« C’est terrible ce qu’on ressent quand on entend les bombes en pleine nuit, les explosions, la défense anti-aérienne. C’est une chose terrible. Hier soir (dimanche, NdT) de neuf heures à 10 heures, avant-hier (nuit de samedi à dimanche) c’était deux heures et demi du matin et on les entendait.
Les gens ont peur, les gens s’enfuient de Tripoli, ils partent. Ce n’est pas facile de rester dans un contexte où on ne voit pas d’issue.
Et maintenant on a (aussi) toute cette masse d’Erythréens immigrés, qui veulent fuir et ne savent pas comment faire. En ce moment nous cherchons une route pour la Tunisie, où il y a des bureaux des Nations Unies, ici il n’y a aucun bureau, aucune assistance, aucun point de référence à part l’église.
Je me demande pourquoi il y a eu cette précipitation à employer la violence alors que je peux témoigner, moi, qu’on était en train de chercher des médiations.
Et je me demande si l’Italie ne pouvait pas aussi jouer cette carte de la médiation. Elle ne l’a pas fait et elle veut même, à présent, utiliser la violence. Mais c’est une chose incroyable, ça, que je ne comprends pas. Ce pouvait être l’Italie, ce pouvait être l’Union africaine, ce pouvait être d’autres personnes du monde arabe, qui essaient de calmer et surtout de comprendre ce qui était en train de se passer dans la société libyenne ».
Interview par téléphone de lundi 21 mars par Rai News24, de Monseigneur Giovanni Martinelli, évêque de Tripoli.
source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23856
Edition de mardi 22 mars de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotifdiano-archivio/22-Marzo-2011/art11.php3
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio