
Malgré l’admiration effrénée et bien connue que je voue au plus grand journaliste de France (http://www.legrandsoir.info/Jean-Michel-Apathie-obsessionnel-et-poujadiste.html), je vais m’efforcer de rester objectif et calme.
Longtemps, Mediapart fut le seul organe de presse à enquêter sur les agissements financiers, bancaires de Jérôme Cahuzac. Une parenthèse sur ce verbe « enquêter ». On dit aussi « investiguer ». Comme dans les pays anglo-saxons, il n’y a plus en France que deux sortes de journalistes : les complaisants qui font du copier-coller de dépêches d’agence ou d’autres sites de la toile, et les enquêteurs, qui vont au charbon, qui prennent des risques, et qui, généralement, trouvent.
Tant que Mediapart était le seul à accomplir le vrai travail, l’immense Aphatie prenait tout cela de très haut. Recevant Edwy Plenel chez Denisot sur Canal +, il y allait de sa morgue : « vous êtes sûr que vous avez des preuves, qu’elles tiennent la route ? ». La réponse de Plenel « on a tout, on sait tout » était accueillie par Aphatie par un sourire en coin décoché en direction des spectateurs signifiant : « moi, vous, savons bien que Mediapart s’agite pour vendre et que tout cela finira en eau de boudin ». Aphatie (qui contestait l’authenticité de l’enregistrement qui compromet Cahuzac) en remettait une couche dans Le Point : « Quelles sont leurs preuves ? Je ne défends pas Jérôme Cahuzac, ce n’est pas le sujet. Je m’interroge sur cette pratique du journalisme. Mediapart affirme que Cahuzac a transféré son compte à Singapour. Et on est donc obligés de les croire ? ».
A la seconde où l’enquête préliminaire concernant Cahuzac fut rendue publique, Aphatie demanda sur son compte Twitter la démission du ministre, alors que celui-ci, pas même mis en examen, était considéré comme innocent : « Ni culpabilité, ni innocence : la justice ne peut enquêter sereinement sur un membre de l’exécutif Donc #Cahuzac doit quitter le gouvernement ». Mais comme il ne faut pas insulter l’avenir et, au contraire, garder une poire pour la soif, Aphatie, en se retranchant derrière un édito de Libération, LE quotidien objectif par excellence, concédait : " Édito de @liberation_info : aucun élément concret ne prouve que #Cahuzac ait eu un compte en #Suisse. Pas mieux... "
Sur son compte, il en profitait pour railler le quotidien communiste qui avait fait sa « une » avec Angela Davis : « L’Humanité à la pointe de l’actualité ». Certes, mais dans 100 ans, on parlera toujours d’Angela Davis. Peut-être pas du maire de Villeneuve-sur-Lot.
Aphatie : le plus courageux flingueur d’ambulances du PAF.
Bernard Gensane