Lettre envoyée le 25 août au centre de recouvrement des péages forcés, à Rennes.
Madame, Monsieur,
Cette lettre qui accompagne le paiement de ma contravention ne sera lue que par une personne maximum dans vos services, et encore, mais je tiens à ce qu’elle soit écrite. D’autant qu’elle sera lue aussi par quelques visiteurs de certains sites Internet.
Comme une première fois en 2008, j’ai laissé agir mon frein moteur au lieu d’écraser les freins. Erreur de 5 à 10 km/h, fatale pour le porte-monnaie, même si elle n’entraîne aucune conséquence pour la sécurité routière. Il va falloir que j’apprenne à piler même si j’ai une moto derrière moi, au moins serai-je dans mon droit ! (En 2008, vos collègues surveillaient entre 7h et 7h30 du matin le début d’une zone de travaux, donc avant le chantier proprement dit et avant l’arrivée des ouvriers !)
Quelques remarques donc :
Premièrement : je fais le plein de ma C5 tous les 1000 km. Je n’y mets jamais plus de 55 litres, et je descends parfois à 48 litres : faites le calcul et vous verrez si je suis un fou du volant.
Deuxièmement : je prends une fois par an aller-retour la route entre Saint-Etienne et Albi, où je me suis fait flasher. Il y a des radars, et il y avait des figurines commémoratives d’accidents mortels … avec jamais moins d’un km entre un radar et un lieu dangereux ! Depuis, on y a remédié … en enlevant les figurines !
Une carte de France des PV et des accidents graves confirmerait cette distance d’un km, à très peu d’exceptions près.
Troisièmement : j’ai été cambriolé en 2004. A l’époque, vos collègues gendarmes ont juste su me dire : « Oh, c’est des bandes locales, on n’y peut rien ». Traduit en bon français, j’ai compris : « Adhérez au Front National et allez faire votre bavure personnelle chez les gitans du village voisin. Nous, on a du chiffre à faire au bord des routes. » Pour le prix de mon PV, j’ai peut-être droit à un petit service : quelqu’un pourrait-il me dire quand l’enquête va commencer ?
Quatrièmement : il est évident que je vais boycotter quelques achats pas vraiment nécessaires jusqu’à concurrence d’au moins 45 euros de TVA et autres taxes. Et tant que les radars surveilleront des endroits pas vraiment dangereux, toutes les victimes de ce racket devraient en faire autant.
Cette lettre n’a rien de personnel. Je sais que vous faites ce qu’on vous dit et que votre corporation serait sans-doute plus fière de résoudre plus de 9% des cambriolages plutôt que de faire du chiffre au bord des routes ou la chasse aux Etrangers. (9% : chiffre entendu récemment à la TV).
Vous comprendrez d’autant mieux l’exaspération du citoyen honnête et prudent qui se fait régulièrement avoir à un jeu de cache-cache sans intérêt aucun pour la sécurité.
Veillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.