranscrit l’article dont le propos est au cœur même de ce que le Grand Soir -à qui je souhaite un très joyeux Noël- m’invite si obligemment à éclaircir.(pas de copier/coller possible avec ma tablette).
Source : le blog sam-la-touche.over-blog.com
"Interview donnée le 21 mars 2011 à Libedrahi :
"Si le Front de gauche gouvernait le pays [...], serions nous intervenus directement ? Non. Nous serions allé demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution [...]"
(Comme pour le mythe de Tsahal sur l’Iran "rayant de la carte Israël" Mélenchon reprend à la lettre les mensonges de l’ONU et des pays impliqués dans les bombardements) :
Jean-Luc Mélenchon et la guerre en Lybie.
"Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger l’ONU demande d’intervenir" affirme-t-il . Or la protection des civils n’est en realite que le prétexte de cette guerre. Il permet de masquer ses véritables objectifs, à savoir la protection des intérêts des puissances impérialistes en Lybie. Il faut expliquer cette vérité à la population et déchirer le voile d’hypocrisie et de mensonge qui la dissimule. Cette guerre ne vise pas à appuyer la révolution des exploités, mais a la contrecarrer et à l’étouffer. C’est une guerre réactionnaire et impérialiste de tous les points de vue. D’ailleurs...Mélenchon devrait nous expliquer comment des réactionnaires notoires comme Sarkozy et Cameron pourraient soutenir une révolution de l’autre côté de la Méditerranée.
Dans une note publiée dans son blog le 24 mars, Mélenchon rejette l’idée que cette intervention puisse être liée aux intérêts économiques et strategiques des puissances impérialistes. Il cite un article de l’association "Mémoire de lutte" : " l’action armée en cours contre les cibles militaires lybiennes ne vise pas à s’approprier pour une raison bien simple, c’est déjà le cas : Total, ENI, Repsol, Petrocanada, Wintershall etc...exploitent déjà des gisements".
Ce serait risible si le sujet n’était pas aussi sérieux. Il ne vient pas à l’esprit de JLM que les impérialistes puisse vouloir préserver leurs intérêts. Il n’a pas compris, ou fait semblant de ne pas comprendre, que les révolutions arabes, y compris la révolution lybienne, menacent les énormes intérêts économiques des impérialistes dans cette région hautement stratégique. Pour eux, toutes ces révolutions sont autant de cauchemars. Ils feront ce qu’ils peuvent pour y mettre un terme et stabiliser des régimes dociles garantissant l’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles de la région au profit des grandes multinationales américaines, françaises, britanniques etc. Tel est leur objectif fondamental en Lybie.
Selon Mélenchon l’intérêt de cette guerre serait conforme aux intérêts de la France. L’intérêt de quelle France ? Celle des capitalistes, des banquiers, des spéculateurs ? Ou celle des travailleurs ? Il n’y a pas vraiment d’intérêt national puisque la nation est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés -je tiens à préciser ici à l’intention des persifleurs/éjaculateurs précoces que l’UPR ne nie pas cette évidence, mieux, qu’elle ne vise qu’un seul objectif, celui de délier les pieds et mains du peuple pour lui redonner les moyens de combattre sa propre oligarchie NDT-..au contraire de Mélenchon qui fait totalement abstraction de la lutte des classe et de leurs intérêts contradictoires.
Un peu plus loin Mélenchon précise son idée : " la politique menée [par Sarkozy] est conforme aux intérêts de la France" : être liée au monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire du Maghreb" .
On croit rêver. Sarkozy et sa clique ne cesse d’alimenter le racisme à l’égard des travailleurs d’origine maghrébine, en France. Sous couvert de "débat sur l’islam" ils vont encore stigmatiser les jeunes et travailleurs arabes. Au Maghreb, l’impérialisme Français à toujours soutenu et armé les dictatures. Aujourd’hui même Sarkozy soutient des régimes réactionnaires au Maroc et en Algérie. Il couvre d’un silence complice la repression, l’arrestation et la torture qui frappe les militants de gauche dans ces pays. Voilà comment Sarkozy le capitalisme Francais sont "liés au monde maghrébin".
Le rôle de l’ONU.
Mélenchon soutient l’idée, véhiculée par les impérialistes, selon laquelle l’ONU est une institution progressiste œuvrant au bien de l’humanité. Il ne jure que par l’ONU. " je suis partisan d’un ordre international garanti par l’ONU" dit-il "depuis 20 ans (...) mes positions ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce qui n’était pas l’ONU". Mais là encore Mélenchon fait abstraction des intérêts de classe que représente l’ONU. Cette institution n’est pas neutre. Elle est l’instrument des grandes nations impérialistes qui la contrôlent et qui s’en servent comme une couverture légale et "humanitaire" à leurs interventions. Par exemple, l’ONU a justifié la première intervention dans la guerre du Golfe ( "protéger les koweïtiens") la guerre en Serbie ("protéger les Kosovars") et la guerre en Afghanistan ( "lutter contre le terrorisme"). L’ONU a également justifié l’embargo de l’Irak, qui en 12 ans, à fait plus d’un million de victimes irakiennes.
Est-ce là "l’ordre international" que Mélenchon appelle de ses vœux ?
Mélenchon pousse jusqu’au ridicule son soutien à l’ONU : " si la Russie et la Chine avaient mis leur veto contre la résolution et que l’OTAN avait décidé d’intervenir, j’aurais été contre l’intervention" en Lubie, explique-t-il dans Libération. Face à une guerre impérialiste, Mélenchon détermine sa position en fonction de celles des régimes réactionnaires de Pékin et Moscou. Soit dit en passant, le Front de gauche est censé élaborer un programme "partagé" avec la population, mais nous n’avions pas compris qu’il était question de le "partager" aussi avec Poutine et Hu Jintao.
La référence à l’OTAN ne vaut pas mieux. L’ONU est aussi réactionnaire que l’OTAN - et aussi dominée par l’impérialisme américain. Il est complètement absurde de penser que l’intervention menée en Lubie changerait de nature si elle était dirigée par l’OTAN. Les impérialistes s’efforcent -non sans mal, du fait de leurs rivalités- de s’entendre pour passer à l’OTAN tout ou partie de la direction des opérations militaires. Mélenchon y voit la main des américains et s’en offusque. Mais pour l’information du dirigeant du Parti de Gauche, la résolution de l’ONU était déjà conforme aux intérêts des impérialistes américains qui ont...dès le premier jour...dirigé les opérations militaires. Que les bombes larguées sur la Lybie porte le sigle de l’ONU ou de l’OTAN ne change strictement rien au caractère réactionnaire de cette guerre.
Le 23 mars, Mélenchon écrivait sur son blog que " la résolution 1973 de l’ONU concernât la Lybie doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement limité, il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les lybiens. La résolution 1973 n’a pas d’autre objectif et exclut clairement tout autre intervention militaires". Or, premièrement, il n’est pas vrai que la résolution "exclut toute autre intervention militaire" que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. Au contraire, l’ONU autorise "toutes les mesures nécessaires" pour prétendument " protéger les civils".
Risques d’enlisement.
L’intervention militaire en Lybie présente les mêmes risques que les guerres en Irak et en Afghanistan. C’est ce risque d’enlisement, conjugué à la rivalité entre puissances imperialistes, qui explique les réticences de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine. Le gouvernement des États-Unis était réticent à s’embarquer dans une nouvelle guerre. Sarkozy, en revanche, voulait que la guerre commence dans les plus brefs délais. Il y a quelques semaines, les diplomates français du "groupe Marly" condamnaient publiquement "l’impulsivité" et "l’amateurisme" qui caracterisent la politique internationale de Nicolas Sarkozy. Ces diplomates ne sont certainement pas du même bord politique que nous, mais il faut reconnaitre qu’ils ont raison sur ce point. Après la chute de Ben Ali et Moubarak, les insurrections qui ont eu lieu à Benghazi et ailleurs, en Lybie, ont convaincu Sarkozy que Kadhafi tomberait très rapidement lui aussi. Critiqué pour sa "lenteur" à abandonner ses amis dictateurs en Tunisie et en Égypte, il a voulu prendre les devants en Lubie. Il a hâtivement exigé le départ de Kadhafi et reconnu le Conseil National de Transition comme le seul gouvernement légitime du pays. Selon les calculs de Sarkozy, une chute rapide de Khadafi lui permettait de redorer son image aux yeux de l’électorat français, tout en protégeant les intérêts du capitalisme français en Lybie.
Les événements cependant ont pris Sarkozy à contrepied. Kadhafi a résisté. Ayant conservé le contrôle d’une partie importante des forces armées, le dictateur a lancé une offensive. Or, si Kadhafi se maintient au pouvoir, Sarkozy risque gros. D’où son activité frénétique pour une intervention militaire visant à renverser Kadhafi. Malgré des réticences, Sarkozy a fini par obtenir le soutien de l’ONU. La résolution 1973 était une déclaration de guerre contre le régime lybien. Elle prévoit non seulement une zone d’exclusion aérienne, mais aussi des operations contre des forces terrestres.
Rien n’est plus nom prévisible que le déroulement des guerres. Mais le risque d’enlisement de la coalition est évident. Moins d’une semaine après le début des opérations, des voix se levaient déjà, dans les milieux gouvernementaux, pour évoquer cette perspective.
Les frappes aériennes peuvent détruire un certain nombre de blindés et d’avions au sol. Elles peuvent détruire des bunkers et des dépôts d’armes. Elles peuvent encore gêner les convois de troupes et d’autres manœuvres militaires, en dehors des villes. Mais il est très difficile de renverser un régime au moyen de bombardements aériens. Les impérialistes espèrent que sous la double pression des frappes aériennes et des offensives menées par les insurgés, ce qui reste de Kadhafi finira par se disloquer. Mais ce n’est pas garanti.
L’objectif des impérialistes engagés dans cette guerre est de renverser Kadhafi pour lui substituer un gouvernement stable qui sauvegarde leurs intérêts. Dans ce domaine, ils comptent sur le Conseil National de Transition, qui n’a rien à voir avec la "révolution" [...]. L’insurrection à Benghazi et dans d’autres villes du pays était le fait de travailleurs et de jeunes. Inspirés et encouragés par les révolutions en Tunisie et en Égypte, ils se sont révoltes dans l’espoir d’en finir avec Kadhafi. Mais l’insurrection n’a été que faiblement suivie dans la capitale - et a la différence de Ben Ali et Moubarak, Kadhafi a pu compter sur une grande quantité de soldats fidèles, sans parler du nombre impressionnant de mercenaires. Le Conseil National de Transition a pris forme par-dessus la tête de l’insurrection, à laquelle la plupart de ses membres n’ont pas participé. Le Conseil est dirigé par Mustapha Abdeljalil, l’ancien ministre de la "justice" de Kadhafi, autrement dit, l’ancien bourreau en chef du régime. Devant la multiplication des soulèvements, des transfuges de ce genre -diplomates, ministres, hommes d’affaires- ont quitté le navire qu’il croyait en perdition. Ils ne valent pas mieux que kadhafi. Leur objectif est de prendre sa place, d’être "Calife à la place du Calife" avec l’aide des grandes puissances impérialistes. Ils ont été rejoints par des "intellectuels" et des hommes d’affaires qui vivaient aux États-Unis et en Europe. Depuis des décennies, les "opposants" lybiens oint été démarchés par les services secrets. Un certain nombre d’entre eux ont accepté leur propositions. Ceux qui se trouvent spontanément au CNT en font partie. Le CNT et une coalition d’anciens kadhafistes et d’agents impérialistes. De toute évidence, les impérialistes ne soutiendraient pas le CNT s’il n’avaient pas l’assurance qu’il servirait leurs intérêts.
La position du PCF.
Dans l’interview du 21 mars à Libération, Mélenchon affirme avoir "voté la résolution du Parlement européen [favorable à une intervention] en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé Patrick Le Hyaric" . Il est exact que la position de Patrick Le Hiaric, telle qu’il la défend dans l’humanité Dimanche du 24 mars est proche de celle de Mélenchon. Mais quelle est la:position du PCF ? Ce n’est pas très clair. Dans son communiqué du 8 mars, le PCF exprimait son "opposition totale à une intervention militaire en Lybie"...mais le 18 mars, un nouveau communiqué appelait seulement à la "vigilance", et rangeait, à tort, le Conseil National de la Transition parmi les forces "qui agissent pour la démocratie" en Lybie. Par contre, Jacques Fath, membre de l’executif national du parti, et responsable aux relations internationales, condamnait la résolution et l’intervention de l’ONU dans l’humanité du 25 mars.
La direction du PCF doit prendre clairement position contre cette guerre impérialiste. Les militants communistes ne soutiennent pas Kadhafi, ils sont solidaires des révolutionnaires en Lybie et dans les autres pays arabes. Mais il ne fait pas de doute que dans leur immense majorité ils condamnent cette opération impérialiste, tout comme ils condamnaient la guerre en Irak. Les déclarations de Mélenchon n’engagent que lui. Ce n’est pas a lui de determiner la politique internationale du Front de Gauche. Le PCF est, de loin, la composante la plus importante du Front de Gauche. En outre, de nombreux militants du Parti de Gauche ne sont pas d’accord avec Mélenchon sur cette question (ah, quand même ?! Mais n’est-elle pas décisive, cette "question" ? NDT). Le PCF doit adopter une position indépendante. Il doit s’opposer à l’intervention, expliquer ses véritables objectifs, se dissocier du Conseil National de la Transition et autres "faux amis", de la révolution, comme Bernard Henri Levy, et soutenir la cause révolutionnaire en Lybie et dans le monde arabe."
Pas de commentaire à ce conclusif vœu pieux. Chacun en appréciera la portée.
J’en appelle à la conscience de mes lecteurs : au terme de cet article, allez vous voter pour un tel homme ? N’êtes vous pas ébranlé dans vos convictions, comme je le fus en 2012 lorsque je l’entendis faire sien l’énorme bobard sioniste sur l’Iran ? Combien ’d’erreurs" et "d’imperfections" êtes-vous prêts à accepter pour rester endormi ?
Au cas ou ce long et tres explicite article ne vous aurait pas un tantinet fait vaciller sur vos bases (rappelons qu’il y eut des dizaines de milliers de victimes innocentes dans cette affaire) vous perdez toute ma considération militante pour un monde plus juste, et accessoirement, ce qui est beaucoup plus grave, tout crédit. Et je reste courtois.
Un grand merci à Do pour ce si judicieux rappel.
Joyeux Noël à tous !